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Sujet: BERYVARAWN #2 ☾ for they are grim men of face Mer 16 Mai - 15:20
For they are grim men of face


Date du rp Clairciel, deuxième jour (février) 201.
Partenaire @Arawn Valtieri @Berich Beratius
Climat, météo, saison, heure Nuit tout juste tombée sur Markarth, froid mordant et grosse averse entrecoupée de moments d'accalmie temporaires.

Suite de CRIMSON RIVERS



 
WE SHALL MEET WHEREVER THE SECRET DWELLS

L’éclat ivoirien d’un pâle croissant de lune se fit le héraut du début de la nuit. L'éclosion mélancolique d’un ciel d’encre sans étoiles, prélude d’une longue veille agitée sous son œil à demi-clos. Bientôt, Vaermina commencerait sa descente sur la ville, pour moissonner les songes encore baignés d’horreur que quelques braves auront eu le courage d’affronter. Elle demeura silencieuse, les yeux rivés sur le visage d’Arawn, plus allusif encore que ses explications dont le goût amer s’attardait sur sa langue, comme un lait que l’on regrette d’avoir laissé passer. Trop longtemps sa foi l’avait-elle frappée de cécité ; trop longtemps son affection l’avait-elle maintenue dans les couloirs obscurs du doute et de la prudence. Nébuleuse de duplicité dont elle avait désormais la certitude d’être coupable. L’évidence fut pour ses illusions malhonnêtes comme un soleil sur un vampire, dévorante et insatiable.
Je ne me reposerai pas, résolut-elle dans le secret protecteur de son mutisme. Comment aurait-elle pu ? Maintenant que les années avaient de leur passage, élimé l’édifice de sa crédulité, pour forger à sa place des os de fer et d’acier, sur lesquels reposaient les lourds récits de ses entrevues avec la mort ? Infléchie, infléchissante. L’autorité du père apparaissait frauduleuse à l’enfant qui n’en avait plus l’apparence ni l’âge. Sans rien ajouter d'autre que l'ombre de la sévérité sur son visage strié des larmes célestes, Yvara emboîta le pas de son père.

D’innombrables claquements précédèrent et suivirent leur passage furtif sur les pavés battus ; celui des volets que l’on fermait, de portes que l’on verrouillait et d’armes que savamment l’on disposait à portée. Tous craignaient ce qui pouvait venir après le crépuscule, quelqu’aient put être les beautés offertes par tous ceux du passé. La roche murait Markarth dans ses murmures d’épouvante, que les ruines abolirent une fois qu’elles les eurent avalés. Ici-bas, les ténèbres avaient établi leur royaume après la mort de torches dont elle devinait vaguement la silhouette  encore fumante avant que la porte ne se refermât derrière elle. À croire qu’extérieur et intérieur s’étaient inversés. Cette nuit éternelle avala Arawn, que l’habitude avait sûrement rendu capable de naviguer les lieux telle une chauve-souris. Mais elle resta figée, engluée dans le vertige que provoquait la privation de tous ses sens. « Père ? » appela-t-elle un instant d’une voix tremblante. « Où sommes-nous ? » Le visage tant chéri jaillit alors, dessiné d’ombres dansantes par l’aura bleutée d’un sort de rayonnement. Yvara ne put retenir le sourire qui éclaira ses traits d’un soulagement fugace alors qu’elle retirait son capuchon gorgé de pluie. « Quel est cet endroit ? » Quand bien même gâcherait-elle leurs retrouvailles, elle ne se contenterait d’aucun euphémisme, d’aucune esquive, d’aucune pirouette. L’œil habile de la guérisseuse avait déjà identifié les mécanismes dwemers dont les vestiges dorés se découpaient en silhouettes métalliques sur les parois de la pièce. Mais aucun ne respirait de fumées vaporeuses, preuve que le cœur et ses souffleries intestines étaient éteints, et qu’autre chose avait élu domicile ici. Ou quelqu’un. Quelqu’un que la peur ramenait à son instinct de bête et qui avait fait des ruines son terrier. Ingénieux, reconnut-elle. L’endroit en aurait presque pu paraître sûr, si seulement son entrée avait été peuplée et éclairée…
Des âmes en effet, ils n’en croisèrent qu’à la sortie de la galerie qu’ils avaient emprunté. Les torches faisaient danser leurs silhouettes sombres sur le mobilier et les murs de pierre, et les confondaient avec leurs propriétaires dont les armures semblaient faites de la même matière. Des voleurs. Yvara reconnut l’uniforme qu’Arawn avait lui-même revêtu, et s’en voulut de ne pas l’avoir compris plus tôt. Il habitait ici — depuis combien de temps, elle l’ignorait — et tramait des plans dont elle ne voulait pas avoir la moindre idée. Même sa curiosité avide refusait de salir la haute opinion qu’elle se faisait de lui. Soucieuse de ne pas harasser son père davantage, elle secoua la tête pour chasser les questions sans réponses qui l’assaillaient de toute part. Elle pouvait autoriser un instant, qu’il endossa ce rôle si souvent délégué : celui d’un parent, que le bien-être de sa fille préoccupe davantage que le sien. « Seulement si tu le partages avec moi. » Sa main saisit la sienne au vol pour y imprimer la tendresse d’une étreinte fugace. « Il faudra bien que tu me tiennes compagnie, et me sauver de la leur. » finit-elle en balayant la pièce d’un œil chargé de malice. « Je pense que tu as aussi beaucoup de choses à me dire. Je mangerai, tu parleras. » Là. Sa ruse avait finit par acculer Arawn — il n’y échapperait pas, elle s’en assurerait.

Aucun râle, aucun gémissement, aucune plainte ne s’élevaient dans la pièce ; seul le crépitement d’un feu enthousiaste dans son âtre ridiculement grand pour l’individu solitaire qui s’était agenouillé près de lui. Encouragée par sa chaleur caressante, Yvara retira sa cape et son manteau, découvrant ses vêtements de voyage bien moins simples que nécessaire, tout de cuir aux reflets rougeâtres et de lin surmontés de boutons d’or. « Il est temps de se mettre au travail. » dit-elle en se délestant des lourds tissus détrempés sur la chaise la plus proche. De la large sacoche à sa ceinture, Yvara extirpa son diadème d'argent dont la gemme verte scintilla un instant à la lueur du feu, alertant les rapaces connaisseurs qui se trouvaient autour d'eux. « Conduis moi aux blessés, Arawn. Je suis prête. » Et d'un geste, elle vissa le bijou sur ses cheveux agglutinés, s'abandonnant au flux de magie qui envahit son corps jusqu'au bout de ses doigts.
 


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Arawn Valtieri
Arawn Valtieri
Chef des Voleurs
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Sujet: Re: BERYVARAWN #2 ☾ for they are grim men of face Sam 2 Juin - 16:49

FOR THEY ARE GRIM MEN OF FACE
“Are we praying for the sun… or are we drowning in the flood ?” — Arawn, 4E201.

Des lèvres de sa fille déborde une inquiétude aussi naturelle que légitime, cette dernière éclatant dès lors qu’ils furent enveloppés d’un linceul obscur. Lui à qui ces lieux étaient pourtant familiers n’avait pas été épargné par cette piqûre désagréable au myocarde, et d’autant plus vive qu’il manquait cruellement de sommeil — le souvenir encore trop frais de cette nuit le hantait toujours. Arawn ne répond pas à la question posée, se contente de la guider dans cette obscurité familière, les prémices d’un sourire fatigué à la commissure de ses lèvres. Nocturne sait qu’il aurait préféré ne pas avoir à l’amener en ces lieux.
Trempé jusqu’à l’os, ce n’est qu’à l’abri que la morsure du froid se fait plus contagieuse, accentué par l’humidité qui lui rongeait l’épiderme. Le vieux mage n’en grelotera pourtant pas, pas tant qu’il continuera à être en mouvement — et se languit secrètement de retrouver la chaleur d’un feu, comme l’un de ceux qui crépitait au fin fond de ces entrailles ruiniques. Ceux qu’ils rejoignaient, progressant sans grande peine dans ces boyaux à la fois tortueux et volumineux.

Sa main sur la sienne, presque aussi fraîche l’une que l’autre - pour ne pas dire gelée - le soude un peu plus encore à la réalité qu’ils semblaient vouloir partager. Je le ferai, lui promit-il sans déclaration explicite. Il hoche la tête en guise d’acquiescement, cherchant son regard malgré le bleuâtre luminescent de son sort de rayonnement. Sort qui, avec sa fatigue prédominante, s’avérait être quelque peu désagréable pour son œil clair et photophobe. « Il faudra bien que tu me tiennes compagnie, et me sauver de la leur. » Il détourne les yeux à ces mots, bifurquant vers une des galeries. « Et comment, » se permit-il de penser à voix haute, craignant qu’un de ses propres voleurs ait la hardiesse de s’en prendre aux biens de la chair de sa chair pendant son séjour dans la ville antique. Pire pourrait être la situation, si l’un d’entre eux avait été présent pour l’entendre l’appeler père — pour qui, là est la vraie question.

C’est étrange, comme sensation. De se sentir aimé, lié à quelque chose de bon, de noble, de vivant. Et d’avoir une peur, latente et souveraine : celle de la perdre. « Je pense que tu as aussi beaucoup de choses à me dire. Je mangerai, tu parleras. » mots qui font éclore un léger sourire sur le visage de son vieux père, déguisant sa nervosité sur le sujet. Il fera en sorte de s’armer d’une chope d’hydromel, il en aura besoin plus que jamais.
Il lui reconnaît une certaine assurance, celle d’une femme débordante de volonté, de détermination. Lointains sont ces jours où il l’avait connue pétulante à souhait, s’affranchissant volontiers de toute barrière bienséante, de pudeur. Elle était jeune, très jeune, c’est ce qui faisait de cette pensée un souvenir désuet. Aujourd’hui, près d’une trentaine d’années plus tard, cette enfant n’était plus qu’une ombre derrière la femme qui se tenait à ses côtés. Une hallucination éphémère, éraflant la réalité avant de s’évanouir.

Une fois arrivés, ils sont accueillis par des regards — tantôt méfiants, intrigués, dubitatifs, tantôt trop intéressés. Tous ne sont pas observables, la plupart se cachant dans les ombres que ne pouvait éclairer ce feu duquel ils s’approchaient. Son sort s’estompe tandis qu’Yvara ôte son vêtement protecteur gorgé d’eau de pluie.

D’instinct, Arawn brasse du regard les lieux, griffant du clair de ses yeux les quelques visages présents. Il les devine prudents et naturellement soupçonneux quant à cette intrusion, mais le fait que ce soit lui l’initiateur devrait les conforter dans l’idée qu’elle soit de confiance. Leur Tête n’aurait jamais prit un tel risque aveugle. Du reste, il aurait été peu utile d’avoir à s’exprimer verbalement sur le sujet, la seule empreinte invisible de son regard suffisant vraisemblablement à évoquer une menace muette, celle de représailles en cas d’action inepte à l’encontre des biens d’Yvara.

Des battements d’ailes se font entendre et le surprennent, couvrant un peu le son du bois rongé lentement par les flammes. Flammes dont il s’est déjà rapproché imperceptiblement, cherchant à réchauffer un tant soit peu ses vieux membres gelés. Ciri vint alors se poser sur le bois horizontal d’une chaise, la même qui accueillit les atours d’Yvara. « Il est temps de se mettre au travail. » Berich est réveillé. Et comme si elle avait manqué d’arguments, c’est bel et bien des voix familières qui s’élèvent un peu plus loin. Il fronce d’abord un peu les sourcils, les deux femmes ayant parlé en même temps…

S’agit-il d’une bonne nouvelle ? Peu probable, et à en voir les traits du demi-elfe qui s’acèrent à ces seuls sons, ce qui n’augurait rien de bon. Et de fait, son rythme cardiaque avait trouvé une cadence plus soutenue. Il jette un coup d’œil à Ciri, qui savait déjà ce qu’il en était là-bas. Va. Je reste ici. « Conduis-moi aux blessés, Arawn. Je suis prête. » il s’empare aussi brièvement que discrètement de la main de la guérisseuse dont il se rapproche. Il lui cède alors ces mots qu’il aurait certainement peiné à exprimer avec l’oreille de Berich à leur porte, à la volée, alors que la piqûre de l’adrénaline commençait à nouveau à engourdir ses membres fatigués. « Merci. » il y a dans son murmure plus que de la simple gratitude, à vrai dire cela sonnerait presque comme étrange, puisqu’il semble soudainement nerveux. Des excuses travesties, comme s’il avait déjà saisi que les probabilités d’un écart dans les minutes à suivre étaient bien trop élevées. Alors il la libère prestement et lui emboîte le pas, cette dernière à sa suite.

Les cheveux dégoulinants et le visage blême, le pas lourd et l’armure nettoyée des stigmates d’hémoglobine persistantes qui s’y étaient accrochées pendant la nuit : c’est ainsi qu’il remonte vers un renfoncement d’une des galeries, là où les trois blessés se trouvaient, sans être pour autant alités les uns à côté des autres. Au contraire, ils avaient eu tous la chance d’être plus ou moins isolés, chose qui n’allait toutefois pas les sauver des plaintes de l’autre tête de la guilde. « Berich ! Ne bouge pas, tu vas te… » et la voix de Berich retentit à nouveau, insolente, confirmant les craintes du vieux métisse, qui se livra malgré lui à ses humeurs les plus âcres. Son pas las s’est affirmé, ses muscles se sont raidis par l’inévitable tension… et ça bavarde, toujours, l’une des voix semblant encore vouloir s’élever au dessus de la première.
L’œil d’une voleuse, en tailleur près d’un des blessés qu’elle semblait veiller en silence, guette l’arrivée d’Arawn et de l’étrangère sans en alerter les deux bougres.

La flèche noire finit par s’imposer au duo de fortune, surgissant à l’improviste. Comme une évidence, il visse son regard au minois de l’Impérial en le dévisageant avec une rare acerbité. Des reproches hurlés dans un vide qui voulut être comblé par l’autre voleur, à sa mauvaise initiative. « Arawn… » ses perles claires vrillent sur l’individu, qui le détourne du réel fautif — il se transforme perceptiblement, peinture d’un homme tranchant que sa fille n’aurait sans doute plus le souvenir d’avoir vu un jour. Quelques pas dans sa direction, alors qu’il en oubliait peu à peu la présence de cette dernière dans son dos. À se battre férocement pour ne pas perdre son sang-froid, vainement. « Il ne voulait pas- » mais malgré ça le sang mêlé, emporté, le harponne à la gorge, à défaut d’avoir un pan de tissu à saisir. Ça ne lui ressemble pas, cet homme non plus ne semble le reconnaître sur le moment, le visage froissé dans une grimace qui témoigne de l’emprise trop ferme qu’il exerce contre sa pomme d’Adam.  

Ces secondes interminables où il semble vouloir combattre ces excès qui affluent, (se combattre), ne sont ponctuées par aucun son si ce n’est ceux qui voulaient bien s’échapper de cette gorge qu’il agrippait fermement. Au moins jusqu’à ce qu’une voix familière l’appelle à se recentrer.

Alors c’est vif, il reprend une bouffée d’air et lâche sa prise, pleinement, comme s’il avait touché de sa paume une poêle bouillante. Le voleur tousse et se masse, lui ne trouve la force que d’un soupir, long et témoignant à nouveau d’une irritabilité persistante, à cran. Pourtant le sommeil espéré salvateur l’effrayait plus qu’il ne lui faisait réellement de l’œil. Il est dépassé, se laisse aller. Une chose est sûre néanmoins : il n'aurait pas eu pareille réaction si l'intégrité du gamin ne lui avait pas importé.

Aussitôt son attention s’égare loin du visage du concerné, qui a trouvé bon de prendre congé à quelques mètres de là. Ses clairs, après avoir galopé un peu partout dans son environnement proche, se coincent dans une des vieilles dalles qu’ils foulaient. Se pinçant l'arête du nez un instant, Arawn retourne finalement chercher les prunelles de son ami. Son plan interne s'enlise dans un flot d'insanités à son égard.

Quand finalement, après quelques respirations, il parvient à articuler des mots, ils sont émit d’une voix monocorde et marié à un regard aussi épuisé qu’excédé.

« Ne bouge pas. », glisse t-il dans un soupir, la cage thoracique comprimée par sa bouffée colérique. Il n’a même pas trouvé la force de le présenter à Yvara, (une amie de confiance, n’est-ce pas), qui avait bien dû comprendre qu’il était de ces blessés à consulter.

Il y arriverait bien, une fois qu’il se serait débarrassé de l’envie féroce de lui en coller une.
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Berich Beratius
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Sujet: Re: BERYVARAWN #2 ☾ for they are grim men of face Lun 13 Aoû - 2:38
 
for they are grim men of face
yvara & arawn & berich
Un grognement t’échappe alors que lentement, tu te sens revenir à toi. Cette douleur qui t’irradie l’abdomen toujours aussi présente que la dernière fois que tu avais daigné ouvrir les paupières. Tu te demandes encore quelle idée foireuse tu avais pu avoir en ne choisissant pas de fuir, de retourner t’enfermer parmi tes compagnons voleurs. Ce choix t’aurait évité bien des ennuis, ça t’aurait évité cette peur, cette blessure. Tu t’étais vu partir, ainsi étendu sur le sol, t’avais peut-être même accepté que ce soit simplement la fin. Une mort stupide pour tenter de sauver des documents stupides. Avais-tu seulement réussi ? Manquer de crever pour finir sur un échec, ça t’aurait bien fait chier. Peut-être que tu t’en soucierais une fois rétabli. Il fallait encore que tu parviennes à ouvrir les yeux, puis peut-être, à te lever. Ce serait un bon début. Tu espères que ta première vision ne sera pas cet abruti d’Arawn. Quoi que. Un visage familier, amical même, ne te ferait pas tant de mal que ça. Quelque part, tu préférerais que ce soit lui à vrai dire, même si ce genre de pensées ne traverseront jamais tes lèvres, t’étais encore un peu trop fier pour ça.

Difficilement, tu te forces à réellement ouvrir les yeux. Ça papillonne et tu prends un temps fou, soit par flemme, soit par réelle faiblesse, dans tous les cas, tu sais que tu supporteras pas bien longtemps de rester couché et de te sentir inutile. T’as des choses à faire et tu le feras de ton lit si il le faut. Tournant la tête, tu découvres que ce n’est pas ton compère qui te veille, pas cette fois, et qu’il te faudra traiter avec l’un de vos voleurs. T’es enchanté, la joie se lit sur ton visage alors que tu ravales un grognement frustré. Bien vite, tu l’entends bougé alors que ton regard s’est reporté vers le plafond, bien plus intéressant que le reste dans cette putain de pièce.

La peur et l’angoisse te reprennent bien vite aux tripes et tu passes une main hésitante sur ton abdomen, là où la dague a transpercé ta chair, seulement pour sentir le tissu rêche du bandage. Est-il trop serré ou au contraire pas assez ? T’arrives pas à te décider sur la question et peut-être que tu te la poses pour rien. Peut-être que celui qui s’est occupé de toi -Wyn ? Bertil ? Arawn?- a juste bien fait son travail et que c’est juste toi qui psychote. T’es presque mort, t’as le droit de psychoter après tout, non ?

Lentement, trop lentement même, tu te redresses d’abord sur tes coudes, étouffant un gémissement. Ton corps te dit clairement d’abandonner, mais à quel moment as-tu décidé d’écouter qui ou quoi que ce soit ? Jamais. Alors tu continues d’essayer. Ton regard se pose sur celui qui te veillait et tu te charges aussitôt de le couper alors que tu le vois ouvrir la bouche. « Ne dis rien. Juste, rien. » Tes sourcils sont froncés, tant par cette sensation désagréable que par la frustration qu’une possible interdiction de faire ce qu’il te chante. Tu le vois qui s’approche, qui essaye de t’empêcher de bouger alors qu’il commence à s’exciter tout seul. « Berich ! Ne bouge pas, tu vas te- » D’un geste beaucoup trop brusque au vu de ton état, tu tâches de le chasser, feulant entre ses dents alors qu’une plainte lui échappe. « Bordel de merde, dégage. » Tu le vois qui essaye d’en placer une, tu le vois qui essaye de te convaincre de ne pas bouger, tu devrais peut-être avoir pitié de lui alors qu’il se trouve dans cette position délicate, probablement tiraillé entre les volontés de ses deux chefs. Dommage pour lui, t’en as rien à foutre. « Je fais encore ce que je veux putain. Je te promets que si tu sors pas de cette pièce- » Tes protestations sont coupées alors que, à présent assis sur le bord du lit, t’as relevé la tête vers le responsable de ce calvaire. Tu t’es figé, et pendant un instant, tu n’oses plus essayer de te lever, l’idée de simplement te recoucher te traverse l’esprit. Sauf que tu n’en as pas envie, t’as besoin d’air frais, t’as besoin de sentir le soleil effleuré ta peau, ne serait-ce que pour te rassurer sur le fait que tu sois encore bel et bien en vie.

Tu contractes la mâchoire quand l’autre tente de se justifier abaissant le chef quand tu le vois saisir ce membre trop fidèle qui aura tenté en vain d’exécuter les ordres donnés. C’est ta faute, tu le sais, mais tu ne t’excuseras pas. Quand tu finis par entendre le malheureux tousser, c’est avec cette insolence qui te caractérise parfois si bien que tu relèves les yeux vers lui, tu le dévisages, tu le mets au défi, tu le provoques du regard ; t’as envie de bouger, tu douilles, mais tu le feras quand même. Parce que t’en as envie et parce que ça le fera chier. Oh, certes, c’est inconscient, c’est stupide, mais c’est pas parce que t’es blessé que tu baisseras les armes que tu le laisseras gagner le concours du pire connard.

« Tu m’emmerdes. » Sur le bord du lit, tu affiches une grimace agacée, tu souffres déjà assez et t’as clairement pas besoin qu’on te dise quoi faire. T’es un grand garçon, tu sais te gérer, merci, à plus tard. « J’ai pas besoin de repos… M’aider serait la moindre des choses. Sois civilisé pour une fois, tu veux ? » T’es sur le point de chercher à te relever pour de bon quand tes prunelles dérivent sur la femme derrière ton ami et tu fronces légèrement les sourcils, te mordant l’intérieur de la joue pour tenter de prouver à cet abruti que tu as raison et que tu es capable de vaquer comme tu le souhaites. C’est faux bien sûr, tu tarderas pas à l’accepter mais c’est encore trop tôt. Et puis tu as surtout trouvé quelque chose pour reposer la faute sur l’autre homme. « On peut savoir qui c’est ? Si t’as l’intention d’aller tirer un coup, tu dois au moins me laisser me lever. » La suspicion est présente dans ta voix, le dédain aussi, un peu. Mais tu ne comptes pas être tendre avec lui. Il est plus geôlier qu’ami actuellement et c’est avec animosité que tu vas continuer de te comporter jusqu’à ce que tu obtiennes ce que tu veux. Ou jusqu’à ce que la fatigue l’emporte sur ta détermination, ce qui ne devrait pas tarder si tu commences à t’énerver sur Arawn.

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Sujet: Re: BERYVARAWN #2 ☾ for they are grim men of face
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BERYVARAWN #2 ☾ for they are grim men of face

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