Apparence, vêtements, anecdotes
Une très charmante femme se tenait, élancée et très fine, sur le tabouret d’un bar quelconque. Sa peau bleu-gris d’un clair envoûtant était la marque des elfes noirs, ainsi que des yeux d’un mauve profond, bien que légèrement embrumé. Elle ne se laissait pas regarder par n’importe qui, et son œil se faisait noir à tout ceux dont elle n’acceptait pas l’entremise. Des oreilles pointues, tout ce qu’il y avait de plus normal, sortaient d’une lourde chevelure mi-longue noir corbeau. Sur le côté de son crâne, une rose d’un rouge sanglant que l’on pouvait croire factice. L’avait-elle mise pour l’occasion ? Des rumeurs couraient qu’elle l’a porté depuis toujours. A l’évidence, une femme d’un charme raffiné et d’une élégance quasi animale. Elle était petite, pour une elfe, et réveillait en l’âme des hommes l’envie de la protéger. S’il n’y avait son visage dur et strict, on aurait pu croire à une douce enfant. Quand on la voyait porter son armure de cuir et ses fourrures, on imaginait une barde ou au pire, une roublarde. Rien de bien inquiétant. Jusqu’à ce qu’un homme bourru et bourré s’approcha d’elle, scandant d’une voix tonitruante qu’il ferait bien de la gamine son petit quatre heure. L’assistance fut alors choquée. Non pas de l’attitude de l’homme, mais bien de son crâne ouvert en deux parties peu proportionnelles sur le comptoir,  une immense hache plantée en dedans. La très charmante femme retira la hache, termina sa cervoise et s’en fut après avoir balancée un pourboire sur le comptoir, très calmement. Petite comme une « halfelin », violente comme une demi-orque et élégante comme une elfe, ce côté animal était également l’une de ses faiblesses. Quand elle voyait la place que les femmes étaient censée tenir dans cet étrange univers, elle se disait qu’elle aurait bien mieux fait d’être un loup. Mais toute louve rêvait à se poser et à pouvoir un jour faire son nid douillet, trouver sa place dans le monde. L’action comme seule exutoire du vide intérieur quasi permanent, de se dire que l’on a fait une erreur et que l’on ferait mieux de rentrer à la maison, ou en tout cas, au maigre morceau de terroir que l’on pouvait encore appeler « chez soi ». Comme anecdote, on pourrait citer un amour d’adolescente, son premier amour avec un jeune prêtre humain, missionnaire disait-il, venu apporter la parole de Stendarr accompagné d’un cortège humanitaire, mort dans l’attaque de son village. Elle et ses meilleurs amis, à ce dit-village, gagnaient très souvent des concours de campagne, sans grandes concéquences.