La main baladeuse est un vilain défaut
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Date du rp Ondepluie 200
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Partenaire Berich
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Climat, météo, saison, heure Pluvieux, début de soirée
Un jour d’Ondepluie comme les autres, pluvieux, gris, mauvais, à puer le chien mouillé du bout des chausses jusqu’au fond du caleçon. Est-ce alors étonnant de croiser un elfe noir à l’effrayante cicatrice lui balafrant la moitié du visage et à l’inquiétant regard de borgne, qui peste dans sa barbe, le visage rentré dans le col de sa cape ? Non, bien sûr, Seryn déteste Bordeciel, surtout pour son climat particulièrement médiocre. L’humidité, le froid, le vent, on ne peut pas faire pire pour vous donner envie de faire des affaires et c’est ce qui a sans doutes encouragé Seryn à prendre le chemin de sa maison bien plus tôt que prévu alors qu’il aurait pu rester enfermé avec ces têtes brûlées de Nordiques à cette réception insupportable, ennuyeuse et de très mauvais goût. C’était chez qui, déjà ? Les Guerriers-nés ou les Grisetoison ? Qu’importe, les uns ou les autres, pour Seryn ça revient à la même bande de crétins fanatiques, le seul intérêt qu’il voit en eux, c’est éventuellement le contenu de leur bourse.
Ses larges épaules contractées alors qu’il est très désagréable de sentir la pluie glacée ruisseler de la pointe de ses oreilles jusqu’au creux de sa nuque, le Dunmer s’arrête machinalement devant sa porte, avant de se figer en fronçant les sourcils. Là. Quelque chose ne va pas. Ce détail qui aurait pu échapper à sa vue s’il n’avait été habitué, par mesure de sécurité, à y jeter un coup d’œil à chaque fois qu’il part et à chaque fois qu’il rentre. C’est à sa porte, un élément de ferronnerie sans doutes un peu trop usé par le temps, qui a tendance à se démettre de sa place dès qu’on actionne la poignée de la porte. Au début, ça l’agaçait, alors Seryn avait pris l’habitude de le remettre constamment en place. Par la suite, il a songé que c’était un excellent moyen d’estimer s’il recevait des visites non approuvées. Et apparemment, c’est peut-être le cas, à moins que le mauvais temps n’ait battu le vent contre sa porte… Méfiant toutefois, l’elfe noir relâche son bras alors qu’il allait poser sa main sur la poignée. Et prend le parti de faire le tour de la maison pour entrer par l’arrière.
L’oreille aux aguets, bien que les conditions météo ne soient guère favorables à pouvoir entendre quoi que ce soit à l’intérieur, ses doigts se resserrent sur la poignée de sa dague cachée dans le bas de son dos. Vigilent, il ouvre doucement la porte qui débouche sur la cuisine et son four tiède accueillant. Son œil valide rougeoie à la lueur crépitante des braises, et avant que le sifflement du vent n’alerte le potentiel visiteur, il referme tout aussi silencieusement la porte. Restant immobile pendant un instant pour tenter d’entendre le moindre bruit suspect, il a soit affaire à un professionnel, soit son imagination lui a joué des tours et il n’y a personne. Rasant les murs, le bout de son nez dépasse un peu du rondin vertical marquant le coin entre la cuisine et la pièce de vie principale, avec l’entrée, un petit séjour confortable face à une cheminée et la salle à manger. Du premier coup d’œil, on peut constater qu’il n’y a pas un chat. Mais ce qui attire son attention, c’est la porte entrouverte en face, qui donne sur sa chambre et fatalement son bureau de travail.
Une moue suspicieuse tord les lèvres de l’héritier Drès tandis qu’il s’avance à pas de loups. Remerciant ses goûts pour les tapis épais qui étouffent le claquement de ses semelles, il jette un coup d’œil par l’ouverture de la chambre et… ah ! Il aperçoit une silhouette bien occupée à fouiller les lieux. Le visage de Seryn se fend d’une grimace de dégoût et de mépris en observant le voleur mal léché pendant quelques secondes, avant de lâcher sa dague pour opter pour le fouet. L’elfe noir aux mœurs esclavagistes n’a déjà pas grande estime pour les humains, ces petits insectes grouillants, mais les humains fouineurs, c’était carrément au même niveau que les khajiits : juste bons à se faire tanner le cuir à coups de fouet. Lentement, il le détache de sa ceinture pour le dérouler, avant de faire irruption dans la pièce, et d’un mouvement de poignet, lance la lanière vers le poignet de l’homme qui s’y enroule dans un claquement sec dans l’air.
« Pas touche. », grince-t-il d’une voix mauvaise alors qu’il le foudroie du regard, parce qu’il lorgnait d’un peu trop près la fourrure d’homme-chat qui décore son lit.