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Sujet: I don't know, I don't care where I am || Seryn Mar 2 Jan - 14:47
I don’t know, I don’t care where I amSeryn & Brynjólf'Cause I shiver, I just break up. When I'm near you, it all gets out of hands. Yes I shiver, I just bent up. There's no way that I know you'll understand. Suffoquant, piégé entre deux murs de bétons. La suie et la cendre envahissaient ses narines, se glissaient par l’interstice de ses lèvres et s’engouffraient dans sa gorge. Crachant, râlant, grognant. Bryn s’arracha à la cheminée. A quatre pattes, le visage et les bras plus noirs que jamais, il toussota lourdement. Quelques grains de poussières jaillirent de sa bouche et retombèrent parmi les restes de bois brûlés. Une large paume vint tapoter son dos pour l’aider à récupérer un souffle trop longtemps perdu. Brynjólf se redressa et tendit le paquet à son propriétaire, celui-ci ne voyait qu’à peine le gosse, les yeux rivés sur son butin. L’arrachant pratiquement aux mains de l’enfant, il lui jeta négligemment quelques pièces qui s’entrechoquèrent dans la paume de Bryn. Et tandis que l’orphelin repartait en sautillant, il entendit l’homme grommeler dans sa barbe : « C’qu’on n’est pas obligés de faire pour protéger ses économies ».

Au-dehors, le ciel était gris mais aucun vent ne soufflait sur Blancherive. Une douce rumeur parcourait les rues. L’ambiance était à l’apaisement matinal. Brynjólf serrait précieusement ses quelques pièces dûment gagnées dans la paume. Il salua quelques habitants qu’il connaissait pour leur rendre de temps à autre des services. C’était sa manière à lui de s’en sortir. Beaucoup de gamins de l’orphelinat optaient pour le vol ou la manche. Bryn ne les critiquait pas, c’était tout aussi dur que sa méthode. Malheureusement, souvent, ils finissaient par se faire prendre. Brynjólf n’avait aucune envie de subir les châtiments infligés aux voleurs. Surtout aux voleurs frêles et sans aucun adulte présent pour les protéger.

Il bifurqua à l’angle d’une rue et se retrouva dans une ruelle étroite. L’orphelinat n’était qu’à quelques pas et Bryn aurait probablement dû se douter de ce qui s’apprêtait à arriver. L’orphelin vit des silhouettes se dessiner en face de lui, bloquant son trajet. Le gosse aurait pu fuir, aurait probablement dû le faire. Pourtant, Brynjólf continua à avancer sans démontrer son appréhension. Ces gamins-là n’étaient pas de l’orphelinat, ils avaient des parents mais ça ne voulait pas dire qu’ils étaient riches, ou heureux. Ils recevaient autant de coups que les gamins de l’orphelinat et avaient des vêtements aussi usés et une bourse aussi vide qu’eux. Autrement dit, les mêmes règles s’appliquaient à ces mômes infâmes.

« Eh crevette ! ». L’un d’eux, le plus costaud, se plaça au centre de manière à bloquer l’accès. Les deux autres se postèrent à gauche et à droite pour encercler Bryn. L’orphelin cessa d’avancer et fronça les sourcils. Il savait ce qui allait arriver. Ils allaient lui arracher le maigre butin qu’il avait gagné. Ils étaient trois, plus grands et plus forts que lui. Malgré tout, la faim lui tenaillait les entrailles et le gosse refusait de céder ses pièces. Ce n’était plus une question de fierté mais plutôt de survie. Depuis des jours, Brynjólf n’avait en guise de repas qu’un peu de soupe dans laquelle on n’avait jeté un ou deux morceaux de ragnards mal cuits. Encore quelques jours et il finirait par s’effondrer, ayant épuisé jusqu’à la dernière goutte de ses ressources. Cet argent, il le lui fallait pour s’acheter une miche de pain ou un bon fruit bien juteux.

L’un de ses adversaires lui attrapa le bras et voulut lui faire ouvrir la main mais Bryn s’acharnait à la garder fermée. « OUVRE ! ». Le gosse lui beuglait dessus, lui postillonnant au visage et le menaçant d’un poing imposant. Brynjólf secoua la tête et reçut un premier coup en plein ventre. Les rires moqueurs retentirent. « Donne-moi ce que t’as dans la main, tout de suite ». La douleur était vive mais supportable. Bryn avait déjà encaissé plus dur, à l’orphelinat, les autres gamins ne l’aimaient pas. Il avait vécu avec ses parents jusqu’à presque dix ans et donc, il avait eu la chance de les connaître et d’être aimé. C’était largement assez pour se faire détester de la quasi-totalité de l’établissement. Pour lui signifier leur colère, ils le ruaient de coup ou lui jetait des objets au visage.  Le petit avait donc appris à serrer les dents et à relever le menton. « Laisse-moi passer ». La réaction fut immédiate, l’autre s’avança et voulut lui attraper le bras mais Brynjólf lui envoya son petit poing dans le nez. Technique apprise par l’un de ses seuls amis à l’orphelinat.

Dans un hurlement de douleur, la brute se recula et se prit le nez à deux mains. Des filets de sang plutôt larges lui coulaient des narines. « Qu’il crève ! ». Aussitôt, les deux autres se ruèrent sur Bryn. Ils le poussèrent au sol et enchaînèrent les coups de pied. Le gamin se replia sur lui-même, encaissa quelques attaques puis, au moment opportun, attaqua. Ses dents se plantèrent dans un mollet qu’il croqua avec férocité. Un nouveau cri de douleur retentit. « T’es pire qu’un chien ! Je vais t’apprendre comment on traite les sacs à puces ». Redoublant de volonté, les coups de pied se firent plus violents. Brynjólf sentait son estomac menacer de lui remonter dans la gorge. Pourtant, soudain, tout s’arrêta. Lentement, l’orphelin ôta les mains de la tête et releva les yeux. Une silhouette massive, imposante, presque effrayante, s’était dressée derrière les trois brutes. Un homme, adulte, les fixait. Bryn en profita pour se relever aussitôt, essuyant le sang qui lui coulait de la lèvre et de l’arcade. C’était peut-être un adulte mais trois fois sur quatre, les grands faisaient semblant de ne rien voir. « Laissez-les jouer » qu’ils disaient tandis que Brynjólf se faisait réduire en charpie. Peut-être pas cette fois. Peut-être que cette fois, les choses seraient différentes. Ou peut-être pas ...
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Mer 3 Jan - 0:13
Blancherive, la seule ville – si on peut appeler ce hameau boueux une ville – quoi soit vivable et accueillante en Bordeciel. Du moins ses habitations en bois certes sommaires mais parées d’un semblant de culture artistique, loin d’égaler les splendeurs architecturales dunmer que l’on pouvait admirer par le passé en Vvardenfell, ont quelque chose d’assez chaleureux au même titre que la clameur joyeuse qui s’élève dans les petites rues sinueuses. L’accueil des Nordiques qui y habitent, en revanche, ne fait pas toujours l’unanimité. Les commerçants sont plus ouverts à échanger avec des étrangers, les paysans du cru par contre, préfèrent garder le nez dans leur hydromel plutôt que de s’approcher trop près d’un sinistre elfe noir. Même si cela fait plus d’une décennie que ledit elfe noir vient fréquemment dans la petite cité dominée par son imposant château.

En cette fraicheur matinale, Seryn préfère fuir l’air étouffant de l’auberge où il a passé la nuit. Loin des fumées qui stagnent entre les étages, laissant planer avec elles les odeurs d’une cuisine rustique peu gouteuse qui s’incrustent dans le mobilier et s’impriment sur les tissus, le Dunmer s’est réfugié à l’extérieur, sous le calme grisâtre des cieux pour une fois cléments. Assis en tailleur sur l’un des bancs qui fait face à l’arbre Vermidor, il profite enfin de cette quiétude, loin de l’agitation qui secoue l’auberge par les cris en cuisine, les conversations ou les chants de la pièce principale, pour s’occuper de sa correspondance. De nombreuses missives qui sont venues le trouver ici pour l’avertir des dernières nouvelles de Necrom, le bastion des Drès et qu’il dirige de loin avec le soutien de sa mère, mais aussi de Morrowind en général, ou des informations parvenues aux oreilles de son réseau qui étend son emprise sur Bordeciel.

Sa lecture est brusquement interrompue par les braillements pathétiques et insupportables d’un petit groupe de gamins, raclures qu’offre la fange de Bordeciel et spécimens particulièrement probants de la stupidité des Nordiques. Les bruits de pas approchent de la place jusque-là paisible et havre de paix, la bousculade de ces enfants dépareillés qui s’amusent à courser dans les rues tout en se poussant ne manque pas de provoquer le drame. Le crime de lèse-majesté. L’un des trois gosses trébuche et atterrit de tout son long sur le banc où sied l’imperturbable seigneur Drès. La chute fait voler les lettres qui s’éparpillent à terre et, seul réflexe de l’instant, l’elfe noir au visage balafré stoppe le vol plané du gueux en l’attrapant par le col et en le repoussant presque aussitôt. Furieux, le Dunmer saute sur ses pieds, toisant les deux autres qui se sont arrêtés alors que le troisième roule par terre et se relève, peu fier. « Dégagez, sacs à merde. », siffle-t-il en les foudroyant de son seul œil valide, plus brûlant que la lave du Mont Ecarlate. Sa lèvre supérieure se retrousserait presque sur un grondement mauvais alors qu’ils détalent sans vraiment demander leur reste ; en l’absence de gardes de la ville dans les parages, il n’est probablement pas très malin de tenir tête face à cet elfe ceint d’une épée, mais aussi et surtout d’un fouet, et résolument d’humeur mauvaise.

Terriblement agacé, le Dunmer ramasse ses lettres d’un geste vif, songeant une fois de plus à quel point il exècre les enfants de cette race médiocre que sont les humains, et ô combien il déteste cette région où, si l’ordre naturel des choses était respecté, ils ne seraient tous ici qu’une vaste fourmilière d’esclaves juste bons à lui baiser les pieds. L’humidité de la rosée matinale ne manque pas de déteindre sur certains de ses écrits, à sa grande exaspération. Un soupir siffle d’entre ses lèvres pincées en une expression mauvaise avant qu’il ne se rassoit pour faire de l’ordre là-dedans. Plusieurs minutes passent avant qu’il ne quitte la place pour regagner la basse-ville. Ou la basse-cour, est-il souvent tenté de renommer l’endroit. Se faufilant dans les rues, il prend un raccourci en passant devant l’orphelinat, endroit de bien des misères mais qu’il peut être intéressant de fréquenter en vue d’y amadouer quelque môme en besoin de pièces. Mais les gamins fiables ne sont guère légion et ce dont il a besoin, c’est de discrétion, pas de braillard qui se vante en criant sur tous les toits.

C’est alors sur ce trajet qu’à l’angle d’une ruelle, il tombe en pleine correction administrée par le groupe qui l’a importuné un peu plus tôt. A plusieurs mètres de la bagarre, ou plutôt du lynchage d’un gosse seul contre les trois autres, Seryn stoppe sa marche, observant la scène qui se déroule sous ses yeux. Le gamin parvient à expédier un frêle coup de poing à l’un de ses adversaires, mais ce n’est guère suffisant pour les décourager, au contraire, les voilà plus excités que des chiens à la vue du sang. Peu touché par cet instant qui frappe par son injustice, l’elfe noir croise les bras contre son torse, s’apprêtant à faire demi-tour, bien qu’il soit tenté aussi de leur passer sur le corps à tous, dans le plus parfait mépris des Drès. Et pourtant, le gosse ne lâche pas l’affaire, il est roué de coups mais il mord avec l’énergie du désespoir. Cette énergie qui provient du plus profond de ses entrailles, qui peut donner la force de se relever encore, de rendre les coups ou de courir malgré la douleur, tout ça pour sauver sa peau. Une énergie qui ne se révèle véritablement qu’en temps de guerre pour ceux qui refusent de mourir et qui semble sommeiller chez cette loque humaine à cet instant. Un bref instant où Seryn se revoit plongé dans les rues de Larme en proie aux flammes avec autour de lui son peuple baignant dans son sang.

Figé dans son geste, ce sont les mots de la petite ordure de tout à l’heure qui fait réagir le Dunmer et le fait s’approcher de quelques pas, la stature imposante. Sa main se referme déjà sur la poignée de son fouet et, d’un geste brusque, le décroche de sa ceinture et le déroule. Dans un claquement, les lanières se referment autour du cou du garçon mal élevé, enserrent sa gorge et d’un mouvement sec de l’épaule, comme s’il avait toujours fait cela, le Dunmer le fait chuter à terre en arrière avant de le trainer au sol jusqu’à ses pieds. « Apprend d’abord où est ta place, sac à merde. », siffle-t-il en posant le talon de sa botte sur sa mâchoire avant d’appuyer sans ménagement, une froideur impitoyable tendant les traits de son visage. Il finit par le libérer alors que sa peau vire au pivoine et que ses yeux commencent à se révulser. Mais avant qu’il ait pu reprendre ses esprits, voilà que déjà Seryn l’empoigne par le col, le soulève de terre et le repousse derrière lui. Et le gamin, bien que tentant que retrouver l’équilibre, atterrit les fesses les premières dans une flaque. Tournant la tête vers les deux autres en faisant claquer son fouet dans l’air, son regard les transperce de part en part. « Foutez-moi le camp. », siffle-t-il avec mépris. « Sales merdeux. »
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Mer 3 Jan - 13:38
I don’t know, I don’t care where I amSeryn & Brynjólf'Cause I shiver, I just break up. When I'm near you, it all gets out of hands. Yes I shiver, I just bent up. There's no way that I know you'll understand. Piégé entre les trois gamins, il aurait été plus simple de capituler. Mais Brynjólf s’y refusait. D’autant plus que s’il s’abaissait à ça, ils reviendraient par la suite pour lui dérober son butin. C’est par son entêtement et son refus de s’écraser que le gosse se retrouva poussé au sol, des pieds venant s’écraser contre son ventre, ses épaules et son visage. Heureusement, les autres enfants avaient des chaussures de mauvaise qualité, à peine assez solide pour leur épargner la sensation des pavés sous leurs pieds. Autrement dit, les coups étaient moins puissants, moins douloureux que s’ils avaient porté de vraies bottes. Bryn encaissa tout de même une sacrée raclée avant de ne plus rien sentir. Il ôta les mains de la tête et se redressa. Un petit vertige le prit car la faim lui creusait l’estomac et dans sa hâte, son mouvement avait été trop brusque.

Un claquement sec avait retentit quelques secondes auparavant. Brynjólf ne se l’était pas expliqué. Désormais, il en connaissait la raison. La silhouette massive, adulte, se tenait à une petite distance. Dans sa main, un long fouet glissait sur le sol tel un serpent. La brute la plus épaisse du trio avait été attrapée par le cou et traîné par terre jusqu’aux pieds de l’individu. Bryn observait la scène, muet et estomaqué. La voix de l’inconnu claqua dans l’air, une voix aux intonations étrangères. Tout sauf nordique. Sa botte écrasant le visage du gamin qui avait ordonné de passer Bryn à tabac, l’homme ne semblait ressentir aucune gêne, aucun remord à traiter un enfant de la sorte. Au contraire, il le souleva par le col et le projeta dans une flaque d’eau boueuse. Les deux autres tremblaient littéralement, inquiets de subir le même sort.

Pour sa part, Brynjólf restait interdit. Son regard allait du visage de l’inconnu à celui du gosse dans l’eau. Une partie de lui était en extase. Ce bougre avait eu ce qu’il méritait ! Quelqu’un avait enfin daigné lui mettre une correction digne de ce nom. Pas de doute que la prochaine fois qu’il viendrait embêter Bryn, celui-ci le menacerait d’appeler son ami l’homme au fouet. Malgré tout, une autre partie de lui restait perplexe. Pourquoi faisait-il ça ? Visiblement, ce n’était pas un cœur généreux. Il suffisait de lire son expression faciale, figée à mi-chemin entre le dégoût et la colère. Dans ce cas, qu’attendait-il exactement ?

Sans se poser cette question, les trois autres gamins partirent en courant. Obéissant à l’ordre de l’individu sans rechigner. Brynjólf ne bougea pas pour sa part, plaquant un doigt sur son arcade afin de faire cesser l’écoulement de sang. Ses yeux fixaient le visage balafré, abîmé et à moitié démoli de l’individu. L’un de ses yeux paraissait mort, affichant un gouffre blanc. Le vide, le néant. Celui-là ne devait plus servir. Une large ligne rougeâtre traversait son visage, vestige sans doute d’une lutte sans merci. Malgré sa barbe fournie et sa longue chevelure, les vieilles plaies étaient trop nombreuses pour toutes être dissimulées sous des poils. « Merci ». Le son sortit de sa bouche tout naturellement. Le gamin ne tremblait pas, ne bégayait pas. Certes, l’homme était impressionnant mais l’orphelin lui était reconnaissant.

« Il est cool ton fouet ». Brynjólf désigna l’arme que l’inconnu tenait à la main. Les Nordiques ne se battaient pas avec ce genre d’armes. A vrai dire, cela aurait même pu être sujet de moqueries. Les gens de Bordeciel préféraient les haches, les marteaux, les épées. Pourtant, à en voir l’efficacité, Bryn trouvait que le fouet pouvait être une bonne alternative. Il s’avança d’un pas, tentant de réduire la distance qui le séparait de l’individu. Au fond de lui, le gamin n’était pas rassuré. Le visage de cet homme n’exprimait toujours qu’une sorte de mécontentement. Rien chez lui n’indiquait qu’il avait envie de parler à l’orphelin ou qu’il souhaitait avoir une quelconque discussion avec qui que ce soit. Il en aurait fallu plus pour décourager le môme. « Je peux rester un peu avec toi ? ». Pourquoi vouloir l’accompagner ? Lui, l’homme à la peau si pâle, au regard sombre et à l’allure lugubre. Tout simplement car Brynjólf connaissait Blancherive. Cet homme-là ne devait pas avoir beaucoup d’amis dans le coin. Les gens devaient le juger, le dénigrer pour ce qu’il était. En somme, il devait sûrement avoir besoin d’un ami. Même s’il s’empresserait probablement de beugler le contraire. « Juste un petit peu et après, je te laisse tranquille ».
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Mer 3 Jan - 23:11
Observant les trois canailles hautes comme trois pommes prendre leurs jambes tremblantes à leur cou pour décamper d’ici sans demander leur reste – les deux encore debout n’ont même pas daigné attendre ou aider leur petite brute de meneur dans la flaque –, l’elfe noir renifle d’un air mauvais en les voyant disparaître au coin de la rue. Voilà au moins de quoi leur apprendre à se tenir pendant quelques temps, bien que le cuir déchirant la chair de leur dos aurait été bien plus efficace. D’un geste machinal qui traduit une certaine habitude, le Dunmer à la peau cendrée enroule la lanière de son fouet pour le rattacher à sa ceinture. Son mouvement se fige quand la petite voix de l’enfant qui se faisait lyncher quelques minutes plus tôt retentit derrière lui. Seryn tourne alors son visage vers le môme, lui faisant face pour l’observer de son œil valide, cet iris résolument d’un rouge flamboyant dérangeant.

Car il ne se leurre pas, l’héritier Drès, cette dernière décennie loin de son foyer, sa première véritable sortie hors des terres de sa mère patrie, lui a appris bien des choses concernant ces insectes rampants que sont les humains. Et parmi cela, c’est que l’aspect si austère, si sinistre, si singulier des elfes noirs dérange et n’engage guère à la confiance – ce qui, pour le coup, est clairement pragmatique. Alors, en partant de cette observation, il est plutôt surprenant d’être remercié par ce gamin, tant les bonnes manières ont tendance à se perdre ces temps-ci. Pendant un court instant de silence, Seryn le toise, détaille ce môme couvert de crasse et de poussière qui obscurcissent sa peau. L’aspect malingre, ce petit n’est clairement pas l’heureux membre d’une famille aisée de Blancherive et, considérant l’orphelinat tout proche, peut-être même pas membre d’une famille tout court.

La remarque sur son fouet lui fait hausser un sourcil narquois. Ça oui, tant qu’on n’en devient pas soi-même une victime, ce genre d’arme s’avère très utile et, pour ceux n’y ayant jamais eu affaire en guise d’observateur, fort déroutante. « C’est une question de point de vue, je suppose. Tu ne dirais pas ça si tu te trouvais à Morrowind. », rétorque-t-il d’un ton quelque peu moqueur, un sourire caustique venant alors orner ses lèvres. L’implacable Morrowind, la sanguinaire Resdayn qui abhorre les étrangers avec plus de force encore que partout ailleurs en Tamriel, alors même que les derniers siècles et la flagrante chute de l’Empire ont contribué à ériger des barrières entre les peuples. Mais au moins, les Dunmers n’ont pas l’hypocrisie de s’en cacher, au contraire c’est presque une source de fierté chez les plus virulents d’entre eux.

Les petits voyous partis, le fouet à nouveau à sa ceinture, le Dunmer n’a guère de raisons de rester planté au milieu de la ruelle, aussi va-t-il pour continuer son chemin qu’à nouveau, la voix du gosse l’interpelle, le fige au sol. Rester avec lui ? Et puis quoi encore ? Le regard de braise du Dunmer se pose à nouveau sur l’enfant, le transperce de part en part comme pour enterrer ses cendres sous les pavés de Blancherive. « Parce qu’il y a écrit charité sur mon front ? », rétorque-t-il d’une voix agacée. Se trimbaler un môme dans les pattes d’un bout à l’autre de la ville, on aura tout vu ! Alors qu’il fronce les sourcils, exprimant-là plutôt clairement qu’il désapprouve cette idée saugrenue qui ne serait pour lui qu’une perte de temps, Seryn finit par lever les yeux au ciel, tout en reprenant sa marche d’un pas résolu, lâchant un soupir las entre ses lèvres pincées tandis qu’il passe devant le garçon sans même lui accorder un regard.

Sur les premiers mètres, alors qu’au loin, la ruelle débouche sur un passage plus vivant de la basse-ville, le Dunmer a cette nette impression d’être comme… suivi. Ou en tout cas, c’était comme s’il y avait un regard insistant posé sur sa silhouette. Dans un grognement agacé, l’elfe s’arrête et observe derrière lui par-dessus son épaule. Il aperçoit le môme, sa bouille toute pleine de suie et son regard, bien que très loin du rougeoyant des elfes noirs, qui lui rappelle curieusement cette expression de son fils quand il voulait absolument quelque chose. Ah, les gosses ! De vraies têtes à claques manipulatrices. Un nouveau soupir s’échappe d’entre ses lèvres tandis qu’une mine boudeuse se dessine sur son visage balafré. Le toisant un instant, il lance : « C’est pas la première fois que tu te fais canarder comme ça, hein ? » Les règlements de compte entre les mioches des rues, une chose si fréquente qu’on en ferme les yeux, trop habitué que l’on est aux autres atrocités de la vie. Songeant qu’il aurait bien du mal à se débarrasser de ce gamin, l’héritier de la maison Drès, d’un bref mouvement sec du menton, l’invite à l’accompagner. « C’est quoi ton nom ? », demande-t-il alors froidement.
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Jeu 4 Jan - 23:35
I don’t know, I don’t care where I amSeryn & Brynjólf'Cause I shiver, I just break up. When I'm near you, it all gets out of hands. Yes I shiver, I just bent up. There's no way that I know you'll understand. Pas de place pour les faibles. C’était une rengaine revendiquée, encore et encore, à l’orphelinat. Nombreux étaient ceux qui trouvaient Brynjólf faible. Pourtant, à bien y regarder, il devait faire partie des mômes qui encaissaient le plus de coups. Le plus de moqueries aussi et de remarques désobligeantes. Toute cette colère tournée vers lui avait fini par lui créer une carapace. Le gamin s’était endurci. Il avait appris à relever la tête et à aller de l’avant. De toute façon, c’était soit ça soit rester allongé à même le sol, le nez dans la boue, et ne plus jamais se relever. Se battre ou abandonner. Bry avait opté pour la première option.

Et puis parfois, au milieu du tumulte incessant, survenait une accalmie. Voilà ce qu’il était, cet elfe dunmer inconnu. Un silence survenu au milieu d’une foule de hurlements ininterrompus. Bryn pouvait souffler, profiter d’un instant de paix. Son commentaire sur le fouet de l’individu sembla amuser celui-ci. La réponse qu’il lui rétorqua laissa Brynjólf perplexe. En quoi sa situation géographique aurait pu changer son opinion sur cette arme ? Le gosse ne comprenait pas. Il était à des lieux d’imaginer le double-sens des paroles de l’inconnu. Trop étranger qu’il était à la culture de l’esclavagisme et de la domination. Concepts abstraits et méconnus pour lui. Toutefois, le jeune garçon avait eu le temps de noter une information. L’homme connaissait visiblement bien Morrowind. Lui, fruit d’un métissage entre brétons et nordiques, n’avait jamais connu que les terres de Bordeciel. Tout le reste de Tamriel était une énigme à ses yeux.

Puis soudain, l’homme reprit sa route. Brynjólf voulait continuer à discuter, en apprendre plus sur cette contrée qu’était Morrowind mais aussi profiter de la présence de cet individu. Celui-ci ne semblait pas enclin à le laisser le suivre. Son regard impressionnant se posa sur l’orphelin tandis qu’il lui beuglait avec véhémence qu’il ne lui ferait pas la charité. Le petit resta interdit, sans sourciller mais tout de même bien impressionné. Cet œil vide, mort, avait quelque chose de violent à regarder. Bryn ne répliqua rien mais emboîta le pas à l’elfe. Il laissa tout de même une distance de sécurité, simplement pour s’assurer que l’homme ne le renverrait pas aussitôt à l’orphelinat.

Durant quelques minutes, le Dunmer avança. Enfin, il s’arrêta et jeta un rapide coup d’œil par-dessus l’épaule. Brynjólf l’avait suivi sans l’importuner mais comptait bien devenir son ombre. Finalement, l’individu s’adressa à lui. Il mettait le doigt sur une réalité, Bryn était souvent victime de ce genre de plans difficiles. L’orphelin se pinça les lèvres. « Ça arrive assez souvent je dois dire ». Il aurait pu adopter un ton abattu mais ce ne fut pas le cas. Le gosse énonça cette vérité comme tant d’autres, sans la surjouer ni y apporter une emphase particulière. Le menton du Dunmer lui signifia de le suivre et une question claqua. « Brynjólf. Tu peux m’appeler Bryn si tu veux ». Le gamin acquiesça tout en accélérant le pas pour tenter de rattraper l’homme et venir se placer à sa hauteur. « Et toi, tu t’appelles comment ? ».

Sa curiosité prenait le pas sur le reste. Cet homme avait une allure lugubre, effrayante même. Malgré tout, Bryn l’appréciait. Il dégageait quelque chose de fort et d’imperturbable. Les Nordiques ne devaient pas beaucoup l’apprécier et pourtant, il n’avait pas l’air de s’écraser et de raser les murs. Le gosse appréciait son comportement et désirait en savoir plus. « Tu viens de Morrowind, c’est ça ? Tu viens d’où exactement ? ». Pas comme s’il allait savoir placer n’importe quelle ville de Morrowind sur une carte. Il ne savait même pas lire, ni écrire. Sans parler du fait que, dans sa tête, Morrowind n’était qu’un énorme marécage boueux dépourvu de villes ou d’infrastructures. L’orphelin avait si peu l’occasion de côtoyer des gens venant d’ailleurs que de Bordeciel, il en profitait puisqu’il en avait un sous la main. « T’es un voyageur alors ? Tu vends des trucs ? ».

Son regard innocent se posa sur la haute silhouette de Seryn. Il était plutôt grand et plutôt costaud, Bryn l’imaginait bien savoir se battre. A vrai dire, il n’avait pas l’allure d’un marchand. D’un mercenaire, par contre. Beaucoup de mômes à l’orphelinat prévoyaient de devenir mercenaires. Ça payait bien, apparemment. Et c’était le genre de boulot tout tracé pour de la vermine de gamins des rues comme eux. Brynjólf courrait presque pour garder le rythme de l’elfe. Celui-ci l’intriguait beaucoup trop pour qu’il le laisse partir. Alors, il suivait. « On va où au fait ? ». Tant qu’à faire ...
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Mer 10 Jan - 11:27
La réponse tombe, et dans cette vie misérable et difficile, elle n’est pas surprenante. Chaque cité a son lot d’orphelins, de déchets ambulants tout juste bons à nettoyer les miettes qui peuvent s’égarer sur la route, de grabataires inutiles qui tendent la main dans un regard larmoyant pour quérir une pièce et s’acheter de quoi s’enivrer jusqu’au lendemain. Et parmi la déchéance que cette société ne souhaite pas regarder en face, c’est la meute qui s’organise, cruelle, viscérale, déshumanisée. On peut dire ce qu’on veut sur l’esclavage ; au moins, cette pratique apporte un certain ordre et une paix sociale à l’abri de ces débordements. En revanche, ce qui est peu commun, c’est l’expression de cet enfant qui ne semble pas faire de cette existence miteuse une fatalité. C’est un caractère qui se forge et qui n’aura sans doutes rien à voir avec ses camarades de la rue qui se destinent probablement à un futur violent, plein de lutte et de faits d’armes proprement ridicules par rapport à ce que l’on peut vivre pendant la guerre. Et le Dunmer a cette impression fugace qu’un miroir se dresse alors entre eux, un miroir tourné vers le passé et qui reflète une partie de ce qu’il a jadis été et ce qu’il a perdu.

Le nom se décline, et Seryn reste imperturbable malgré cette pensée troublante que d’avoir enfin affaire à un humain d’un niveau un peu plus élevé que tous ces mortels insipides de pacotille. Un enfant qui a quelque chose en lui qui surpasse les autres ! Une idée bien ridicule que voilà. Brynjólf, un patronyme typiquement nordique. Combien sont-ils à travers Bordeciel à être doté de ce prénom ? L’elfe noir reprend sa marche, son regard de braise se porte vers le lointain, droit devant lui, alors que les rues, les maisons, les gens de Blancherive défilent sur les côtés. Evidemment, une première question fuse, plutôt légitime. « Seryn. », dit-il sans ralentir le pas pour autant ni lui accorder un coup d’œil. D’autres questions arrivent, telle une cascade de curiosité, d’un gosse qui a tout à apprendre et pas grand-chose à perdre en enquiquinant un étranger. Les lèvres de l’héritier Drès se tordent en une grimace plutôt agacée tandis que son regard roule dans ses yeux, se lève vers le ciel gris. Il savait que ce n’était pas une bonne idée d’avoir un gamin dans les pattes !

Lâchant un soupir qui se mue davantage en un grognement irrité, l’elfe noir pince les lèvres, toujours amer et caustique quand il s’agit d’évoquer sa terre natale. Là d’où il vient, il ne reste que des ruines et de lointains souvenirs et même les larmes qui se sont déversées sur le sol ont disparu depuis bien longtemps, se fondant dans la terre avec le sang des elfes. « Ça ne va pas t’évoquer grand-chose. », rétorque-t-il en l’ignorant pendant quelques secondes avant d’ajouter de mauvaise grâce : « Le Sud de Morrowind, c’est là que j’ai grandi, mais la région n’appartient plus aux Dunmers dorénavant. Une guerre a éclaté contre les Argoniens il y a deux cents ans, et la ville de Larme a brûlé avec ma maison. » Les mots sont durs et la haine suinte au travers de ces syllabes prononcées avec mépris. Peu après, de nouvelles questions, encore, et un sourire mauvais étire les lèvres de Seryn. Vendre des trucs ? Ce gamin n’imagine même pas à quel point, bien que ce soit légèrement plus complexe que cela. Tournant son œil valide en direction de Bryn, le Dunmer arbore une expression indéchiffrable parée d’une touche irritée.

« Les enfants casse-pieds, je les revends à Morrowind pour des travaux forcés. », lâche-t-il d’un ton des plus sérieux, avec toutefois un sourire narquois qui s’étend sur son visage, sans que l’on puisse formellement savoir s’il dit la vérité ou s’il se moque seulement de l’enfant. Il y a bien sûr un fond de véracité dans ses mots, mais ça, Seryn n’est pas obligé de l’ajouter. Il secoue légèrement la tête, expirant un soupir. « Ma… famille fait partie de celles qui gouvernent sur Morrowind. Je voyage pour nouer toutes sortes de relations qui pourraient être utiles pour ma famille. » La diplomatie n’est guère chose aisée, en revanche il est plus utile de nouer des alliances commerciales ou financières. De toute manière, l’animosité entre Nordiques et Dunmers exclue toute politique. Les seuls qui pouvaient véritablement intéresser Seryn bien qu’il ne leur accorde aucune confiance, ce sont les Thalmor. Le gosse n’a pas besoin d’en savoir davantage, de toute manière.

Où vont-ils ? Bonne question en réalité, et l’elfe noir n’y répond pas immédiatement, il attend de déboucher vers la grand-rue qui s’écoule vers les portes de la cité. « Hors de la ville. Sauf si tu es trop froussard pour sortir. », articule Seryn, une lueur provoquante dans son regard dérangeant. Une cargaison l’attend au-delà de ces murs. Rien d’illégal pour une fois, mais l’elfe noir est sur le point d’acquérir de quoi s’établir de manière plus permanente à Blancherive. Une petite demeure, loin du faste qui conviendrait mieux à son rang, mais qui lui permettrait de ne pas avoir à crécher sans cesse d’auberge en auberge. « Ça ne peut pas être pire que de trainer dans la rue de grand matin. », ajoute-t-il en posant machinalement sa main sur le pommeau de son épée courte.
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Jeu 18 Jan - 16:44
I don’t know, I don’t care where I amSeryn & Brynjólf'Cause I shiver, I just break up. When I'm near you, it all gets out of hands. Yes I shiver, I just bent up. There's no way that I know you'll understand. Drôle de type. Il n’y avait pas que sa différence physique, il y avait tout le reste. Son attitude, son regard constamment méprisant, cette façon qu’avaient ses pieds de marteler le sol comme s’il le dominait. Brynjólf trouvait que l’homme avait beaucoup de prestance. Peut-être trop. Ne risquait-il pas de s’attirer des problèmes ? Pourtant, l’elfe ne paraissait pas le moins du monde inquiet. Blancherive devait être une terre hospitalière à ses yeux car il avançait sans la moindre crainte. Son nom tomba. Patronyme aux consonances elfiques, aux accents d’ailleurs. Bryn acquiesça en souriant. C’était la toute première fois qu’il croisait un « Seryn » et le fait de côtoyer un être aux oreilles pointues le rendait extatique.

Une tonne de question déferla. Brynjólf voulait en savoir plus sur Morrowind, la terre natale de cet homme. Celui-ci fit preuve de mauvaise grâce comme depuis les tous premiers instants de leur rencontre et pourtant, il lui raconta tout de même. Le récit est sombre. Très sombre. Le visage du gosse se para d’un voile de tristesse. Il éprouve énormément de tendresse pour l’elfe à cet instant même s’il ne le démontre en aucun cas. Ces drames dont parle Seryn, étaient survenus deux siècles plus tôt et malgré tout, sa voix trahissait encore un ressentiment profond. La haine suintait de ses paroles. Ses plaies, aussi vieilles soient-elles, n’avaient toujours pas fini de cicatriser. Bryn commença seulement alors à voir la relative éternité des elfes comme une malédiction.

Enfin, l’œil valide de Seryn se posa sur Brynjólf, il lui souriait armé d’un air féroce. L’enfant du nord fronça les sourcils, impressionné par ce grand homme aux airs lugubres qui proféraient des menaces subtiles. « Bah oui ... ». Peu crédule, Bryn ne songeait pas une seule seconde que les mots de Seryn puissent être véridiques. En Bordeciel, personne ne vendait personne. Même si tout le monde se foutait éperdument du destin des orphelins dans son genre, la loi interdisait d’en faire des esclaves. Mais tout ça, Brynjólf l’ignorait. Il ne connaissait rien à l’esclavagisme et ignorait même jusqu’au principe de cette pratique.

La révélation suivante fit hausser les sourcils du gamin, profondément surpris. « Toi ? ». Il désigna le visage défiguré, l’œil mort et la mine contrariée du gaillard. « Ils t’envoient toi pour nouer des relations avec d’autres gens ? ». Brynjólf fit la moue. « Tu dois être fils unique ... ». Seryn avait tout d’un guerrier mais absolument rien d’un diplomate. Même lui, un pauvre gosse famélique illettré et insignifiant, voyait ça de façon extrêmement nette. N’importe qui aurait fait un meilleur émissaire que Seryn. Cet elfe inspirait la peur et la méfiance. Les relations qu’ils nouaient devaient être compliquées ou monétaires. Les adultes aimaient l’argent plus que tout autre chose. Bryn finit par demander à l’adulte où ils allaient. Celui-ci lui répliqua qu’ils sortaient de Blancherive.

« Je te suis ». Il gonfla le torse et releva le menton. Brynjólf sortait parfois de Blancherive notamment pour aller rendre visite aux écuries de la ville. Les chevaux étaient des animaux fascinants, très intelligents et capables de faire des choses impressionnantes. Bryn avait, un jour, vu un cheval attaquer un bandit qui voulait s’en prendre à l’homme assis sur son dos. Le gamin gardait une vision tendre de la créature, juchée sur ses sabots arrière, envoyant ses lourdes jambes vers un bandit qui avait fini en charpie. « Comment tu as eu ça ? ». Le gosse désigna le visage de Seryn. Un faciès marquait par les combats. C’était assez dur de le fixer sans être dérangé par cet œil blanc ou cette cicatrice traversant son front et sa pommette. « Ce sont les ... ». Le gosse fronça les sourcils, concentré pour retrouver ce que lui avaient dit Seryn. «... les Argoniens ? ».

Le gamin en avait déjà vu. Ils étaient semblables à des reptiles mais à taille humaine et avec les mêmes capacités de langage que les êtres humains. Bryn devait avouer qu’ils lui faisaient froid dans le dos. Leurs écailles et leurs cornes les rendaient plus impressionnants que les Khajits, qui eux, lui donnaient surtout envie de venir caresser leu beau pelage. Brynjólf accompagna Seryn au-dehors puis se rapprocha un peu plus de l’homme. Désormais, il était pratiquement contre les jambes de l’elfe.
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Sujet: Re: I don't know, I don't care where I am || Seryn Ven 2 Fév - 15:19
L’elfe noir hausse doucement un sourcil peu avenant et sacrément sarcastique à la remarque plutôt désobligeante mais surtout sincère du gosse, avant de tourner son regard dérangeant dans sa direction tout en continuant de marcher. Puis, un sourire torve finit par tordre ses lèvres alors qu’il rétorque : « Mon frère est mort, mais crois-moi, il aurait été bien pire que moi. Je ne suis pas là pour nouer des relations avec des… gens, mais plutôt pour tisser des intérêts d’ordre financier. Tu serais surpris de voir comme les gens deviennent plus aimables quand le son de l’or sonne à leurs oreilles. » De toute façon, il serait bien inutile aux Drès de nouer des alliances politiques avec des humains. Les Nordiques se fichent bien de ce qui se passe en Morrowind, et les Dunmers ne fichent bien de ce qui se passe en Bordeciel. En revanche, les Nordiques sont de fieffés marchands, du moins pour ceux qui sont dans le commerce, et des navigateurs qui n’ont pas peur de traverser tempêtes et brumes pour livrer ou chercher de la marchandise.

Alors qu’ils sortent de la vieille enceinte murée de Blancherive, descendant en direction des écuries, l’elfe observe d’un air absent l’environnement alentour, steppe si verdoyante en comparaison du nord glacé et enneigé de la région. Ignorant les passants qu’ils croisent, son regard s’arrête un bref instant sur la caravane Khajiit qui installe son campement pour pouvoir bientôt revendre des objets qu’ils ont sûrement acquis de manière malhonnête. Un léger rictus de mépris contracte les traits de son visage alors qu’il les imagine déjà avec un collier de fer autour du cou, enchainés les uns aux autres sans plus de cérémonie. Patience, un jour peut-être l’opportunité se présentera de réduire ces boules de poils en esclavage.

Tiré de ses pensées par la question du garçon, il baisse subitement le regard vers celui-ci, presque collé à ses jambes. Une grimace soulève un instant ses pommettes en une moue de dégoût, exprimant à merveille tout ce qu’il pense à partir du moment où on parle des Argoniens. Ruminant la haine viscérale qui bouillonne dans ses entrailles depuis ces décennies, ces siècles même, il finit par répondre d’une voix d’outre-tombe : « Oui. Un des nombreux cadeaux de la guerre. » Le plus voyant, le plus terrifiant à ce qu’on pourrait croire, mais en réalité, il a écopé bien pire des hommes-lézards. Pendant plus de six mois de détention dans cette caverne humide sans lumière, sans soins après ses blessures gagnées à la bataille, il y avait surtout eu l’humiliation, celle, brûlante, de recevoir le traitement d’un esclave, et les coups de fouet qui vont avec. L’elfe noir a un sourire mauvais quand il ajoute en haussant les épaules : « C’est un souvenir qui me rappelle que ce ne sont pas spécialement mes amis. » Et qui lui rappelle surtout tout ce qu’il a envie de leur faire subir en retour de cet affront et de tout ce qu’ils lui ont pris.

Arrivant bientôt aux écuries, Seryn peut apercevoir une paire de chevaux attachés à une barre de bois, harnachés à une charrette pleine de caisses de bois et d’autres colis sans doutes étranges. Tapis enroulés, coffres solidement cadenassés, caisses avec du petit mobilier, le tout avait durement voyagé depuis Sombrejour voire depuis Nécrom pour venir le rejoindre ici, alors qu’il avait pu s’établir dans une petite maison de Blancherive. On n’est jamais chez soi sans son petit décor habituel, n’est-ce pas ? Un homme, accompagné de deux autres plutôt costauds, vient intercepter l’arrivée de l’elfe et de l’enfant, demandant son nom à Seryn pour être sûr qu’il livre bien à la bonne personne. L’elfe noir acquiesce, consulte l’inventaire et tour à tour ses yeux se posent entre le parchemin et le contenu de la charrette. Puis, sa main se porte à sa ceinture d’où il décroche une bourse de cuir dont il débourse la moitié du contenu dans la main du livreur, qui fronce les sourcils. « La seconde moitié viendra après le déchargement jusqu’à ma demeure. Avec un supplément. », susurre l’héritier Drès avec un petit sourire ironique. Il n’allait tout de même pas transporter tout lui-même, tout seul.

Le livreur fait un signe de la main à ses deux bonhommes qui commencent alors à décharger des caisses pour les transporter jusqu’en ville. Une fois qu’ils sont partis, Seryn s’approche, jette un coup d’œil dans la charrette, en extrait un paquetage plus léger qu’il tend à Bryn avant de s’emparer de fourrures enroulées dans un linge pour les porter sur son épaule. « T’auras aussi ton petit supplément. », dit-il avec un sourire narquois.
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