Raconte-moi ton histoire...

Je souffle sur le parchemin afin de faire sécher l'encre puis l'enroule avant de le plonger sans mon sac. Blancherive me manque tellement. J'y suis née, j'y ai grandis, j'ai parcouru ses quartiers, j'ai admiré Fort-Dragon. Erik, mon père, était un ancien soldat respecté. Il avait combattu une seule année et avait reçu le surnom de "Crocs-Tempête" de par ses actes de guerrier expérimenté sur le champs de combat. Un surnom dont moi et ma grande-sœur, Katia, avions hérité. Aujourd'hui, blessé par la guerre, il s'était reconverti dans le tannage et il fallait l'avouer : Il était plutôt doué.

J'ai toujours été plus proche de mon père que de ma mère. Peut-être était-ce sa façon d'être ou bien parce que je l'admirais d'avoir été un guerrier. Les deux sûrement. Contrairement à ma sœur, j'étais toujours fourrée dehors à jouer au soldat avec un bâton contre les autres enfants. J'ai su très tôt que je désirais vivre des aventures, aider les gens et me battre pour la justice. D'ailleurs, quand les autres enfants avec qui je jouais déclaraient que ma sœur n'était pas une nordique, j'étais la première à me bagarrer. Combien de fois un garde m'a ramené à la maison à cause de mes bêtises... Je ne saurais le dire...

J'avais de l'énergie à revendre et mon père l'avait bien remarqué. Quand je lui déclarais vouloir entrer chez les Compagnons, il fut si fière qu'il se mit à m'entraîner au combat. Je ne vous dirais pas que ça a été toujours très facile, bien au contraire ! Apprendre à manier un bâton avant une épée, apprendre à lancer des pierres sur une cible avant d'utiliser un arc était fatiguant. Les fins de journées, je piquais du nez à table. Allant jusqu'à m'endormir contre l'épaule de Katia. Lyana, notre mère, n'approuvait pas trop ces entraînements. Mais face à l'obstination du père et de sa fille, elle finit par cesser d'aboyer quand des bleus ornaient ma peau. Mon père m'apprit également à monter à cheval et me poussait à me relever dès que je tombais.

Ma relation avec Katia se résumait à deux mots simples : Amour et Solidarité. J'aimais passer du temps avec elle, mais ce que je préférais ; c'était quand elle me lisait des histoires. Nous avions le point commun de vouloir aider les pauvres gens. D'une manière différente mais c'était tout de même une chose importante. Entre sœur, il y avait aussi des chamailleries. Quand je me moquais d'elle alors qu'elle trébuchait sur le pan de sa robe qu'on lui obligeait à porter pour les fêtes, elle me le rendait bien en aidant notre mère à m'attraper pour devoir y passer aussi... Comme elle, je n'ai jamais aimé porter ces "choses". Pour marcher, c'était galère et encore plus pour courir. Il nous arrivait quelque fois de partir en ballade à cheval. J'étais aussi sociable qu'elle était timide. Je me fis un très bon ami plus âgé et cette amitié ne fut jamais brisée.

Le jour où mon père me déclarait être prête pour recevoir des armes, ce fut le plus beau jour de ma vie. Je reçu mon épée nordique et mon arc à mon anniversaire. Mon ami, lui, m'offrit ma dague ancienne. Nous voulions tous les deux entrer chez les Compagnons. Malheureusement, je fus refusée à cause d'un manque d'objectivité. Il m'était impossible de venir en aide à une personne que j'avais pu voir commettre quelque chose de mal en dehors de Jorvaskr. Par solidarité, mon ami refusa d'intégrer les Compagnons si je n'y était pas acceptée. Je commençais à voyager avec lui pour aider à notre manière. Il approuvait le fait de punir une personne afin de venger une victime. Puis nous commencions à voyager chacun de notre côté tout en restant en contacte.

Je commençais à devenir plus sombre dans mes actes. Au lieu de punir, je me suis mise à tuer. Parce que les criminels recommençaient toujours. Même après avoir été la victime d'un poison estropiant à durée limité. Je suis devenue vengeresse... Je suis devenue une espionne et une assassin à mon compte. Je le cache à ma famille bien évidemment. Je sais en sorte de ne pas trop en dire. Mepharion se met soudainement à aboyer. Quelqu'un doit sûrement commencer à arriver dans la cabane où je suis. Un corps est sur le sol, la gorge sectionnée. Ce nordique avait battu une elfe noire dans le quartier gris. Je me redresse puis me lève de la chaise. Il est temps pour moi de fuir dans les ombres de la nuit. Je met ma capuche puis je m'empresse de sortir avec Mepharion. Je grimpe sur Orion puis part au galop.

Dès le lendemain, alors que je donne mon parchemin au messager pour qu'il soit livré à Blancherive, il me remet une lettre. Je l'ouvre puis découvre avec stupeur l'emprunte d'une main noire. Je la range dans ma veste, nerveuse puis salut le messager avant de me préparer à partir de Vendeaume au plus vite.