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Bertil
Bertil
Assistant mage
Messages : 124
Sujet: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Ven 30 Mar - 16:35
Bird song


Date du rp Sombreciel, 4E 200
Partenaire Arawn Valtieri
Climat, météo, saison, heure Markarth, l'hiver a reprit ses droits, il est aux alentours de midi


Bertil avait tout à fait conscience qu'il pouvait être légèrement obsessionnel.
C'était loin d'être son plus grand défaut, oh ça non. De plus, il était rare qu'il se passionne pour autre chose que ses livres et ses études. Mais quand ça arrivait...et bien c'était quelque chose.
En l'occurence, il y avait bien un sujet en particulier qui pouvait le pousser à faire des folies. Comme par exemple sortir dans la rue. Parmi les gens. (Parmi les pauvres et les incultes) C'était un immense sacrifice pour Bertil, qui considérait  que tout le reste du monde qui se trouvait hors des limites de chez lui était indubitablement hostile à son existence.
Ce sujet, c'était les oiseaux.
A vrai dire, cette passion était venu tardivement. Enfant, les seuls volatils qu'il croisait étaient les pigeons de la Citée Impériale et on ne peut pas dire que cela lui ai laissé un souvenir grandiose. C'est durant son service militaire qu'il découvrit la beauté du monde volant. Stationné à Lenclume, il avait vu de ses yeux ébahis des races d'oiseaux exotiques dont les couleurs chatoyantes et la grâce tourbillonnante avaient rapidement envouté l'artiste qu'il était.  
Depuis, il avait développé une véritable obsession pour la race aviaire. C'étaient, à ces yeux, les plus magnifiques créatures existantes et elles méritaient tout l'amour et le respect qu'on pouvait donner. A peine excessif le petit Bertil donc...
Lorsqu'il voyait un oiseau, quel qu'il soit, il se transformait totalement. Du jeune homme distant et légèrement hautain émergeait une sorte d'enfant fasciné qui écarquillait les yeux aux moindres tintement de bec.
C'est ce genre de sourire idiot qui était apparu sur ses lèvres quand il la vit pour la première fois.
Une beauté sans pareil. Sa robe de délicates plumes brunes et grises se fendait en deux ailes majestueuses quand elle s'élançait dans les cieux. Ses yeux perçants décoraient une tête d'albâtre au bec intransigeant. Ils parcouraient le monde d'un regard royal, comme si tout ce qui s'étendait en bas lui appartenait, à elle, la reine des vents. Elle était magnifique et à chaque fois que Bertil la voyait traverser Markarth, il n'avait qu'un désir : immortaliser sa splendeur.
Cela faisait pratiquement deux mois qu'il passait ses heures de libres, qui étaient pourtant peu nombreuses, à son observation. Déterminé, il avait parcouru des mètres et des mètres à sa poursuite, essayant de découvrir où elle atterrissait. La plupart du temps, elle disparaissait dans les hauteurs de la ville, ou dans la foule, et Bertil était dépité. Les rares fois où elle se posait sur un arbre ou un toit, Bertil avait tenté de l'approcher discrètement et sortir ses affaires de dessin le plus doucement possible. Et toujours, immanquablement, au dernier moment, elle s'envolait et le laissait pantois. Bertil, qui prenait la vie avec philosophie, avait parfois l'impression de ressentir ce qu'éprouverait l'amoureux éconduit par une belle dame sans merci.
Il avait tenté une autre technique d'approche et avait essayé de l'appâter avec de la nourriture. Non seulement la tentative avait lamentablement échouée, et en plus, le jeune homme avait l'étrange impression d'avoir lu une sorte de mépris dans le regard de l'oiseau. C'était sans doute son imagination. Cela dit cet air fier et indigné ne faisait que renforcer sa magnificence.
Il ne cessait de courir partout pour essayer de l'apercevoir, de se perdre dans cette ville dont il ne connaissait pas encore toutes les subtilités (après tout, il n'avait emménagé chez le mage de la cour que quelques mois auparavant), de manquer de se casser la figure dans les innombrables marches de Markarth (par les Huit, pourquoi cette ville a-t-elle autant d'escaliers ?), de rentrer dans les gens, de courir encore et encore...et pourtant il était chaque jour un peu plus déterminé.
Si un jour l'oiseau venait à quitter la ville pour une quelconque raison, il ne se pardonnerait pas d'avoir laissé passer une telle occasion. Son âme d'artiste en serait morte ! Et son côté dramatique ne s'en serait pas remis.
Ce jour là il errait dans la foule, comme à son habitude, le nez en l'air pour tenter d'apercevoir celle qui le fascinait tant. Un éclat sombre dans le ciel attira son attention. Elle était là.
Vite, avant de la perdre de vue, il sortit un ouvrage de sa sacoche et se mit à en parcourir les pages, tout en levant fréquemment la tête pour l'observer. Comme il le pensait, ce n'était pas un rapace originaire de Bordeciel. Il soupçonnait la belle princesse aviaire d'être originaire de Haute-Roche. C'était logique  car elle correspondait à plusieurs races d'oiseau de là-bas et la c'était une région frontalière de la Crevasse. Peut-être était elle venu avec un voyageur  bréton ? Les hypothèses abondaient.
Il s'attendait à ce qu'elle disparaisse comme à son habitude, pourtant, cette fois, elle agissait différemment.  Il fronça légèrement le nez, intrigué. Elle semblait voler plus lentement, comme si elle prenait son temps.
Il se mit à la suivre depuis le sol, répétant le même manège habituel, s'attendant à être déçu au bout du compte comme à chaque fois. Porté par l'espoir, il commença tout de même à sortir un parchemin et un bâton de fusain de son sac.
Ce serait le comble si l'occasion de la croquer se présentait et qu'il n'était pas prêt !
L'aigle se posa sur une branche basse d'un arbre qui poussait laborieusement contre un rocher. Elle était pratiquement à hauteur de visage et semblait très calme. Elle n'avait visiblement pas l'intention de bouger. Elle était installée un peu à l'écart de la foule, à l'ombre des pierres millénaires.
Bertil s'approcha le plus doucement que ses très faibles capacités de discrétion lui permettait, et commença à dessiner tout en marchant. D'un geste assuré, il traça la forme de sa silhouette, puis le contour des ailes, le bec... Un sourire guilleret s'étendait sur ses lèvres tandis qu'elle prenait forme petit à petit sur son parchemin.
Il était dans un tel état de concentration qu'il ne se rendit absolument pas compte qu'on l'observait.
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Arawn Valtieri
Arawn Valtieri
Chef des Voleurs
Messages : 779
Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Dim 1 Avr - 15:41

BIRD SONG
“I would smile, but I'm afraid my face might collapse.” — Arawn, 4E200.


Il y a un homme, là-bas. Ses yeux me suivent.

Bistres. Dégaine fluette et raffinée.

Dès le jour levé, dès la première chasse. C’est tout le temps pareil.

Parures légères, bijoux. Crinière sombre.

Parfois, il sort des morceaux de papier. Et il me court après. Qui croit-il chasser ?

Œil rêveur ou désinvolte.

Sais-tu que, l’autre jour, il a tenté de m’aguicher avec de la nourriture ? Avec… des restes… moi ! Des restes !

Acharné.

Je crois qu’il ne mérite pas une seule attention de ma part.

Désespérément acharné.

Il me fatigue…

…aussi visible que le palais de Sentinelle…

Insupportable.

Passionnément obsessionnel.

Plus que d’habitude, Ciri a cherché le contact du demi-elfe, qui ne s’était jusqu’alors pas défait de sa position d’écoute. La faute aux oreilles curieuses qui pourraient déceler son ascendance elfique (héritage qu’il répugnait jusqu’à en taire son bel âge); la faute à ses lèvres qui ont la fâcheuse tendance à rester scellées. Ce n’est pas le cas du bec de l’aigle qui, depuis ces deux derniers mois, n’a cessé de glatir à la seule attention de cet harceleur supposé humanoïde.

Alors, quand finalement Arawn a daigné crever le silence pour gratter des informations derrière ces plaintes récurrentes, l’aigle femelle s’en est sentie presque soulagée. Mais qu’attendait-elle de lui ? Qu’il en vienne à débusquer cet étranger qui, pourtant, semblait être bel et bien installé entre les murs fortifiés de la ville antique ? C’est effectivement ce qu’elle semblait vouloir, et comme une marque d’affection déguisée, le voleur s’était mit à la questionner sur l’homme qui en voulait à ses plumes, établissant un profil physique - et presque psychologique, au vu de l’obsession - du concerné. Loin d’être porté par une quelconque aspiration héroïque, il avait toutefois proposé à son amie de se laisser approcher, le temps d’appâter cet homme qui semblait passer plus de temps à regarder en l’air qu’à travailler… et qui sait, parviendraient-ils à chasser le chasseur ?

Il est presque midi lorsqu’Arawn s’échappe des entrailles des ruines, se faufilant dans la foule, assez dense pour ce qui était un jour de marché. Avec les températures qui chutaient, les récoltes n’en étaient pas moins sommaires, et les caravaniers - s’il y en avait aux portes de la ville - finissaient parfois par devenir plus attractifs que les locaux, pour la diversité de leur produit. Bien que révulsé par l’idée d’être perdu dans une masse vivante et fourmillante, il avait fendu cette dernière, marchant au pas comme bien d’autres. Ciri s’envole de son épaule et fait tourner les têtes, (elle sait ce qu’elle a à faire, même si ça ne l’enchante guère), un mouvement synonyme de diversion pour le voleur, qui soutira quelques septims à une bourse adjacente, qu’il avait déjà guetté depuis quelques minutes déjà.

Lorsqu’il s’en éloigne un peu, il jette un coup d’œil contre sa paume, alors garnie de pièces dorées. C’est peu, certes, mais c’est tout ce dont il avait besoin pour s’octroyer un encas.
Ça fait trop peu de temps qu’il a investi Markarth, trop peu pour qu’il puisse être reconnu par un simple commerçant. Arawn a beau être discret de nature, ce n’est pas toujours le cas et bien souvent malgré lui. S’il n’a pas Ciri sur l’épaule — elle vient à peine de se poser sur un rocher, plus loin — il y avait très peu de chances qu’il soit dérangé.

Son œil trop clair se balade sur les marchandises et la vieille commerçante se penche un peu sur son étal, comme si elle tentait de le sonder. La buée franchit la barrière de ses lèvres à ses mots. « Vous venez peu, vous. Ou alors je ne vous ai jamais vu. Vous seriez pas ?… » « Des genièvres, », laisse t-il échapper après avoir capté brièvement le regard de l’ancienne… ancienne qui restera toujours foutrement plus jeune que lui. Non moins surprise par le peu d’éloquence du client, elle se rattrapa néanmoins, la veine marchande omniprésente. « Ah ! J’en ai fait une tarte, elle est pas chaude avec un temps pareil mais si ça vous dit, elle est à vous pour 2 petits septims ! » mais l’homme soutient son regard quelques instants et secoue la tête, campant sur ses positions. Il lui tend une pièce, les traits figés dans la glace. L’œil de la Nordique chute sur cette dernière et demeure interdite quelques fractions de seconde — et le silence se perd dans le brouhaha qui les entoure. Quand finalement elle prend la monnaie, ce n’est pas sans faire une remarque. « Vous êtes pas très bavard, hein. Servez-vous donc ! » et s’exécute, n’en prenant qu’une poignée — la dose que valait son achat, ni plus ni moins. « À la revoyure… » glisse t-elle  en le suivant des yeux, le métisse hochant la tête en guise d’ultime salutation — il avait déjà fourré un des fruits dans sa bouche, s’échappant de la foule qui l’encadrait de toute part. Dans le coin de l’œil, il a l’impression de la voir grimacer un peu. Il lui faut très peu de temps pour disparaître de son champ de vision.

Une femme qu’il devrait surveiller à l’avenir, à ne pas en douter. Si elle tenait l’hiver, du moins.

Le voleur se détache de la masse, le regard furetant dans la direction qu’avait prise Ciri. Et c’est là qu’il le vit, alors apprêté pour la croquer au fusain. Arawn est à distance mais particulièrement attentif, il observe tandis qu’il porte machinalement une troisième genièvre à ses lèvres. Sur ses épaules, une cape qui dissimule son armure en cuir sombre, il ne porte pas son épée, pas aujourd’hui, il était peu chargé et comptait bien le rester. Ses pas discrets et pourtant naturels l’amènent à se rapprocher d’un mur de roc constitué, contre lequel il se repose doucement… oh, il n’ose même pas imaginer à quel point Ciri devait être indisposée dans une pareille situation.

C’est l’affaire d’une, peut-être trois longues minutes, avant que l’oiseau ne se laisse finalement à ses humeurs, excédée. La faim qui devait tirailler son estomac n’était sans doute pas étrangère à son intempérance.
Elle a tiré le cou Ciri, il ignore quel genre de regard elle lui a lancé à cet instant ; le fait est qu’elle a attrapé du bec le parchemin qu’il tenait entre ses doigts froids, battant des ailes en tentant de l’impressionner pour lui faire lâcher prise. (Arawn sourit des yeux — elle le surprend, et l’homme aux yeux bistres également, il faut croire. La scène qui se déroule-là est quelque peu cocasse… voire risible.) L’animal tracte le papier pour le ramener à elle. Avec le parchemin complet et surtout le dessin indemne, elle s’enfuit à tire d’ailes pour rejoindre le demi-elfe posté à quelques mètres; à qui il propose son avant-bras couvert du cuir de son gantelet — le même bras au bout duquel quelques de rares genièvres étaient encore emprisonnées.

La dame s’y pose et le voleur récupère le papier de sa main valide, penchant un peu la tête pour contempler l’œuvre dérobée. Ah ! Le voilà ! siffle t-elle de son bec, cherchant à picorer la paume à genièvres du demi-elfe, paume qu’il lui présenta pendant que la silhouette filait dans leur direction. Arawn n’a pas levé les yeux, pas encore, à croire que ça l’intéresse vraiment, et ce serait tout à fait possible… parce que le chasseur chassé, lui, avait un sacré talent. Néanmoins, sur son visage, il n’y a pas d’expression particulière, sauf peut-être une certaine perplexité qui pourrait être fort mal interprétée.

Quelques secondes ? Ou au moins le temps nécessaire pour que des effluves d’encens soient portées par la brise hivernale légère, celles qui collaient à la peau de l’homme qu’il ignorait encore être le fameux assistant de Wyn… à qui il adressa un premier regard, une fois suffisamment proche pour pouvoir le considérer, lui aussi.  


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Bertil
Bertil
Assistant mage
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Mar 3 Avr - 14:27
Il avait suffit qu’il la quitte des yeux un instant, le temps de rectifier une ligne de son dessin qu’il jugeait trop inexacte, pour qu’elle se retrouve juste devant lui quand il releva la tête. Surpris, il amorça un mouvement de recul, son amour des oiseaux ne l’empêchant pas d’avoir peur d’un coup de bec acéré, mais avant qu’il ait pu se mettre hors de portée, les serres de l’oiseaux se refermèrent sur le parchemin qu’il tenait dans ses mains. Il écarquilla les yeux, et dans un réflexe irréfléchi, tenta de le récupérer. Son bras de fer avec un volatil, ce qui dit comme ça paraissait totalement ridicule, ce termina vite. En sa défaveur. La majestueuse, merveilleuse, magnifique créature aérienne déploya ses ailes dans une attitude d’intimidation très efficace. Le jeune homme laissa s’échapper le parchemin où se trouvait son œuvre et aussitôt l’oiseau s’envola.

« Aaah mais reviens ! » s’exclama-t-il alors qu’il se lançait à sa poursuite, les bras pleins de fusain.

Mettant volontairement de côté le fait que cet oiseau ne le respectait absolument pas, il continua de lui courir après, bousculant quelques badauds qui se trouvaient sur sa trajectoire, en espérant au moins récupérer un bout de parchemin encore intact.  
L’aigle fit quelques mètres avant de se poser sur un bras amical qui se présentait à elle, et Bertil manqua de percuter de plein fouet  le propriétaire dudit bras. Il releva la tête et cligna des yeux.
L’homme qui se tenait devant lui était...Sombre ? L’âme poétesse de Bertil n’avait guère que ce qualificatif en tête pour le décrire.
Une ombre à forme humaine, au regard de fantôme. Bien qu’il soit habillé d’une cape qui le recouvrait en grande partie, on pouvait deviner l’armure de cuir qu’il portait en dessous. Outre ses cheveux mis-longs détachés librement qui lui donnait des airs de baroudeurs, ce sont ses yeux qui captivaient Bertil. Ils étaient trop clairs, trop opalescents. Comme deux coups de pinceaux fulgurant sur une toile trop morne.
Bien que l’assistant sorcier ne soit guère un fin psychologue, il ne se souciait pas assez des états d’âme d’autrui pour ça, il était sur d’une chose : Cet homme avait quelque chose de dangereux en lui. Alors qu’il l’observait, une image s’imposa à lui : les flots qui noircissent au fur et à mesure qu’on s’éloigne du rivage. Les abysses trop obscures pour qu’on puisse voir ce qu’il s’y trame.
Un homme tout en sobriété qui n'avait guère besoin d'artifice pour être intimidant. Tout le contraire de Bertil...Le jeune magicien en herbe était plutôt du genre fragile et frêle, bien habillé mais pas bien qu'incapable d'impressionner qui que ce soit, du moins physiquement. Pour sortir, il avait troqué ses vêtements de qualité contre des habits chauds et confortables de piètre facture mais tout à fait convenable pour l'usage qu'il en faisait. Il n'était pas narcissique au point de se croire immunisé contre les voleurs ou les agresseurs. Les seuls objets de valeur qu'il avait sur lui étaient son amulette de Kynareth et son pendentif à l'effigie de Julianos, qu'il avait bien caché sous les couches de tissus.
Un claquement de bec le tira de ses pensées. Le volatil picorait dans la paume de l’inconnu, beaucoup plus sage que quelques minutes auparavant. Oubliant totalement ses étranges impressions à propos de ce mystérieux messire, Bertil reporta sa pleine attention sur la cible de sa fascination.

«Elle est avec vous ? » demanda abruptement Bertil sans même prendre la peine de se présenter ou de saluer son interlocuteur. « Enfin, ‘elle’, j’ai supposé qu’il s’agissait d’une femelle mais je n’avais guère de certitude. Comment s'appelle-t-elle ?»
Maintenant qu’il pouvait l’observer de plus près, au calme, sans qu’elle n’essaye de l’intimider, il remarquait des détails qui lui avaient échappés jusqu’à lors. Il la couvait d’un regard passionné et plein d’amour, avec un sourire idiot qui rappelait celui d’un enfant. Pour autant, il ne s'approchait pas d'elle et de son compagnon, comme si il avait peur qu'elle ne disparaisse encore. Tandis qu'il l'observait, ses doigts bougeaient tout seul, au rythme de ses mots. Ils traçaient dans les airs les lignes d'un futur dessin.

«Hmmm, je dirais que c’est un aigle orné, c’est ça ? Cette espèce d’oiseau n’est pas présente en Bordeciel, c’est pour ça qu’elle a attiré mon attention. Où l’avez vous acheté ? A moins que vous ne l’ayez trouvé ? Elle est dressée ? Quel âge a-t-elle ? En tout cas, elle est absolument magnifique. Pas commode, mais magnifique. »

N'y tenant plus, mais sans interrompre ses bavardages obsessionnels, il sortit une nouvelle feuille et esquissa un énième croquis. Cette fois, il se concentra exclusivement sur la tête de l'oiseau. Il traça la forme de son profil, son bec, sa couronne de plumes, puis son oeil, avant de rapidement s'attaquer aux détails.
 
«Vous avez d'autres oiseaux ? Vous l'avez depuis longtemps ? J'ai lu que les aigles ornés vivaient plutôt dans les régions chaudes et humides, elle s'est bien adaptée à la vie ici ?»

Ses jacasseries s'interrompirent quelques secondes, le temps qu'il ôte un de ses gants. Faisant fi de la température terriblement basse, il utilisa son indexe pour dégrader le fusain et donner du relief à ce plumage artificiel.  

« Absolument magnifique...»murmura-t-il en regardant Ciri.

HRP:
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Arawn Valtieri
Arawn Valtieri
Chef des Voleurs
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Mer 4 Avr - 18:02

BIRD SONG
“I would smile, but I'm afraid my face might collapse.” — Arawn, 4E200.

L’étranger manque de lui rentrer dedans et se ravise, incitant leur regard respectif à se sceller pour quelques instants. Si Arawn avait pendant longtemps eu des difficultés à laisser ses yeux s’accrocher aux traits d’un tiers, ce n’était plus tant le cas aujourd’hui. Alors il le dévisage sans dire un seul mot, il l’observe, ni plus ni moins, et cela semble bien réciproque, au moins jusqu’à ce que le harceleur au fusain vienne le bombarder d’une première question, vraisemblablement fidèle à lui-même — puisque le seul sujet qui semblait le passionner c’était elle, encore et toujours. Elle qui aurait émit un soupir si elle en avait été capable, voire même lever les yeux vers ce ciel qu’elle connaît que trop bien. Elle qui avait raison quant à l’obsession manifeste de ce dernier à son égard.

Et le voleur ne répond pas, il reste silencieux, laisse cet homme aux épaules couvertes d’un tissu léger déverser ce qu’il avait à déverser, sans doute dans l’espoir voilé qu’il en vienne à se fatiguer. Arawn n’était pourtant pas sans savoir que cette option trouvait ses fragilités, il n’y avait qu’à le voir auprès de son homologue à la tête de la guilde, ses silences n'ont jamais été d'utilité pour palier à ses incessants bavardages. L’un des principaux défauts aussi résidait dans sa résistance psychologique… allait-il seulement encaisser sans rien dire, ni faire ? Et si oui, combien de temps ?

Arawn remarque qu’il n’est pas aussi bien paré que ce que Ciri lui avait soufflé, sans doute était-il moins idiot que le reste de la plèbe, à camoufler au maximum une opulence quelconque dont il jouissait certainement. Le parfum d’encens, lui, est beaucoup plus marqué à sa proximité, Arawn lit pourtant sur ses traits étirés dans un simili-sourire puéril — la faute à sa frénésie artistique — quelque chose de plus douloureux, comme ces deux griffures sombres sous ses yeux bistres, de simples cernes qui en disaient pourtant long; ou lui laissait au moins l’élan préjudiciable de l’imagination. Non, aux premiers abords et sous l’œil averti d’un voleur, il n’avait pas l’air d’être un gueux sorti de l’arrière-cuisine d’une auberge miteuse. Il aurait pu même avoir quelque chose de touchant, si Arawn n’avait pas été piqué par un détail, une composante même de sa fièvre ornithologique…

Parce que lorsqu’il s’empare du fusain et d’un nouveau parchemin, Arawn semble être de moins en moins enclin à l’accompagner par son silence, silence qui ne connotait d’ailleurs en rien un quelconque consentement. Manifestement ennuyé, un brin irrité, il s’étonne même de ne pas lui avoir arraché des mains le morceau de papier sur lequel il couchait à toute vitesse des courbes charbonneuses. Le demi-elfe allait agir mais se ravisa lorsqu’une idée diablement opportuniste germa dans son esprit vicié. Tu le laisses donc faire ? se surprend à son tour son amie, à qui il adresse alors un regard presque trop entendu. Ciri est une grande fille, il le sait, et elle serait déjà partie si elle n’avait pas attendu désespérément un geste protecteur de la part du mage gredin. Ce même gredin qui amoncelle dans son esprit une tonne de conjectures sur l’homme qui lui faisait face, en bon ignorant qu’il était.

« Vous avez d’autres oiseaux ? Vous l’avez depuis longtemps ? J’ai lu que les aigles ornés vivaient plutôt dans les régions chaudes et humides, elle s’est bien adaptée à la vie ici ? » une inspiration nasale profonde, sa mâchoire carrée s’écrasant sur sa sœur pour se forcer au silence. L’artiste-enfant ôte son gant, ses doigts sont balafrés et sa main abîmée, les phalanges partiellement déformées — et il pourrait croire qu’il a vécu bien des horreurs pour en arriver là, à moins qu’il ne se soit tout simplement coincé les doigts entre les mâchoires d’un chien étant plus jeune, allez savoir. Le fait est qu’Arawn l’a remarqué, s’interrogeant alors lui-même sur l’état de ses propres mains. Couvertes de sang invisible certes, mais pas aussi esquintées. Des cicatrices, des vestiges de mésaventures et de guerres personnelles ou généralisées, oui. Jamais au point d’être handicapées à ce point. Il ne pouvait s’empêcher de croire que ce n’était pas ce froid qui le forçait à se couvrir les mains de gants en cuir. « Absolument magnifique… » et se rend compte qu’il ne reste que deux genièvres dans sa paume, mais ça n’a que peu d’importance dans l’instant. Arawn le fixe toujours, cherchant ce regard qu’il n’attrape jamais. Et se tire lui-même de ses propres pensées, desserrant les mâchoires pour siffler…

« Tu parles beaucoup pour un… » et ses sourcils se froncent légèrement; serait-il un mage, ou tout autre individu un tant soit peu érudit ? Il lui rappelle ce Bréton de ces jeunes années, bien que son teint n’eut été aussi pâle que celui de cet individu. La remontée en surface d’un tel souvenir l’étonne, puisque, pour une fois, il n’a pas de connotation déplaisante. Il n’a pas marqué le vouvoiement de politesse — si autrefois il le faisait, il semble que ç’eût été enterré avec le reste de son passé.

Sans crier gare et sans délicatesse aucune, Arawn pose le premier dessin sur celui que l’étranger avait sous le nez, balayant la poussière charbonneuse qui n’avait pas été fixée. Poussière qui s’était alors très certainement éparpillé sur l’ensemble du parchemin, sapant en grande partie le travail de ce prétendu… pour attirer son attention, il n'avait pas franchement fait dans la subtilité. « …artiste ? » et il a volontairement laissé sa main, à appuyer d’un mouvement de frottement sensé être maladroit — ce qui, vous vous en serez douté, ne l’était absolument pas. Main qu’il ôte assez vite, sans vraiment craindre que l’artiste vienne lui mordre les doigts par esprit de vengeance.

« À toute prestation son salaire. » Au même moment, Ciri s’est élevée de quelques centimètres pour se poser sur l’épaule du voleur, l'air visiblement intéressée — presque flattée. « Sa rareté en Bordeciel vaut au moins ça, non ? » pour ne parler que de ça. N’était-ce pas lui qui, au détour de bavardages compulsifs autour de la magnificence de l’oiseau, avait naïvement désigné sa propriété comme précieuse ? Comme à bien des endroits, c’était risqué d’avancer ce genre de choses, surtout aux étrangers. Même - surtout? - auprès d’un aubergiste. Il vous en ferait payer le double une fois arrivés audit règlement.

Ciri lève le bec et scrute le Nordique de ses petites billes brillantes, attendant de voir sa réaction. Le voleur le jauge sans transparence et ajoute. « 25 septims. » flatterie qui fut de courte durée puisqu'elle tourne aussitôt la tête dans la direction d’Arawn, appuyant sa joue de son bec, visiblement mécontente. Quand elle est affamée, Ciri est elle aussi insupportable. 25 ? C’est ça que je vaux ? 25 misérables septims ? Arawn se serait presque satisfait de son jeu pauvre en éloquence si Ciri n’avait pas décidé d’en faire qu’à sa tête — et il lève les yeux au ciel, lui, parce qu'il peut le faire, blasé. On ne parlait pas de la revendre, seulement son image. Le prix aurait peut-être grimpé si le croquis avait été complet, et non pas fait sur le pouce. Alors quoi, devrait-il user de la magie pour lui soutirer quelques septims, plus que légitimes ? Arawn aurait préféré faire sans, cette fois.

Ah, je m’en vais ! J’ai faim. Et redescends brièvement sur son avant-bras avant de s’aider du mouvement de bras d’Arawn pour prendre son envol. Elle fauche l’air au dessus des têtes des civils qui étaient autour d’eux et sur sa trajectoire, disparaissant finalement derrière les murailles de la ville. Quand il reporte son attention sur l’homme, il lâche un soupir à peine contenu, glissant dans sa bouche les dernières genièvres qui lui restait, sans quitter des yeux son congénère. Le métisse mâche encore lorsqu'il lui demande, l'œil ennuyé et presque désabusé. « Alors ? » bon, après tout… même s'il y avait plus de chances qu'il doive supporter les remontrances de l'artiste qu'autre chose, il se préparait déjà à l'éventualité de lancer un sort pour le calmer. Ce serait au moins ça de prit, à moins de trouver une autre contrepartie que les septims pour se faire, disons, pardonner d'avoir importuné Ciri ? Peut-être était-il aussi bon ailleurs qu'à griffonner des morceaux de papiers ?

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Bertil
Bertil
Assistant mage
Messages : 124
Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Ven 6 Avr - 19:40
Bertil venait de se rappeler précisément pourquoi il n’aimait pas les pauvres.
Tout d’abord, lorsque l’homme écrasa son dessin de ses doigts indélicat, le coeur du jeune nordique manqua un battement. Son œuvre. Ce dessin magnifique. Cette preuve immortelle de la beauté de Ciri. Gâchée par la négligence criminelle d’un gauche badaud. Il était dégouté. Il lâcha même un petit bruit aiguë et épouvanté d’une virilité discutable en contemplant la catastrophe. Retenant difficilement une série d’insulte imagées, car il avait un minimum de savoir vivre et d’éducation, et de prudence, il osa regarder l’étendu des dégâts. De la tête de Ciri restait une vague tache grisâtre aux contours flous.
Le jeune assistant reporta son regard sur le clochard, puisque c’est ainsi qu’il allait le nommer car il ne méritait guère mieux, et laissa échapper un soupire d’exaspération. Et quand celui-ci réclama….

...25 Septims ? Bertil était outré. Seulement 25 septims, mais quel genre de rustre pouvait ainsi...prostituer une beauté céleste comme Ciri, et pour un prix aussi dérisoire ??

C’est ce que s’apprêtait à répliquer vertement, avant que la petite voix dans sa tête lui indique de se taire.

Fermes la. Juste fermes là. Il va essayer de t’entuber encore plus, alors pour une fois, ferme la. Si tu la fermait un peu plus souvent, tu ne serais pas dans cette situation. Espèce d’abrutis .

Désireux d’ignorer ces injonctions mentales qui hantaient ses pensées, il se concentra sur le clochard. Une étrange impression le traversa soudainement. Comme si...il l’avait déjà vue ? Oui, maintenant qu’il le regardait de plus prêt, il avait le sentiment que ce visage ne lui était pas étranger, mais en même temps, terriblement il lui paraissait terriblement lointain. Fouillant sa mémoire, il en oubliait totalement la situation dans laquelle il était, et son interlocuteur qui continuait de parler. Mais où l’avait il vu ? A Markarth ? Ou durant ses pérégrinations en Cyrodiil ?

Réfléchis un peu. C’est pas comme si tu avais beaucoup d’ami. Oh attend, c’est vrai. Tu n’en as pas. A part Maître Ysciele, mais c’est différent. Il a pitié de toi. Quand à ce pauvre homme, il doit probablement être une des nombreuses personnes que tu as rencontré et qui te méprise.

Il était vrai que le nordique avait la fâcheuse tendance à agacer son entourage. C’était un talent naturel chez lui, mais il était pratiquement sur que ce n’était pas ça. Non pas qu’il se souvienne toujours du visage des gens qu’il croisait…

Ou alors, autre explication, c’est encore un de ces types qui a finit dans ton lit, parce que tu es juste une pauvre tache qui couche avec tellement de monde que tu n’arrives même plus à t’en rappeler. Tu m’étonne qu’il veuille se faire payer ! En même temps t’es vraiment une sal-…

« Alors ? »

Bertil cligna des yeux, et se rappelle soudainement de quoi ils parlaient. Ah oui. Les Septims. Il lui répondrait bien d’aller se faire voir, mais un rapide coup d’oeil à la stature de l’homme, beaucoup plus impressionnante que la sienne, le pousse, une fois encore, à tenir sa langue. En effet, il a la somme demandée sur lui. A la base, il était sortit acheter de quoi cuisiner. Et il était aussi passer voir les caravanes Khajiit à l’entrée de la ville et était repartit avec une fiole de skooma, avant de voir passer l’aiglonne et de se lancer à sa poursuite. Bertil n’avait pas trop peur de se balader avec de la drogue sur lui. Déjà, il était sur qu’il n’allait pas se faire fouiller par les garde car il n’était ni argonien, ni Rougegarde et tout à fait propre (c’était tout à fait injuste, mais ça l’arrangeait bien). Et même si c’était le cas, il n’avait qu’à prétendre qu’il s’agissait d’ingrédients indispensables aux expériences du mage de la cours. Que pourraient ils répondre à ça ? En tout cas, une chose était sur. Il n’allait certainement pas donner le moindre sous à ce clochard aux cheveux gras.

«Et bien je suis navré mon brave, mais je n’ai pas 25 septims à dépenser. Que voulez vous. C’est ça la vie d’artiste. »répliqua-t-il sans sourciller.

Il récupéra ses affaires et ses dessins gâchés qu’il glissa dans sa sacoche sans attendre la réponse de l’autre. De plus, il était bientôt l’heure pour lui de rentrer travailler, car non, il n’occupait pas seulement ses journées à poursuivre des oiseaux qui n’avaient rien demander, il faisait des choses importantes parfois. Parfois. Et puis Ciri s’était envolé loin de lui, aussi il n’avait plus aucune raison de rester.

« Tentez votre chance chez les prêtres de Mara si vous voulez la charité. Je crains qu’ à part les composants nécessaires à la création d’une potion anti-calvitie, je ne puisse rien vous donner.»

Alors qu’il rangeait son matériel de dessin, il crût apercevoir Ciri qui revenait. Ah non, c’était un pigeon. Déconcentré, il ne fit pas attention à son sac qui se penchait...et il échappa des mains. Tout son contenu s’étala sur les pavés de pierre, et Bertil lâcha un juron. Il se pencha pour récupérer ses encres, ses parchemins, ses fioles, son skooma...et sa bourse qui était loin d’être vide.

T’es vraiment le dernier des blaireaux quand même, susurrait la petite voix dans sa tête, ce singe qui rongeait sa nuque constamment.

En espérant que si il y croyait très fort, l’homme en face ne remarquerait rien, il commença a ranger ses affaires.
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Arawn Valtieri
Arawn Valtieri
Chef des Voleurs
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Dim 22 Avr - 14:27

BIRD SONG
“I would smile, but I'm afraid my face might collapse.” — Arawn, 4E200.

Marchander n’a jamais vraiment été son point fort, et il était presque venu à se demander pourquoi il s’affranchissait encore d’un sort pour rendre les choses moins pénibles. Ciri était déjà de l’autre côté des murailles empierrées, il n’y avait qu’une foule sans visage pour les cerner…et très certainement une ou deux paires d’yeux curieuses pour les scruter. Marchander, parlementer, c’est bon pour ceux qui ont du temps à perdre. Arawn n’aime pas perdre son temps, ni même se mettre en scène sous un cortège de regards. Et il aurait sans doute mieux fait de couper court à cette conversation, pour agir, récupérer son dû et filer. Qui sait, peut-être était-il de ces étrangers de passage ici ? Qui sait si ce prétendu Nordique n’avait pas un peu de sang Bréton, lui aussi, et s’apprêtait à rejoindre la province de Hauteroche pour nourrir son art, si tel était sa principale occupation ?

« Et bien je suis navré mon brave, mais je n’ai pas 25 septims à dépenser. Que voulez vous. C’est ça la vie d’artiste. »

En supposant que ce soit vrai, son empressement semblait vouloir exprimer le contraire, et le voleur se contenta d’hausser un sourcil, disséquant les faits et gestes de l’homme à la crinière d’encre, qui ajouta peu après une insulte presque trop peu enrobée. Insulte qui griffa certainement plus sa carcasse qu’un présumé cœur, qui lui était encore bien défendu par ses quelques remparts psychiques. Le demi-elfe ne répond pas par la violence, pas avec un systématisme qu’on connaissait aux nordiques d’ailleurs, ça faisait bien longtemps qu’il avait réussit à enterrer ces vieilles pulsions animales — pour les travestir plus qu’autre chose, soyons honnêtes. Un gain de patience certain pour un homme qui n’a jamais été étranger à une quelconque forme de violence. Après tout, sa seule preuve d’existence était issue de la plus immonde des tortures.

Malgré l’injure distillée dans ses paroles, (il se serait tout de même attendu à un peu plus de raffinement de la part d’un admirateur de l’aigle), il relève le fait qu’il soit éclairé sur un point, l’alchimie. Une discipline qui ne l’a jamais intéressé, et même moins que l’enchantement. Peut-être était-ce une fantaisie de sa part pour rendre ses mots plus acérés, ou peut-être cela cachait-il quelque chose d’autre ? Dans le doute, Arawn cherche une brèche, sifflant entre ses lèvres. « Un artiste alchimiste, hm? » et s’apprêtait à lancer un sort de charme, - le genre de sort passe-partout qu’il utilisait certainement plus souvent qu’il ne pouvait boire de l’eau -, lorsqu’une autre école de magie opéra… celle du karma.
Lorsqu’il le voit lever le nez en l’air, cet agaçant - quoique singulier - personnage, son regard ne s’appesanti pas sur son visage mais sur ce qu’il a contre lui. Le sac, trop penché, qui régurgite son contenu quelques fractions de secondes après qu’il ait senti le vent tourner. Et ce « brave » à la dégaine peu soignée avait déjà énuméré en silence ce qui s’en était échappé, et que le mensonge sur ces 25 misérables septims (ce qui lui aurait au moins permis de vider la moitié de l’étalage de givreboises de l’ancienne) était vraisemblablement confirmé. La situation l’aurait même fait rire s’il n’avait pas été aussi intéressé… par cette fiole de skooma.

Seuls ses yeux raillent l’homme aux mains abîmées, ou presque… « Un artiste-alchimiste-mythomane, » et lui chaparda ladite fiole alors qu’il était occupé à ranger sa bourse gavée de pièces. « …et drogué. » il doutait fortement qu’il l’ait acheté moins de 70 septims à la caravane khajiit postée à la lisière de la cité. L’artiste a les moyens. Ça tombait plutôt bien, pour Ciri qui lui avait fait la malheureuse remarque que le prix n’était pas assez élevé — il venait de tomber sur le pactole rêvé. Il ne laissa pas l’occasion au Nordique de rattraper son dû, qu’il garda dans sa main. Il leva ses yeux clairs et les vissa aux siens.

« J’aime pas les menteurs. » ça sonnerait presque comme une menace, s’il n’avait pas décidé d’ajouter, l’observant toujours un peu plus. Alchimiste? Tiens, était-ce des nuances de gris dans ses iris qui s’embrasent sous l’émotion? « Mais… » son expression est nuancée, se froisse un peu, le métisse fronce un peu les sourcils. Non, ce n’est pas les yeux du malheureux qui lui font cet effet-là, n’en déplaise à la fierté de ce dernier. La fiole fermement emprisonnée entre ses doigts, le demi-elfe s'interroge soudainement : il croit l’avoir vu rôder près du laboratoire, et peut-être même avoir déjà entendu son prénom, s'il s'agissait bien de lui — mais qu’est-ce que ça pouvait bien être, déjà ?

Et puis…

« Tu serais pas le larbin d’Ysciele? » finit-il par lâcher et, toujours fidèle à lui-même, sans grand tact ni délicatesse. Et si ce n’était pas le cas ? Hé bien il se prendrait certainement plus que des insultes enrobées, mais peu lui importait, Arawn voulait savoir, et s’il était vraiment mage doublé d'un alchimiste, il aurait certainement plus de valeur qu'un portraitiste d'oiseau. Parce que les alchimistes, ici à Markarth, il les avait déjà un peu brassés (et vous n'aimeriez pas savoir pourquoi). Alors soit c'était un étranger, soit il était…

« Bre…nil…vil?…attends… » il semble chercher dans les méandres de sa mémoire abîmée les fragments qui faisaient mention de son existence. Le prénom, il l’a entendu au détour d’un couloir. Son vieil esprit tente de se remettre sur les rails, il est concentré et, de ce seul fait, le dévisage très certainement avec (trop) d’insistance pour que ça ne soit pas embarrassant pour le concerné. « Ber… » mais ce n’est que le prénom de son homologue qui lui vient, ce qui n’est pas particulièrement intéressant dans ce cas de figure. Pourtant c'est de la voix de Berich qu'il avait eu l'information, il en était presque persuadé (oui, parfois, il n'arrive pas à enregistrer ce qu'il lui raconte, la faute à son débit de parole). Toujours est-il que s’il était sur la bonne voie - ou la mauvaise - il allait très vite le savoir. « …til? » …mais enfin, qui s’appelait encore Bertil de nos jours? Maintenant qu'il y pense, ça faisait bien dix, quinze ans qu'il n'avait pas entendu ce prénom… avant que Berich n'en ait parlé, évidemment.

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Bertil
Bertil
Assistant mage
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Mer 25 Avr - 22:35
C’était bien sa journée. Dire qu’à peine un quart d’heure auparavant, il débordait de joie et d’allégresse, à présent il se sentait piégé dans une situation ridicule dont il ne parvenait pas à s’extirper. Après avoir mit un genoux à terre, Bertil entreprit de ramasser ses affaires éparpillées par sa maladresse légendaire. Il essayait de paraître le plus naturel possible, une précaution justifiée par le contenu quelque peu illégal de la fiole qui avait roulé loin de lui, aux pieds de l’étrange personnage qui lui causait bien des tracas. Malgré un début de panique intérieure qui menaçait d’éclater, il ne se précipita et tentait, autant que possible, de rendre chacun de ses gestes le plus naturel possible. Après tout, cet étranger n’avait aucune raison de penser que le flacon accueillait en son sein une drogue exotique dont l’usage était criminel dans une grande partie de Tamriel...à moins bien sur qu’il ne soit lui aussi familier des transactions sous le manteau avec les caravanes Khaajits, mais ça, vraiment, ça aurait été pas de chance...pas vrai ?
Tout les espoirs  de Bertil furent anéanti quand l’homme récupéra d’un geste sur l’objet de ses désirs et de ses craintes.

« Un artiste-alchimiste-mythomane…et drogué. » déclara l’homme avec une pointe de moquerie qui n’échappa à Bertil.

Son coeur rata un battement. Les choses se compliquaient davantage. Se hâtant de rassembler ses affaires, qu’il fourra sans délicatesse aucune dans son sac de cuir, il se releva rapidement et se racla la gorge, plus intimidé par la tournure des évènements qu’il n’aurait voulu le laisser paraître. Il doutait fortement que son interlocuteur soit du genre à le dénoncer à la garde. Il avait plutôt l’air d’être le genre de personne qui l’évite autant que possible et qui a une récompense sur sa tête...(L’imagination fertile du jeune apprenti commençait déjà à galoper, peut-être qu’il n’y avait aucune récompense parce qu’il n’y avait  plus aucun témoin ?) Mais dans tout les cas, être surprit avec du skooma était loin d’être une bonne nouvelle pour lui. Malgré son poste subalterne ( Stonekeeper ne cessait d’écorcher son nom les rares fois où ils se rencontraient, aussi il avait finit par se faire une raison) il était tout de même au service du mage de la cour, et par extension, au service du Jarl. Pour avoir beaucoup côtoyé le gratin de la Cyrodiil et  de Bordeciel, il savait que les hautes couches de la société comptaient plus de débauchés qu’elles ne le laissaient paraître. Il était loin d’être le plus mal loti de la cour. On n’avait qu’à tendre l’oreille un tant soit peu pour apprendre les penchants sexuels honteux de tel comte ou les habitudes dépravées de la baronne de machin...Mais le principe des rumeurs, c’est qu’elles étaient justement des rumeurs. Mais il suffisait d’être prit la main dans le sac pour détruire une réputation, et même si Bertil n’était pas le plus apprécié des mondains il ne tenait pas à être connu comme étant le « drogué » du palais. De plus, il n’était pas le seul concerné par cette histoire. Que dirait son maître tant respecté s’il venait à apprendre que son élève et, surtout, assistant, s’adonnait aux plaisirs des paradis artificiels ? D’autant que tout ceci risquait de prendre des proportions catastrophiques si cela atteignait ses oreilles. Après tout, il n’était pas un drogué à proprement parler, pas comme ces pauvres gens qui éraient dans les bas fond de la citée, ou près des caravanes, réclamant par des gémissements pitoyables leur dose quotidienne, leur corps amaigries traversés par les terribles douleurs du manque. Ces pâles figures aux yeux hallucinés, dont Bertil ne parvenait pas à soutenir le regard quand il les croisait, car ces pupilles rougeâtres semblaient le noyer dans le désespoir qui en échappait.
Non, Bertil n’était pas comme eux. Il avait le contrôle sur sa consommation, qui n’était que ponctuelle. Déjà, ce n’était pas de sa faute s’il souffrait d’insomnie et de douleurs chroniques qui ne trouvaient aucun réconfort dans les simples calmants prescrit par les guérisseurs habituels. Il avait bien fallu trouver une solution, sinon il serait devenu fou. Ensuite, la prise de drogue n’avait jamais entravé ses capacités intellectuelles et il ne comptait pas arrêter tant que ce ne serait pas le cas. Pourquoi se priver de quelque chose qui lui améliorait sensiblement l’existence ?
Que de bons prétextes.
Il gardait les yeux rivés sur la fiole. Elle lui avait couté cher, et ne tenait pas à la voir disparaître comme ça, d’autant que ses articulations le faisaient  insidieusement souffrir ces derniers temps. D’un autre côté, il avait le sentiment qu’il n’arriverait pas à se débarrasser de ce clochard facilement...

« J’aime pas les menteurs. »

Malgré le ton monocorde du sang-mêlé, Bertil ne pu s’empêcher de craindre une menace voilée. Il exécrait les confrontations avec autrui, ou plutôt, il n’aimait pas se confronter à quelqu’un qui avait l’air menaçant. Et cet homme, malgré son comportement qui n’avait jusque là pas trahit la moindre violence,  était indubitablement  dangereux. Bertil en était certain. Bien que nerveux, il ne chercha pas à fuir ces yeux gris qui l’observaient. Ces yeux qui avaient la couleur de l’orage, songea-t-il dans un élan de poésie. Non, il ne détourna pas les yeux, mais ce garda bien de répondre. De toutes façons, qu’aurait il pu répliquer ?

« Mais… »

Il haussa un sourcil. Quoi encore ?

« Tu serais pas le larbin d’Ysciele? » 
Ses yeux s’écarquillèrent sous le coup de l’émotion. Il était absolument cho-qué. L’indignation chassa d’un revers de la main toute forme de nervosité ou d’inquiétude.

« Je ne vous permet pas ! Je ne suis pas un larbin, j’ai un poste à hautes responsabilités qui demande beaucoup d’investissement personnel, du sang froid face à des situations de crise, de la dextérité dans bien des domaines et... » il s’arrêta de lui-même, se rappelant que son travail consistait avant tout à empêcher son maître de mourir de déshydratation. Ce qui, il en convenait, n’était guère à la hauteur de ses attentes et de ses rêves les plus grandioses. « Admettons. C’est moi. »
Malgré tout le respect, et même l’affection, qu’il portait à son mentor, Bertil devait bien avouer qu’une part de lui se sentait lésé par son manque flagrant de pédagogie. Il connaissait la réputation d’original, pour ne pas dire d’illuminé, que trainait Wyn, mais tout de même...il n’avait pas eu un seul cours de magie digne de ce nom depuis qu’il était arrivé. Certes, certes, sa fonction de mage de la cour occupait une grande partie de sa journée mais tout de même...Bertil était venu pour apprendre la pratique, qui lui faisait tant défaut et il se retrouvait aux cuisines. Tout n’était pas à jeter néanmoins. Son niveau en alchimie s’était drastiquement amélioré depuis qu’il secondait Wyn dans ses expériences exubérantes et sa culture générale, pourtant déjà bien fournie, avait gagné en profondeur grâce à son immense bibliothèque. Et surtout SURTOUT, il n’avait plus à partager sa chambre avec d’autres apprentis. Et ça, c'était une belle avancée.

« Bre…nil…vil?…attends… »

Le jeune homme leva les yeux au ciel et passa une main dans ses boucles sombres, un geste qui traduisait généralement son agacement, mais aussi son stress, ou un subtil mélange des deux comme dans le cas présent. Ce n'était tout de même pas un prénom si compliqué à retenir !
Il tenait son prénom d'un oncle du côté de son père, Bertil l'Ancien comme on l'appelait... Tandis que l'autre réfléchissait pour faire revenir sa mémoire, Bertil laissa son esprit explorer la sienne un instant. Bertil l'Ancien...oui, il l'avait croisé à un repas de famille, plus d'une décennie auparavant. Le visage rougeaud et pâteux d'un homme massif à la voix tonitruante lui revint. Ah oui, cet oncle . Le genre de sinistre arrière marié à une parente au premier degré, dont l'haleine était assez chargé d'alcool pour mettre le feu à tout un village.  Qui récitait constamment des clichés sur la géopolitique alors qu'il n'avait jamais dépassé la limite de son champ de laboure et qui croyait tout connaître des subtilités du monde. Crachant sur les autres cultures tandis qu'il laissait son oeil grivois se perdre sur les formes à peine naissante de ses jeunes nièces et cousines... Qu'était il devenu déjà ?
Ah oui. Noyé dans une fosse à purin après avoir glissé dans la boue et s'être assommé sur une poutre, complètement ivre.
Oh que Bertil détestait sa famille...

« Ber...til ? »

Ah. Enfin!Bertil prit le temps d'avoir l'air agacé, jeta un coup d'oeil à sa manucure, parfaite comme d'habitude, et releva les yeux vers lui en hochant la tête dans un mouvement d'acquiescement légèrement blasé.

« Oui, c'est moi. Et vous ? Vous êtes ? » demanda-t-il un sourcil levé. Il inclina la tête sur le côté, soudainement très curieux. Quel genre de lien pouvait avoir cet homme louche avec son maître ? Il savait que Wyn entretenait des rapports étroits avec la Guilde des Voleurs, mais jusque-là Bertil avait toujours mis un point d'honneur à ne pas s'en mêler plus que nécessaire. Même si Wyn oubliait de se nourrir ou de dormir un jour sur deux, il était bien assez grand pour choisir ses amis et Bertil préférait ne pas trop s'impliquer dans ces histoires d'associations criminelles. « Et au fait... » Dit il en désignant la fiole. Toutes ces discussions et ses digressions mentales ne lui faisaient pas perdre le nord. « Merci de l'avoir ramassé. Je vous en suis bien grès. Pourriez-vous me la rendre maintenant ?» rajouta-t-il en tendant sa paume ouverte vers lui. Sans doute que dans cette situation, il aurait été plus prudent d'agir avec un peu moins d'insolence, il en était même certain, mais il était Bertil (le jeune) et il avait ce talent pour agir de façon irrévérencieuse, pour ne pas dire stupide quand la situation exigeait de la doigté et de la diplomatie.
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Arawn Valtieri
Arawn Valtieri
Chef des Voleurs
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Jeu 3 Mai - 22:16

BIRD SONG
“I would smile, but I'm afraid my face might collapse.” — Arawn, 4E200.

« Je ne vous permet pas ! Je ne suis pas un larbin, j’ai un poste à hautes responsabilités qui demande beaucoup d’investissement personnel, du sang froid face à des situations de crise, de la dextérité dans bien des domaines et... » le demi-elfe a guetté ses réactions, l’œil presque amusé par la théâtralité du personnage. À boire ses paroles, se rendant compte une nouvelle fois qu’il se trouvait face à un individu aussi singulier que rasoir. Bien aise est-il de ne pas avoir répondu à ses sollicitations concernant la dame des cieux qui s’en était allée chasser par delà les murailles. Le visage de l’homme qui lui fait face se fait bien vite limer par la vérité, celle qu’il vint à accepter. « Admettons. C’est moi. » Un premier point, pas des moindres il est vrai, venait d’être éclairé. Arawn s’en serait félicité s’il n’avait pas déjà une idée derrière la tête, et si le concerné lui avait donné l’occasion de le faire. Le concerné avait vraisemblablement assumé cet état de fait, et soit, le voleur n’aurait jamais cru qu’une telle chose se produirait. Le pacifisme du mage devait être aiguisé, à moins qu’il ne s’agisse simplement d’un instinct de survie primaire hérité de son cerveau reptilien. Ce qui serait tout à son honneur, puisqu’il lui facilitait grandement la tâche. En revanche, il ne se sentait absolument pas concerné par son désenchantement, de cette relation entre le maître et son apprenti, ce qui faisait de lui un homme parfaitement neutre et détaché. Ysciele aurait pu être l’homme qui lui avait meurtri les mains, il n’en aurait eu cure… pour la simple et bonne raison que cet être ne représentait rien pour lui.

Enfin, le destin pouvait bien s’avérer être joueur, n’est-ce pas ? Ce pourrait être la première et la dernière fois qu’ils s’adressaient la parole, et ç’aurait été une note parfaitement saine pour les deux individus en présence. Désagréable certes, mais saine à souhait.
Après tout, ce n’est pas comme si le vieux métisse passait son temps dans le laboratoire de Wyn… ce qui n’était pas tout à fait le cas de son homologue. Il laissait volontiers Berich s’occuper des pourparlers, et de fait, cela profiterait à tous.

Lorsqu'il réussit à dégotter le prénom de son interlocuteur, c’est presque le soulagement. Pas d’avoir affaire au fameux, (quoique, cela dépendait, il avait bien cette idée qui lui trottait toujours et qui avait un lien certain avec ses compétences d'arcaniste), mais plutôt d’avoir encore les facultés cognitives du quarantenaire qu’il était sensé être. De quoi le conforter, en somme. L’idée de vieillir encore un peu plus ne l’enchantait pas particulièrement, ça non. Pas après plus de deux siècles à fouler Tamriel…

Arawn jette un coup d’œil dans les environs, par dessus l’épaule de l’apprenti en réalité, faisant fi des humeurs de son vis-à-vis. L’affaire de quelques petites secondes…

« Oui, c’est moi. Et vous ? Vous êtes ? » alors tiré de sa réflexion, le regard clair du voleur vrille, s’échoue sur ses traits. Quand la curiosité semble investir le visage pâle du mage, Arawn n'emporte qu’une énième raison pour ne pas accéder à sa requête. L’intérêt, s’il y en avait, n’avait pas lieu d’être soulagé par une quelconque révélation. Pas aujourd’hui. Ce n’est tout de même pas parce qu’il ressemblait terriblement à un de ses amants du siècle dernier qu’il allait soudainement se montrer facile à vivre…
Non, si tel était le cas, ce serait purement accidentel, en plus d’être déconcertant. Et comme l’erreur incombait à tout être mortel du continent…
C’est qu’il ne lui répond pas et se contente de le fixer, incommodant par son mutisme. Il recule d’un pas pour se coller au mur, agitant lentement la fiole qui était encore au bout de son bras. Le dénommé Bertil a vite fait d’y revenir, à croire qu’il était aussi dépendant de ce poison que lui. Était-ce à des fins thérapeutiques ? Tout comme cet artiste au minois clair, il aurait eu tout intérêt de l’avancer, bien qu’aucuns maux physiques n’aient pu le justifier. L’invisible en revanche…

Or le remerciement de l’artiste-mythomane-drogué lui paraît fade, si fade lorsque l’homme lui tend sa main pour récupérer son dû — et il la sait là sans y loucher, préférant soutenir son regard. Pas pour aujourd’hui, pense t-il, alors que l’idée germant dans son esprit trouvait ses premiers freins. Bien sûr, il aurait pu lui forcer la main. Et non, il ne le fera pas. Il avait tout à gagner à le prendre par surprise un autre jour, lorsqu’ils seront plus enclin à discuter. Sentant que le jeune mage s’impatientait, il se décide à agir… alors l’homme décolle son dos du mur et ôte le bouchon de la fiole - d’un geste bien trop naturel - avant de la porter à ses lèvres. La prochaine fois. Arawn semble lui faire cette promesse silencieuse alors qu’il sifflait la moitié de la fiole, refermée sitôt après. Dédommagé par quelques gorgées du nectar Dunmer ? Il le lui ferait bien croire, pour cette fois. Un demi-pas dans sa direction, puisque sa proximité ne semble pas le menacer outre mesure, et ladite fiole contre sa paume. Fiole qu’il ne lâcha pas immédiatement, pour la simple et bonne raison que le destinataire n’avait pas encore refermé ses doigts dessus.
Qu’est-ce qu’un alchimiste aussi insolent pourrait lui apporter, n’est-ce pas ? Beaucoup plus de choses que du simple dédain, il en était persuadé.

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Bertil
Bertil
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Sujet: Re: Bird song (Feat. Arawn Valtieri) Jeu 24 Mai - 12:34
Devait il être inquiet par le mutisme de son interlocuteur ? Enfin, “interlocuteur”...un terme qui impliquait une conversation entre deux individus doués de paroles, hors pour le moment Bertil avait l’impression de discuter avec un mur de pierres froides.
Ce silence, qui n’augurait rien de bon, le mettait franchement mal à l’aise. Qu’est-ce-qu’il avait ce pouilleux encapuchonné à le fixer comme ça ? Il avait quelque chose sur le nez ? A cette pensée, il ne pu s’empêcher de chercher des yeux une surface réfléchissante pour examiner son reflet, mais rien dans le décors environnant ne lui permettait, si ce n’est une courageuse stalactite qui s’était formée sous l’auvent d’un commerce qui lui renvoyait l’image déformée de son visage fatigué. Quand il reporta son attention sur l’autre homme, celui-ci venait de rompre son immobilité d’un geste de la main. Main dans laquelle se trouvait la précieuse fiole de skooma, si chère aux yeux du jeune mondain...
En voyant Arawn lever le bras, le mage en fût soulager. Les choses prenaient une tournure beaucoup plus facile tout d'un coup. Le soulagement qu'il éprouvait en voyant revenir vers lui sa fiole était assez inquiétant, mais il faisait tout pour ne pas y penser. Il refusait de se considérer comme ''dépendant" mais sans se l'avouer, il avait conscience qu'il n'était pas entièrement sincère avec lui même quand il prétendait être totalement maître de sa consommation.
Il suivit des yeux la trajectoire du récipient...qui emprunta un tout autre chemin que celui espéré. Bertil, qui était décidément trop naïf, écarquilla les yeux. Non! Ce maraud n'allait quand-même pas...?
Et bien si. Il vit avec horreur le contenu de sa fiole se vider dans la gorge de l'inconnu, à son plus grand désespoir. Son horreur aurait été à son comble s'il l'avait entièrement bu, mais heureusement, ce ne fut pas le cas. Une fois son forfait accompli, le voleur déposa d'un geste lent, plein de cynisme, la fiole à moitié rempli, dans la main meurtrie de son propriétaire. Ne semblant pas une seconde inquiet de la réaction de Bertil bafoué, il recula d'un pas tranquille, comme pour contempler son oeuvre. En même temps...que risquait il ? Pas grand chose, c'était l'évidence, au vue de la carrure de Bertil, digne d'une crevette anémique. De toutes façons, ce dernier n'était pas d'un caractère guerrier. Aventureux, peut-être, mais pas guerrier. Ce genre de comportement sauvage était bon pour les nordiques evercelé qui croyaient que la vie se résumait à se taper dessus pour montrer l'étendu de sa virilité mal placée. Bertil avait tendance à oublier qu'il était lui-même nordique...
Arawn écopa d'un regard noir, qui aurait sans doute été plus impressionnant s'il n'émanait pas d'une petite teigne aux bouclettes sautillantes. Ses doigts se refermèrent sur la fiole, et Bertil ne perdit pas de temps pour la glisser dans son sac. Il retint la viscérale envie de l'insulter de tout les noms, conscient que cela ne lui apporterait rien de plus qu'une grande humiliation plus conséquente, et des ennuies dont il n'avait pas besoin.
"Etouffes toi avec ton skooma, MON skooma, espèce d'escroc." songea-t-il s'i fort que l' intéressé devait probablement l'entendre en echo.
Rassemblant les vestiges de sa dignité en miette, se drapant dans sa fierté comme on se vêtirait d'une soierie précieuse, il leva le nez en terre d'un air fier.
"Vous êtes trop aimable." lâcha-t-il entre ses dents serrées, avant de faire demi tour d'une façon dramatique qu'on aurait dit calculée au millimètre près mais qui était juste une conséquence de sa théâtralité naturelle.  
Il s'éloigna à grands pas de ce drôle d'oiseau, qui n'était pas celui qu'il était venu observer en premier lieu, pestant contre la tournure des évènements, déplorant à voix très basse la perte de sa chère drogue. Dire qu'il avait cru un instant le connaître ! Quelle idée, il savait un minimum s'entourer de gens sains, compétents et respectueux ! (une qualité qui manquait grandement à son maître soit dit en passant)
Ce n'était pas tout à fait vrai, après réflexion. Durant sa prime jeunesse, qui n'était pas encore achevée, il avait passé beaucoup de temps à errer en Cyrodiil, et avait parfois du composer avec la pauvreté et la misère qui le guettait mais...
Il se figea et s'arrêta net dans sa course, après avoir mis une certaine distance avec la source de ses réflexion. La Cyrodiil. La Cyrodiil ! Des souvenirs affluèrent dans son esprit, incontrôlables vestiges d'une enfance et d'une adolescence tourmentées. Les odeurs du marché, le soleil qui s'étendait sur les plaines verdoyantes traversées par des caravanes marchandes..Le foule dans la Citée Impériale, les bijoux étincelants des nobles...Quelque chose venait de se réveiller en lui. Des mémoires enfouies qui revenaient à la surface. Comme si la pensée de ce va-nu-pied buveur de skooma les avait fait ressurgir.
Bertil se tritura les méninges, debout au milieu de la rue, sans vraiment faire attention aux gens qu'il gênait dans leurs trajectoires. Il en était sur maintenant. Il avait déjà rencontré cet homme. Mais quand ? Comment ? Il était incapable de répondre à ces questions. Même en fouillant dans sa mémoire, il ne parvenait à extraire le moment où il avait croisé sa route...Hésitant à faire demi tour pour aller interroger la personne concernée, il tourna la tête pour regarder derrière lui. La foule qui grouillait l'empêchait de voir s'il avait quitté les lieux, et l'aigle n'était nul part dans le ciel...Renonçant à l'idée de partir à sa recherche, il reprit son chemin. Avait il vraiment envie de savoir ? Oui. Mais en avait il besoin ? Certainement pas. Si rencontre il y avait bien eu lieu, il valait mieux pour lui qu'il se tienne loin de cet individu. Il l'avait probablement rencontré dans un de ces endroits glauques au possibles où venaient s'entasser des dizaines de clochards à l'abris du froid, le genre d'endroit où il avait vécu quand il s'était retrouvé sans foyer...et c'est là aussi qu'il avait découvert le skooma. Non décidément, pour sa santé, physique comme mentale, il était préférable d'oublier cet incident et de tracer sa route.
Sur cette bonne résolution, il se dirigea vers le palais de Markarth. Sa soirée allait être dédiée à l'étude et sa nuit aux plaisirs évanescents de la drogue, dont il comptait bien profiter malgré les pertes. D'ici quelques jours il aurait relégué cette singulière rencontre dans un coin de sa tête. Même s'il re-croisait Arawn quelques fois à l'avenir, par l'intermédiaire de son maître et de ses suspectes accointances avec la Guilde des Voleurs, il ne repenserait plus aux souvenirs de son enfance qui avaient ressurgit à ce moment là.
Ce n'est que bien plus tard qu'il comprendrait que cette rencontre, cette conversation si l'on peut dire, allait être un moment déterminant dans son avenir.
La neige se mit à tomber sur la ville de pierre, alors que Bertil pénétrait dans le laboratoire royal. Au loin, un mulot poussa un cris alors qu'un rapace affamé le piégeait dans ses serres.

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Bird song (Feat. Arawn Valtieri)

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