" Yes, the past can hurt. But from the way I see it, you can either run from it, or learn from it. "
Les dragons ont toujours été une légende, du folklore : maintenant, on dit qu'un d'entre eux à attaquer la forteresse d'Helgen.. Y croyez-vous ?
« Je suis plutôt sceptique, les dragons sont censés s'être éteints à la fin de l'ère Méréthique, personne n'en a vu depuis. Par quel moyen seraient-ils de retour ? De plus, je parcours le pays de long en large depuis déjà plusieurs années, et s'ils existaient, j'en aurais sans doute déjà aperçu un. D'un autre côté, je n'ai pas encore vu Helgen, et les rumeurs sont tellement présentes qu'il me paraîtrait étrange qu'elles ne soient pas fondées. J'attend une preuve de leur existence pour y croire réellement, on ne croit que ce que l'on voit, n'est-ce pas ? » | La mort du haut-roi des mains du chef des rebelles, le siège de Fortdhiver sont deux actions qui ont fait éclaté la guerre civile, longtemps larvée entre Impériaux et Sombrages : comptez vous vous engager d'un côté ou de l'autre ?
« Ma loyauté a toujours été du côté de l'Empire, mais cela ne veut pas dire pour autant que j'approuve les idées du Thalmor. Je comprend parfaitement la colère des nordiques face au Traité de l'Or Blanc, elle est justifiée. Cependant, je pense qu'Ulfric et ses Sombrages ont choisi le mauvais ennemi contre lequel se battre. La légion n'avait pas le choix lorsqu'elle a signé ce traité, c'était le seul moyen pour éviter le massacre. Je trouve Ulfric un peu stupide de diviser le pays de la sorte, Bordeciel a besoin d'être unie si elle veut rester forte face à la menace que représente le Domaine Aldmeri. D'autant plus que le racisme dont il fait preuve n'arrange pas les choses et nourrit une haine qui n'est pas nécessaire. » |
Raconte-moi ton histoire... C’est de sa faute.
Cette phrase tourne, accusatrice, dans le crâne de Daren tandis qu’il talonne sa monture. Ses jambes lui font mal d'être trop resté en selle et ses muscles lui implorent de cesser leur calvaire, mais il ignore leurs suppliques. Il faut qu’il s’enfuie, il ignore où, il sait juste que cela doit être le plus loin possible.
Son cœur bat comme un tambour à ses oreilles, les pensées tourbillonnent dans sa tête en une tornade de souvenirs. Des milliers de voix se mêlent, des multitudes d’images se superposent pour former un chaos sans queue ni tête. Parfois, son esprit parvient à s’accrocher à des brides du passé, des réminiscences de son enfance.
¤¤¤
« Tu ne m’attraperas jamais ! »
Sur ses mots, Daren bondit sur le dos de sa monture sans même mettre le pied à l’étrier. Son destrier avait beau être bien plus grand que lui, c’est sans difficulté que le petit cavalier de onze ans se mit en selle. Il talonna l’animal qui s'élança au galop sur le sentier de terre battue qui quittait la maison.
« Attends-moi ! »
Daren tourna la tête pour voir son jeune frère, vingt mètres en arrière, qui venait à peine de se mettre à cheval. Au lieu de ralentir pour l’attendre, il accéléra de plus belle en direction de la forêt.
Il ne s'arrêta que lorsqu'il arriva près d’un petit étang perdu au milieu des arbres. Alors, il mit pied à terre, attacha son cheval à un arbre, s’assit au bord de l’eau et attendit que son compagnon de jeu arrive. Il n’y avait aucun risque pour qu'il ne se perde dans les bois, ils avaient l’habitude de venir ici. Ils adoraient jouer ensemble au bord de l’eau, à se battre avec des bâtons et à attraper des grenouilles. Ils le faisaient depuis qu’ils étaient tout petits.
Enfin, Daren entendit le bruit caractéristique des sabots d’un cheval. Il se retourna pour voir son petit frère qui se plaignait :
- Ce n’est pas juste, tu es parti avant !
- Allons Al’, répondit-il, de toute façon tout le monde sait que je gagnerais même si je t’attendais.
Il dut faire face à la mine boudeuse de son cadet, les bras croisé et les sourcils froncés. Il finit par céder :
- Bon d’accord, si tu veux je t’attendrais pour le retour.
Réconciliés, les deux enfants s'installèrent ensuite côte à côte dans l’herbe, leurs deux corps collés l’un à l’autre en un seul être. C'était si familier pour eux, après tout ils avaient grandi ensemble, ils avaient tout essayé, tout partagé, qu’est ce qui pouvait bien les séparer ? Daren avait deux ans de plus que son frère, Altius. En temps qu’ainé, il s’était toujours comporté en protecteur et en guide envers lui. C’est lui qui lui montrait de nouvelles choses à faire, c’est lui qui l’aidait lorsqu'il était en difficulté, c’est lui qui le protégeait.
Bien sûr, il y avait aussi leur père, Lurius. Leur mère était morte en donnant naissance à Altius, alors que Daren n’avait que deux ans. Il avait donc pris en charge l'éducation de ses deux fils tout seul. Malheureusement, son poste en temps que légat de la légion l'empêchait d'être aussi présent qu’il ne le souhaitait pour ses enfants, et ceux-ci en profitaient généralement pour faire ce qu’ils voulaient. Mais au moins, les deux frères avaient la chance de vivre auprès d’un parent aimant et attentionné, dans une grande maison non loin de Bruma.
L'après-midi touchait à sa fin lorsque les deux compères décidèrent qu’il était temps de rentrer. Comme promis, Daren attendit qu’Altius fut remonté sur son cheval pour lancer le compte à rebours :
- Tu es prêt ? À trois. Un… Deux… Trois !
Les cavaliers pressèrent leur monture qui partirent au quart de tour. Le vent leur fouettait le visage, le martèlement rapide des sabots et le souffle régulier des bêtes emplissaient leurs oreilles tandis qu’ils galopaient. La course était serrée, aucun n’arrivait à prendre l’avantage sur l’autre. Daren tenta donc le tout pour le tout : il quitta le sentier et coupa à travers la forêt. Slalomant entre les troncs, il ne compta pas le nombre de fois où il faillit se prendre un arbre, droite, gauche, droite, gauche. Cependant, sa témérité paya et il arriva le premier aux écuries.
Il attendit son frère, plusieurs minutes passèrent, il n’arrivait toujours pas. Soit il était très lent, soit il lui était arrivé quelque chose. Soudain, un cheval déboula, en écume et en panique, mais sans son cavalier. Le sang de Daren ne fit qu’un tour, il n’hésita pas un seul instant, il repartit au galop et rebroussa chemin.
L'inquiétude lui nouait la poitrine quand il retrouva enfin Altius, assis dans la poussière, en larmes. Il descendit de cheval et s’accroupit doucement à côté de lui, il avait une vilaine éraflure sur la joue.
« Mon.. mon cheval s’est emballé, pleurnichait-il, j’ai eu tellement peur…
Daren prit son frère dans ses bras, l’enserrant d’une étreinte rassurante.
- Ne t’en fais pas, lui dit-il, je serais toujours là pour te protéger. »
Toujours.
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« Cesse de bouger tes pieds inutilement, et lève ton épée plus haut. »
Son bras lui faisait mal à force de tenir son arme, il avait les pieds endoloris et son front perlait de sueur en dépit de l’air froid de l’hiver. Se remettant en garde, Daren reprit son épée correctement et se prépara de nouveau à frapper le mannequin en face de lui. Il prit une inspiration, se concentra et fendit en avant pour frapper d’estoc. Puis, il effectua une pirouette sur le côté, prit son arme à deux mains et en abattit le tranchant dans le cou factice de son adversaire. À sa grande déception, c’est à peine si la lame pénétra dans le tissu. Il entendit une nouvelle
fois la voix patiente de son père derrière lui qui l’observait, les bras croisés :
- Le mouvement est bon, mais mets-y plus d’énergie.
Daren baissa les épaules, l’air abattu.
- Je n’y arrive pas.
- Mais si tu vas y arriver, il faut que tu continues de t’entrainer.
- Mais puisque je te dis que je n’y arrive pas ! Combien de fois va-t-il falloir que je te le répète ?
L’adolescent de quinze ans jeta violemment son épée par terre et s'éloigna en tapant des pieds dans la neige, énervé. Cela faisait déjà deux heures qu’ils s’entrainaient, il n’avait plus d'énergie, on lui demandait des efforts qu’il ne pouvait pas fournir. Il jalousait son frère qui était tranquille, au chaud à l'intérieur de la maison.
Daren alla bouder sur un muret, les coudes posés contre la pierre froide. Il réfléchissait à ce qu’il venait de se passer quand il entendit le craquement de la neige derrière lui et la voix grave de son père :
- Tu y es presque, c’est dommage d’abandonner.
- Je suis fatigué.
- Mmh… J’ai bien une méthode pour te redonner de l’énergie.
- Ah bon ? Et qu’est ce que c’est ? Me faire boire une potion ? interrogea Daren en haussant un sourcil, sceptique.
Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Lurius tandis qu’il baissa la tête. Sa main commença à fouiller la neige qui se trouvait sur le muret.
- Non… C’est une technique très ancienne, je la tiens de mon père, qui la tenait de son père… Je ne sais pas si tu en es digne. Elle marche à chaque fois.
À ses mots, il leva une main pleine de neige qu’il jeta au visage de son fils. Ce dernier se recula brusquement pour tenter de se protéger.
- Hey ! Tu vas me le payer ! s’exclama-t-il.
L’adolescent se baissa pour ramasser à son tour de la neige et courut après son père en s’esclaffant. Lorsqu’il fut assez proche, il lança son projectile qui alla éclater sur le dos de sa cible. Celle-ci riposta en lui lançant une boule froide qu’il esquiva de justesse, puis il s’enfuit en courant dans la direction opposée pour éviter une autre attaque. Mais Daren n'était pas assez rapide, il entendait les pas amples de son adversaire se rapprocher de plus en plus derrière lui. Tout à coup, il sentit une étreinte puissante se refermer autour de ses épaules pour le faire chuter. Le père et le fils tombèrent ensemble à la renverse dans une congère, riant aux éclats.
« Hahaha, je t’ai eu ! s’écria Lurius en souriant, tu vois que c’était efficace.
- C’est vrai, répondît doucement Daren, soudain pensif.
Le parent remarqua tout de suite l’air songeur de son enfant, il s’inquiéta :
- Qui-y-a-t’il ?
- Rien… C’est juste que je me demandais, est-ce que tu nous aime, Al’ et moi ?
- Quelle question ! Bien sûr que oui, vous êtes mes fils et la chose la plus précieuse que j’ai au monde, je vous aimerais toujours. »
Toujours.
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« Tu es prêt ?
Daren boucla son sac, il était prêt. Aujourd’hui, en ce 29 Mi-l’An, il avait dix-sept ans et, pour cette occasion, il accompagnait pour la toute première fois son père dans une de ses missions. Inutile de préciser à quel point il était enthousiaste à cette idée. Il avait attendu ce moment toute sa vie, là où il pourrait enfin montrer de quoi il était capable. Son corps était en ébullition, ses muscles se contractaient involontairement sous l’effet de l’excitation, l’unique chose qu’il attendait était de lire la fierté sur les traits de son père.
- Allons-y, répondît-il à ce dernier. »
Légat Lurius Laecinnius,
Une troupe de bandits s’est installée sur la grand route permettant de rejoindre la Cité Impériale. Ces criminels prennent un malin plaisir à tendre des embuscades aux marchands et aux voyageurs qui ont le malheur de passer par là. Pourtant, ils ne sont pas beaucoup : cinq ou six, tout au plus.
Je veux que vous mettiez à bas cette menace, utilisez la force autant que vous voulez, mais faites en sorte à ce que ce soit fini le plus rapidement possible.
Le Général Valus.
Daren jeta un regard alentour, ils y étaient. Tout indiquait qu’il s’agissait d’une scène de crime : des restes de sang marquant la pierre, des flèches perdues par terre, une odeur de mort dans l’air. Même si aucun cadavre n'était visible, cela ne faisait aucun doute que les bandits piégeaient leurs victimes ici. Les buissons qui entouraient la route offraient la couverture parfaite, c’était l’endroit rêvé pour tendre une embuscade.
Pourtant, il n'y avait personne.
La troupe de soldats impériaux décida donc d’attendre le lendemain pour se mettre à la recherche de leurs cibles. Ce n'était pas une mission difficile. Ils étaient dix, en comptant le légat et son fils, ce qui suffisait largement pour exterminer une petite bande de brigands. Ainsi, lorsque le crépuscule laissa place à la nuit, chacun vota pour que le plus jeune du groupe prenne le premier tour de garde. Ce dernier n’eut même pas le temps de protester que tout le monde était déjà couché.
Daren cligna des yeux pour chasser la fatigue. Ils avaient chevauché toute la journée, il était éreinté et son corps ne demandait qu’à se reposer. Adossé contre un rocher, il leva les yeux pour admirer les lunes illuminer le ciel comme deux énormes lanternes. Son esprit vagabondait. Il se demanda s’ils réussiraient à trouver ces bandits, puis il songea à son frère qui était resté à la maison, il se remémora des souvenirs de leur enfance, les bons moments passés en sa compagnie et en celle de leur père.
Bercé par ses pensées, Daren glissa dans le sommeil sans même s’en rendre compte.
Des bruits le firent émerger, l’impact métallique d'épées qui s’entrechoquent, les pas rapides de gens qui courent, le tumulte d’une bataille. Ses yeux s’ouvrirent brusquement, et ce qu’il vit lui glaça le sang. Les bandits qu'ils cherchaient s'étaient introduits dans leur camp sous le couvert de la nuit et les avaient attaqués. Le sol était déjà teinté de rouge.
Les muscles de Daren se mirent enfin en mouvement : il se leva, attrapa son arc et encocha une flèche. Bandant son arme, il visa un archer ennemi légèrement en retrait, lâcha la corde et toucha sa cible en pleine épaule. Il recommença, les doigts tremblants, mais rata son tir deux fois. Le jeune impérial dégaina alors son épée et rejoignit le combat, électrisé par l’adrénaline. Un ennemi l’attaqua sur le côté, il para et lui asséna un coup de pied dans les côte pour le faire tomber. Puis il entendit un bruit dans son dos, il fit volte-face pour voir une masse énorme s'abattre sur lui. Il esquiva de justesse de se faire fracasser le crâne et riposta en plantant sa lame dans la jambe de son assaillant.
Il entendit une voix grave l’appeler :
- Daren !
Il tourna la tête et vit son père, la lame ensanglantée d'une épée dépassait de son torse.
Puis il sentit une vive douleur à la tête.
Noir.
Le soleil poignait à l’horizon et l’aube éclairait doucement de sa lumière la forêt lorsque Daren reprit lentement conscience. Une douleur lancinante lui vrillait le crâne, il était couché face contre terre, la tête dans la poussière. Il voulut se lever, mais vacilla. Il porta sa main à sa tempe et sentit une bosse, ses doigts se poissèrent de sang. Désorienté, le monde tournait autour de lui, que s’était-il passé ?
Le jeune homme s’assit en essayant de se souvenir de ce qui l’avait mis dans cette situation. Il s'était réveillé au milieu d’un combat, les bandits avaient attaqué, il avait combattu. Son père l’avait appelé. Il l’avait vu, transpercé par une épée.
Le cœur de Daren se serra, il observa autour de lui. Du sang, partout, et des cadavres. Les corps sans vie de ses compagnons impériaux offraient une bien triste vue, certains avaient été tués dans leur sommeil, on lisait encore la surprise sur le visage des autres. Une odeur de mort planait dans l’air et emplissait ses narines d’une senteur oppressante. Le vent s'était tu, le silence était tel que l’on aurait dit que la forêt elle-même était en état de choc. Avec difficulté, Daren se mit sur ses pieds et chancela à travers ce macabre spectacle, à la recherche de ce qu’il redoutait.
Là.
Son corps inerte gisait au sol dans une marre écarlate, ses yeux laiteux observaient le ciel sans pouvoir le voir, un trou béant perçait sa poitrine. Daren s’approcha lentement de son père, les jambes flageolantes :
- …Papa ? murmura-t-il d’une voix fébrile.
Il s’accroupit à côté à lui et secoua légèrement son corps sans vie comme pour le réveiller, avec l’espoir que cela marcherait.
- Papa ? S’il-te-plait…
Mais il n’eut aucune réponse, son cœur se serra encore plus, comme prit dans un étau.
- A l’aide ! Quelqu’un ! cria-t-il en désespoir de cause, aidez-moi…
Personne ne viendrait, seul le silence pouvait l’entendre. Daren laissa les larmes qui lui brûlaient les yeux s'échapper, cela ne pouvait pas être réel, il refusait que cela soit réel. Son père ne pouvait pas mourir ainsi, il n’y croyait pas. Il voyait encore son sourire lorsqu’il plaisantait avec les soldats la vieille, il entendait encore son rire cristallin et sa voix grave. Il était bien vivant quelques heures auparavant, la vie ne pouvait pas le quitter ainsi.
- Non…
Le jeune homme ferma les yeux du défunt d’un geste de main, la peau de ce dernier était froide comme la glace. Puis il se mit à crier, longtemps, tellement longtemps que sa voix finit par renoncer avant sa volonté. Secoué par les sanglots, il ignore combien de temps il resta là, à pleurer et à gémir des mots inintelligibles. Il continua jusqu’à ce qu'il n'ait plus aucune larme à verser.
C’est de ma faute, pensa-t-il. Les bandits avaient réussi leur coup uniquement grâce à l’effet de surprise. S’il ne s'était pas endormi en montant la garde, rien de tout cela ne serait arrivé. Son père ne serait pas mort, et les autres soldats non plus. Il était responsable de tout cela. Il ne devait même pas être en vie, quelqu’un l’avait sans doute assommé et l’avait laissé pour mort.
Qu’allait penser son frère ? Il allait avoir le cœur brisé, il allait probablement se sentir trahi. Mais c'était un accident ! Daren n’avait jamais voulu que cela n’arrive ! Il n'était pas un meurtrier, ce n'était pas possible. Pourtant, il entendait des voix lui souffler le contraire.
Responsable
Coupable
MeurtrierAltius ne devait pas savoir, il n’avait pas à savoir. C'était mieux pour lui qu'il reste dans l’ignorance, qu’il ne connaisse pas le sang qui souillait les mains de son frère. Daren devait partir, il n’avait plus sa place ici, pas après ce qu’il avait fait.
Le jeune impérial enfourcha un cheval qui était resté attaché à un arbre et s’enfuit en galop.
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Des larmes chaudes coulent de nouveau sur les joues de Daren, le sang salit encore ses mains et sa tête lui rappelle à chaque instant le choc qu'il a reçu lorsqu'il arrive à la frontière, là où Cyrodiil s’arrête pour laisser place à Bordeciel. Il ralentit sa monture pour observer le bâtiment en pierre qui délimite les deux pays, personne n’est là pour contrôler les voyageurs, il va pouvoir passer sans difficulté. Derrière l’attend une nouvelle vie. Il ne veut plus devenir soldat, cela lui rappèlerait trop le passé. Il pense plutôt devenir messager, de manière à pouvoir voyager.
Le jeune homme jette un dernier regard en arrière, vers son pays natal, adressant une pensée à son frère, puis repart au trot en direction des montagnes enneigées de Bordeciel.