Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal
anipassion.com

Partagez
Invité
Anonymous
Invité
Sujet: les larmes des espoirs brisés (llamatsu) Dim 21 Jan - 1:50
Les larmes des espoirs brisés


Date du rp 4E 6, pendant la guerre noire contre les argoniens.
Partenaire Llamatsu Danso (interprétant Derellion Danso)
Climat, météo, saison, heure Fin de matinée, nappes de brume encore épaisse sur la plaine.


Malgré la matinée qui tire sur sa fin, une épaisse couche de brume recouvre encore la plaine marécageuse qui leur fait face. Au loin, la cime noire des arbres se dresse à la fois comme un rempart et une barrière hostile, expirant de ses entrailles la plainte lointaine de la jungle. Dressé sur un promontoire naturel, Seryn observe cet environnement peu avenant qu’il connaît pourtant très bien et qu’ils ont choisi pour mener bataille. Aujourd’hui, les Dunmers cesseraient de reculer, il n’y aurait plus de retraite, plus de lâcheté feinte pour mener les Argoniens jusqu’ici, vers les marais dont eux, les Drès, sont les maitres. Les elfes noirs feraient enfin ployer le genou à leurs ennemis écailleux, ces misérables insectes qui ont osé se rebeller contre leur suprématie. Le jeune Drès en est persuadé et l’a martelé avec conviction devant les autres seigneurs de son état-major. Parce qu’ils ont assez perdu comme ça. Assez de morts, trop de morts à brûler. Trop de maisons en cendres. Cela devrait finir ici aujourd’hui, ou Larme, leur dernier bastion, leur dernière lumière dans la nuit, serait perdue.

Alors que son regard pourpre balaye la zone, le Dunmer sent ses lèvres se pincer cependant qu’il pense aux pièges installés par les mages de guerre ; une multitude de runes explosives ou corrosives attendent sagement sous la nappe de brume, prêtes à faire leur œuvre macabre sur les premières lignes argoniennes. Les archers contribueraient à clouer les reptiles au sol une fois pour toute, et les chiens de Nix finiraient le travail, bêtes sauvages qu’on avait volontairement affamées tout en leur donnant la bave aux lèvres avec de la viande d’Argonien. Rien n’est assez cruel pour repousser ceux que l’on considère au mieux comme de la marchandise. Et les forces elfiques sont bien trop peu nombreuses pour se permettre d’adopter des principes moraux ; qui sait d’ailleurs combien d’écailleux jailliront de la forêt dont ils viennent.

Le peu de lumière qui parvient à percer l’épaisse couche nuageuse en provenance du Mont Ecarlate toujours mécontent, fait faiblement scintiller les facettes des gemmes de verre qui forment l’armure du jeune Drès. Le dos droit, le port altier, ses longues tresses noires tombent dans son dos tandis que son visage au teint pâle s’est endurci au fil de ces longs mois de guerre, et tout cela lui donne cet air farouche et déterminé de celui qu’on n’arrêtera pas. Et s’il n’est pas l’héritier de la maison Drès, s’il n’est que l’éternel deuxième né, la situation catastrophique des elfes s’était tournée à son avantage. Face à l’impulsivité suicidaire de son ainé, il avait opposé un pragmatisme dur à accepter mais qui s’était avérée la seule solution pour rattraper les énormes bourdes de son crétin de frère, dont l’inimitié est alors à présent à son comble. Quant au Seigneur Drès, il a préféré déléguer la tâche de mener ses armées à ses fils pour diriger de loin, avec un soi-disant meilleur recul, et préparer au cas où les défenses de Larme.

Autrement dit, endosser seul un rôle aussi important et qu’il n’avait encore jamais eu n’avait pas été facile pour Seryn… Et sans doutes que cette épreuve supplémentaire a-t-elle contribué à le rendre plus mature, même s’il était un adulte depuis des décennies. Seul, il ne l’est pourtant pas tout à fait. Le jeune elfe peut compter sur l’épaule indéfectible de Derellion Danso, dont il se commémore la première rencontre en fermant un instant les paupières. Il avait quoi, cinq ans, peut-être. Son frère s’en était pris à lui, l’avait confondu avec ses esclaves punching ball favoris et l’avait finalement enfermé dans un réduis. Il ignore combien de temps il a passé, enfermé là-dedans, d’abord à crier à l’aide, à se débattre dans cet espace si confiné, dans le noir le plus total. Et ensuite, il y avait eu ces heures si longues, uniquement rythmées par ses sanglots alors que son petit corps d’enfant tremblotait dans la terreur d’être oublié là à jamais.

Et finalement, la porte s’était rouverte sur la lumière, sur cette immense silhouette digne et martiale. Et sans doutes aussi surprise de trouver le petit Drès dans un tel endroit. Derellion l’avait extirpé de là, l’avait emmené aux cuisines en le prenant par la main pour éviter qu’il ne continue à s’accrocher à sa jambe, au chaud devant le four à pain, ordonnant à un esclave de lui servir immédiatement des gâteaux encore fumants. Le seigneur Danso était resté là, avec lui, comblant ses silences par des paroles rassurantes alors que Seryn refusait tout bonnement de raconter ce qui s’était passé. Sans doutes avec bon espoir de lui tirer les vers du nez, il lui avait alors conté une histoire – certainement vécue – dont il ne se souvient plus mais qui lui avait tellement plu qu’il avait alors demandé une autre histoire. Derellion avait répondu qu’avant ça, ce serait d’abord à son tour à lui de raconter. Alors, à cet instant-là, Seryn avait vidé son sac. Tout son sac. Et depuis, dès qu’il repérait l’arrivée de Derellion au palais des Drès, le petit garçon lui courait après pour ne plus le lâcher tant qu’il n’aurait pas raconté une autre aventure. Et il faut dire qu’il ne risquait pas d’être en rupture de stock, le seigneur Danso…

Une présence se fait sentir au côté de Seryn. Quand on parle du loup… voilà Derellion qui scintille dans ses plaques d’argent, la chevelure plus immaculée encore. Sans doutes a-t-il des nouvelles à lui apporter, ou veut-il simplement s’assurer que pour cette fois, les frères Drès avaient réussi à s’entendre à peu près pour mettre au point une stratégie… A vrai dire, le Dunmer avait presque failli arracher les oreilles de son ainé et il se sent épuisé à devoir lutter contre ceux de sa propre race, pire, sa propre famille. En dehors de sa mère, il n’a jamais eu beaucoup de soutiens… Mais en tout cas, l’elfe espère silencieusement que pour cette fois, son frère ferait ce qu’il faudrait. Tournant un œil en direction de la seule personne à s’être comportée comme un père pour lui, il esquisse un sourire las. « Ser Danso… Je vois que votre épée est toujours aussi prête à trancher du n’wah que dans vos histoires. » Les multiples fronts dont ils ont été victimes ne leur avait guère permis de beaucoup guerroyer côte à côte. Dans un soupir, Seryn ajoute : « Je suppose que vous auriez sans doutes préféré combattre aux côtés de mon père. »

n'wah : insulte qui signifie étranger/esclave.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Sujet: Re: les larmes des espoirs brisés (llamatsu) Jeu 25 Jan - 20:43
Morrowind ne lui avait jamais paru aussi sombre. Loin des tumultes de la ville, des rires des enfants, du sourire radieux des épouses aimantes... L'odeur de la sueur qui se mêlait à celle du sang, la poussière qui piquait les yeux. Derellion avait toujours affiché un air digne, que ce soit par la noblesse de son sang que par son grade de générale de guerre. La guerre, il en connaissait chaque maillon et pourtant celle-ci était la pire chose à laquelle il a été confronté. Plus les jours passaient et plus l'elfe ne pouvait s'empêcher d'avoir des pensées plus négatives et noires les unes que les autres. Et cela ne s'était pas arrangé quand deux jours plus tôt, sa compagne avait elle-même pérît sur le champ de bataille en tentant de venir en aide à des soldats blessés. Lallie, sa douce Lallie. Mère de ses enfants, son épouse depuis deux cent cinquante ans... Il l'avait perdu, l'avait simplement quitté des yeux quelques instants... Elle avait disparu dans la masse pour s'évanouir comme un rêve trop réaliste. Elle n'avait laissé derrière elle qu'un vide que Derellion ne pourrait plus jamais combler.

Un silence de mort règne dans les rangs alors que la brume inonde les alentours et joue en leurs avantages. Les pièges étaient nombreux, l'avantage d'un peuple qui maîtrisait si aisément la magie. Pourtant ce n'est pas un mage qui s'approche mais bien un guerrier. Grand, imposant par se stature comme par son charisme, Derellion à fière allure dans une magistrale armure de vif-argent sculpté comme son rang l'exigeait alors que son plastron affichait le blason de sa lignée : une épée dont la lame était tourné vers le bas et était encerclé par deux serpents identiques. Les Danso avaient toujours tenu leur rôle à merveille depuis des dizaines de générations et même bien plus. Chaque nouvelle génération fonctionnait de la même manière, les hommes maniaient l'épée avec force et dextérité tendit que les femmes oeuvraient dans la magie et/ou l'alchimie. Derellion comme ses ancêtres et son père avant lui, avait porté l'épée haut et fort pour protéger ses seigneurs et son peuple, quant à sa femme, sa magie de soin n'avait pas été suffisante pour lui permettre échapper à la mort. Ne restaient plus que ses deux filles, Llamatsu, cette ainée imprévisible qui refusait de se plier aux règles qu'on lui imposait et Merella, cadette si douce et timide qu'elle en devenait parfois invisible. Il n'avait jamais eu de fils et s'il avait eu l'espoir de faire perdurer son nom, les argoniens avait fait en sorte que le nom des Danso disparaisse pour de bon. Leurs gènes ne survivraient qu'au travers de la matrice de ses filles, si tant est que l'une des deux parvienne à échapper à ce bain de sang.

« Seigneur Drès. »

Salut poliment l'elfe alors que sa lourde carcasse en armure salie par les combats incessants, tinte à chacun de ses mouvements. D'un geste souple, sa lourde épée est tournoyée avant que sa pointe ne se pose contre le sol et que la générale ne viennent poser ses paumes sur le pommeau de son arme d'un air martiale. Il inspire longuement, observant l'horizon alors qu'un énième combat allait bientôt éclater. Peut-être le dernier, se disait-il sans vraiment y croire. Ces satanés lézards étaient comme de la mauvaise herbe, plus on en tuait et plus il en revenait.

« Mon épée est toujours prête à servir mon peuple, mon Seigneur. »


L'homme glisse son regard vermeil vers son cadet qui attend tout comme lui que les effusions de sang commencent. Il connaissait Seryn depuis que celui-ci était venu au monde, tout comme il avait vu son frère aîné venir au monde. Les deux garçons étaient de grands hommes chacun à leur façon mais il fallait bien l'admettre, Seryn avait toujours été son préféré. Un vrai laissé pour compte qui avait pourtant tellement à offrir. Son courage n'avait d'égale que sa hargne mais cela ne semblait pas suffisant pour satisfaire un père qui en attendait trop de lui. S'il regrettait que Seryn n'ait jamais réussi à attirer les bonnes grâces de son paternel, en revanche il en avait savouré chaque instant qui lui avait permis de se rapprocher de ce gamin délaissé et parfois même maltraité. Seryn était tout ce que Derellion avait voulu avoir, un fils intelligent, digne, responsable quand il le fallait. La seule ombre au tableau... Seryn n'était pas son fils. Pire encore, il entretenait une relation si complexe avec Llamatsu que Derellion lui-même avait fini par en pâtir à l'extrême. Sa fille refusait de lui adresser la parole depuis des années déjà mais elle avait aussi tourné le dos à Seryn quand celui-ci avait pris une épouse et était devenu père. Avec regret, il devait admettre que s'il avait gagné un fils de cœur, il y avait laissé sa fille aînée. Une fille qui était devenu la pire vipère de Larmes, là encore, à son grand regret.

« Pourquoi aurais-je préféré votre père ? »
Murmure suavement l'elfe qui observe à nouveau l'horizon. « Je respect votre père mais ce n'est pas lui qui saigne sur le camp de bataille, c'est vous. Je suis un guerrier, Ser Drès... Votre père est un dirigeant, un meneur. C'est tout à son honneur mais je préfère la compagnie des miens. » Ombre d'un sourire, sa main gantée clique dans un bruit métallique et se pose sur l'épaule de son jeune seigneur. « Quel plus grand honneur que d'avoir à mes côtés, mon fils, pour protéger mon peuple ? Tâchez juste de ne pas mourir, votre perte me serais trop douloureux pour que j'accepte de vivre avec. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Invité
Sujet: Re: les larmes des espoirs brisés (llamatsu) Ven 2 Fév - 15:57
Le regard de Seryn glisse sur la scintillante armure de vif-argent de son compagnon de guerre, tandis qu’un petit sourire un peu triste se dessine sur ses lèvres pâles. Cela lui fait toujours si bizarre d’entendre Derellion s’adresser à lui en lui donnant ce titre de Seigneur, ce titre qui sonne si faux à ses oreilles. A ses yeux, le jeune Drès n’a rien de cela, pas près d’hériter d’un quelconque pouvoir même si la guerre offrait quelques opportunités. Et puis son père est bien trop malin pour aller se risquer de trainer un seul orteil sur un champ de bataille, cette sangsue est bien trop accrochée à la vie, à son confort et au pouvoir qu’il détient pour prendre le moindre risque… Lâchant un bref soupir, son regard se porte à nouveau sur l’horizon alors que c’est avec une certaine douceur qu’il lui fait remarquer : « Personne ne vous aurait blâmé de vous montrer un peu égoïste, pour une fois. » Après avoir perdu son épouse deux jours plus tôt, qui donc, avec cette guerre, aurait pu lui reprocher de vouloir faire son deuil avec ses filles ?

Si Seryn se devait d’être à la proue du navire pour mener les guerriers dunmers dont il avait la responsabilité, il n’en demandait pas tant de ses généraux dans des circonstances aussi exceptionnelles. Surtout quand il s’agissait de l’être qu’il considérait comme un père. La douleur que Derellion éprouve, même s’il la cache parfaitement sous son armure d’homme d’honneur et d’épée, le jeune Drès la ressent tout autant, alors même qu’il se serait contenté de froides condoléances avec n’importe qui d’autre. Bien qu’il n’ait pas été particulièrement proche de Lallie Danso, c’était après tout la mère de Llamatsu, en plus d’être l’épouse de Derellion… C’est comme s’il se sentait doublement lié à cette perte, et impuissant quant au fait de n’avoir rien pu faire pour l’empêcher.

Relevant doucement la tête, il observe le Dunmer si sûr de lui, ce roc droit, inébranlable, un sourcil reconnaissant levé alors que la critique est certes subtile, mais bien là, et le reproche sous-jacent fait à son père lui fait un bien fou. Il hausse les épaules et rétorque d’un ton à peine convaincu, pour la forme : « Parce qu’il a plus d’expérience, et parce que c’est le vrai Seigneur Drès, pas son fils de seconde zone. » Et puis, il n’est pas dupe : si son père était là, il saurait faire obéir son crétin d’ainé à se cantonner aux stratégies établies et non à improviser comme bon lui semblerait. Et si le vieux Drès les a laissés se dépatouiller là tous seuls dans la perspective d’un vaste tour, une épreuve pour voir lequel serait digne de lui succéder, alors c’était bien cruel de mettre en jeu la vie de tant d’elfes noirs. C’était bien cruel vis-à-vis de Derellion…

Sentant le poids et la chaleur invisible de la main du Dunmer qu’il vient de poser sur son épaule, Seryn inspire avec plus de légèreté alors que le silence continue de les entourer pour l’instant. Mais cela ne saurait tarder, il en est certain. Bientôt, les premières clameurs guerrières ou les bruissements des armures et des armes qui s’entrechoquent au loin se feraient entendre et les Argoniens apparaitraient dans la brume qui borde la forêt. Un bref instant, Seryn sent sa gorge se nouer alors que Derellion lui affirme on ne peut plus clairement qu’il le considère comme son propre fils. Si seulement… la vie aurait sans doutes été plus simple d’être véritablement à ses côtés, avec son nom et son sang coulant dans ses veines. D’un coup, il comprend tout ce que le père Danso a pu ressentir en comprenant la relation étrange que Seryn et sa fille entretenaient par le passé. Une relation qu’il aurait été impossible de poursuivre, de toute façon… Un fils, deuxième sur la liste des héritiers d’une grande maison de Morrowind, n’aurait de toute manière jamais pu choisir sa première épouse. La politique et les intérêts de la famille avant tout…

Baissant légèrement les yeux aux mots du seigneur Derellion, un sourire reconnaissant finit par se dessiner sur les lèvres du jeune Drès, puis c’est d’un air on ne peut plus hautain et narquois qu’il rétorque, repoussant l’idée de sa mort comme on chasse une mouche du mouvement de la main : « Rassurez-vous, j’ai bien l’intention de profiter d’un bon rôti d’Argonien ce soir et de la meilleure bière qu’il nous reste encore au camp. Et à vos côtés pour trinquer, ce sera parfait. » Je t’interdis de mourir, père. Je t’interdis de me laisser seul…, songe-t-il au plus profond de ses pensées.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: les larmes des espoirs brisés (llamatsu)
Revenir en haut Aller en bas
 

les larmes des espoirs brisés (llamatsu)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1


 Sujets similaires

-
» Llamatsu, Mère des misères
» Les heures noires de jadis (llamatsu)





Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
There be Dragons :: Archives de Tamriel :: Les Archives :: Archives des Rps-