Vendheaume, palais des rois, salle de réunion...
Son chambellan était mort. Ulfric avait apprit la nouvelle la veille de la part d'un messager.
D'une part, toute la nuit, il avait discuté avec son ami sur le devenir du poste. Il n'y a ni temps pour les funérailles, ni temps pour le deuil.
D'autre part, il devait revoir ses plans, les affrontements avec la Légion ne tarderaient pas.
Les discussions sur l'avancement de la guerre durèrent toute la journée, le peu de luminosité naturelle éclairant la salle alors qu'une violente tempête de neige frappa la ville en soirée. Discutant avec un autre capitaine paré d'une armure de fourrure, fatigué, il pose la question.
« Qu'en est-il du siège de Fortdhiver ? »Le capitaine pousse un long soupir nerveux, il approche lentement et se penche lui aussi sur les cartes, posant son doigt ganté de fourrure sur l'emplacement de l'Académie des Mages.
« Il n'y a pas plus d'avancement que la dernière fois mon Jarl, les mages refusent toujours de laisser tomber leurs boucliers. »Ulfric frappe soudainement du poing sur la table, le visage crispé. La nouvelle ne semblait pas lui plaire, au fond de lui, il trépignait d'impatience de commencer enfin cette guerre.
« Bon sang, maudits mages. » grommelle t-il dans sa barbe
Ulfric se penche sur les cartes de Bordeciel, il pose le regard sur Blancherive puis Fortdhiver.. Blancherive n'avait pas encore prit parti dans cette guerre, et le soutien du jarl de Fortdhiver décroît de jour en jour. Les petits drapeaux blancs plantés sur ces châtelleries semblent le narguer, le nordique serre le poing, les Sombrages n'ont plus le temps à perdre avec des sièges interminables.
« Et Blancherive ? La fille de Balgruuf a t-elle daigné nous donner enfin une réponse ? »A ces mots, Erendis pousse les portes, entrant en trombe dans la salle, sa cape de fourrure et sa robe noire couverte de neige. Ulfric remarque son visage creusé, son grand épuisement et ses joues rosies par le froid de dehors. La prophétesse s'approche et s'incline brièvement, comme si elle était en retard.
« Mon Jarl. » A ces mots, les deux hommes tournent la tête, enfin elle est là après des jours interminables se dit Ulfric, et comme annoncé, il manque le chambellan.
Le nordique se redresse, tournant la tête vers le capitaine, lui faisant signe de la tête de sortir de la pièce.
« Laissez nous un moment. » dit Ulfric, d'une voix profonde.
Et il s'exécuta, de son pas lourd il quitta la salle, claquant les portes. Ulfric s'avançe lentement, laissant sa cape de fourrure glisser sur le sol, et arrive à la hauteur de la dame. Le jarl la regarde d'un air sévère, croisant les bras.
Pendant un temps qui paraît une éternité, il plonge profondément son regard dans les yeux de la femme, avant d'enfin prendre la parole, d'un air grave.
« J'espère que tu as une explication... Erendis. »