L’histoire se répète : après Helgen, c’est à présent de Blancherive qu’on parle : la ville a en effet essuyé une attaque de Dragon. Ce dernier aurait néanmoins été tué, et la rumeur court qu'un Enfant de Dragon s'est éveillé. Que pensez-vous de tout ça ? L’avez-vous vécu et, sinon, y croyez-vous, ou doutez-vous encore de l’existence de ces géants ailés cracheurs de feu ?
Pour faire simple, Livia ne croit que ce qu’elle voit. Alors bien sûr, elle a entendu parler de cette attaque sur Helgen et surtout de celle sur Blancherive. Elle entend parler des dragons partout où elle va mais elle n’en a pas encore vu un. Elle se doute bien que ce doit être vrai, une hallucination collective de cette ampleur est impossible, mais tant qu’elle n’aura pas vu un dragon de ses propres yeux, elle n’y croira pas vraiment, où plutôt, elle n’a pas envie d’y croire. | La mort du haut-roi des mains du chef des rebelles, le siège de Fortdhiver sont deux actions qui ont fait éclaté la guerre civile, longtemps larvée entre Impériaux et Sombrages : comptez vous vous engager d'un côté ou de l'autre ?
En aucune façon. La loyauté de Livia ainsi que son allégeance vont à la Confrérie Noire. Elle sait qu’elle œuvre pour le bien de tous et ce n’est certainement pas en participant à ce conflit qu’elle pourra faire autant de bien. Elle n’a aucune raison ou envie de prendre part à cette guerre, que ce soit dans un camp ou dans l’autre. Alors bien sûr, si on ne lui laissait pas le choix et qu’elle était forcée de se ranger d’un côté, elle choisirait probablement celui des Sombrages. Elle n’a absolument aucun lien avec l’Empire en dehors de son père mais puisqu’il les a abandonné elle et sa mère et que Livia est persuadée que ça a joué dans la mort de sa mère, elle ne veut absolument rien avoir à faire avec l’Empire. Elle s’est toujours revendiquée nordique, même si elle se considère désormais plus comme une membre de la Confrérie, et ne rejoindra jamais l’Empire. |
Raconte-moi ton histoire... Don't Look Back in Anger« Maman ? » Sa mère quitta du regard la marmite suspendue au dessus du feu et se retourna vers Livia avec un regard attendrit. Quand sa fille prenait ce ton là, c’était que quelque chose la travaillait.
« Qu’est ce qu’il y a ? » La fille soutint son regard pendant un instant avant de croiser ses bras sur la table. Elle baissa la tête, l’air attristée.
« C’est vrai que père ne reviendra jamais ? » Sigrid écarquilla les yeux et baissa à son tour les yeux. Evidemment. Il fallait qu’elle lui pose cette question un jour.
« Pourquoi est ce que tu dis ça ? » Elle se rapprocha de sa fille pour s’asseoir à côté d’elle et passa un bras autour de ses épaules.
Livia haussa les épaules.
« Les autres n’arrêtent pas de le dire. Leurs pères à eux sont là. Et ils disent que le mien ne reviendra jamais et qu’il est parti quand je n’étais pas encore née parce qu’il aurait eu honte de moi. » Sa fille renifla bruyamment et Sigrid vint immédiatement presser sa main libre contre sa tempe pour qu’elle puisse enfouir son visage contre son épaule. Elle savait à quel point les enfants pouvaient être cruels entre eux. Surtout quand ils évoquaient des sujets aussi importants. Mais s’ils racontaient des horreurs pareilles, c’était qu’ils les avaient entendu quelque part. Probablement de leurs propres parents. Elle savait ce qu’on racontait dans son dos depuis Aloys était parti et elle l’assumait. Mais elle refusait et ne supportait pas que sa fille en pâtisse.
« Ton père n’est pas parti à cause de toi ma chérie. » Elle sentit Livia sangloter un peu plus contre elle et resserra ses bras autour d’elle.
« Il est parti parce qu’il n’était pas d’ici. » Sa fille releva immédiatement ses yeux embués vers son visage.
« Il n’est pas d’ici ? » Sigrid secoua doucement la tête.
« Il vient de Cyrodiil. » Les yeux de Livia s’écarquillèrent et elle sut immédiatement qu’elle avait compris.
« Il était dans la légion et vivait dans le camp non loin du village. » Le regard de sa fille se faisait de moins en moins en triste à mesure qu’elle donnait ses explications mais elle continua.
« Je l’ai connu quelques années avant ta naissance. Je l’ai tout de suite aimé. Et je sais qu’il t’aime aussi. » Livia se recula légèrement.
« Mon père est de l’empire ? » Sigrid ferma brièvement les yeux. Elle savait comment cette conversation allait se terminer.
« Oui. Mais ça ne veut rien dire ma chérie tu sais qu… » « Mais je ne veux pas d’un père impérial ! » Elle repoussa les bras de Sigrid et se recula vivement pour se relever d’un bond.
« Je ne veux pas être une bâtarde ! » Sa mère baissa les yeux.
« Livia, ce n’est p… » « Je le hais ! » Elle comprenait qu’elle réagisse comme ça. C’était normal. Mais elle ne voulait pas qu’elle rejette son père parce qu’il était parti. Il n’avait pas eu le choix. Il fallait qu’elle le comprenne.
« Il faut que tu le comprennes. » « Il n’y a rien à comprendre. Il nous a abandonné. C’est tout ce qui compte pour moi. » Sigrid se releva doucement de la table pour se rapprocher de Livia.
« Il ne nous a pas abandonné. Il n’a pas eu le choix. Est ce que tu peux essayer de comprendre ça ? »Livia détourna la tête.
« Je préfère me dire qu’il est mort. C’est plus simple comme ça. »Let me GrowÇa devait faire des heures qu’elle était là.
Des heures qu’elle se tenait immobile face à la tombe où avait été enterrée sa mère. Elle avait été la première présente, avant même le début de la cérémonie et restait là, alors que les derniers participants étaient repartis depuis plusieurs heures.
Livia resserra sa cape sur ses épaules quand une bourrasque de vent balaya la colline et croisa ses bras sous sa poitrine. Son regard ne quittait pas le petit monticule de terre à ses pieds.
Elle n’avait pas prononcé le moindre mot.
Qu’est ce qu’elle aurait bien put dire de toute façon ? Je t’aime ? Je chérirai ta mémoire ? Tu vas me manquer ?
Sa mère savait déjà tout ça.
Il n’y avait rien à dire. Ou du moins, rien à ajouter.
« Je vais partir. » Sa voix n’avait été qu’un râle à force d’avoir gardé ses lèvres scellées aussi longtemps mais elle se reprit rapidement après s’être raclée la gorge.
« Je sais ce que tu vas me dire. » Un mince sourire apparu sur ses lèvres.
« Je pourrais garder la maison et continuer à m’occuper des champs. C’est vrai. » Elle releva les yeux de la tombe et balaya rapidement les alentours, arrêtant son regard sur le village qu’elle pouvait voir en contrebas.
« Ou alors travailler à l’auberge, Torbal m’a dit qu’il y aurait toujours une place pour moi. » Elle haussa faiblement les épaules.
« Mais je sais que ce n’est pas pour moi tout ça. » Elle rabaissa ses yeux sur sa mère.
« Je ne peux pas rester ici, me contenter de cette vie. » Son sourire se fit plus triste.
« Tu m’as souvent raconté les histoires de mon p… » Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle refusait de prononcer ce mot.
« Ce qu’il avait vu pendant qu’il était dans la légion. » Elle déglutit difficilement. Elle détestait évoquer cet homme.
« Je veux voir ça de mes propres yeux, découvrir ce monde. Je n’ai pas envie de passer le reste de mes jours ici, de rester enfermer dans cette vie. » Elle sentit ses yeux commencer à s’embuer et les essuya rapidement d’un revers de main.
« Je sais que c’est ce que tu as fait et que tu voulais que je suive tes traces. Mais je ne peux pas. » Elle haussa une nouvelle fois les épaules tout en détournant le regard.
« J’aspire à plus. Je sais que tu es contre et que tu penses que je fais une erreur. Et tu as peut être raison mais j’ai besoin d’essayer. » Son regard se posa à nouveau sur le village et glissa jusqu’à sa maison.
« Je vais la garder. La maison. Je pourrais décider de la vendre puisque je vais partir mais… Je n’en aurai pas la force. Alors je préfère la garder. » Elle reporta son attention sur la tombe avec un sourire.
« Et puis, comme ça elle reste dans la famille. »Une nouvelle bourrasque se leva, la faisant frissonner et elle s’agenouilla face à la tombe. Elle posa une main sur la terre et hocha faiblement la tête.
« Je reviendrai te voir. Je te le promets. »In the Cold, Cold NightLivia serra doucement la main de Kirsten dans la sienne et observa une dernière fois son visage tuméfié avec un regard attristé. Elle souffla un.
« Je serai en bas si tu as besoin de quoi que soit. » Et libéra sa main avant de se relever lentement et de quitter la chambre dans laquelle son amie était alitée. Elle traversa le couloir donnant sur les escaliers et les descendit pour se retrouver dans le grand hall.
Elle resta un moment immobile, le regard perdu dans le vide mais reprit ses esprits en entendant la voix de Vori.
« Tu as vu dans quel état il l’a mise ce porc ? » Elle se rapprocha de la table où se trouvait Vori et l’une des nouvelles filles et s’installa avec elles.
Vori tourna sa tête vers elle, l’air inquiète.
« Comment est ce qu’elle va ? » Livia pinça les lèvres et secoua doucement la tête.
« Elle réagit à peine quand je lui parle. Ses jours ne sont pas en danger mais elle risque de ne jamais s’en remettre complètement. » Le regard de son amie s’assombrit.
« Je lui avais dit que c’était une brute. Mais elle m’a assurée qu’elle arriverait à le gérer. » Elle se prit son visage dans ses mains.
« Et maintenant regarde dans quel état elle est. » Livia posa une main sur son épaule, la serrant doucement, espérant la réconforter un peu.
« Il faut qu’il paie. » Livia haussa les sourcils. Qu’il paie ? Bien sûr qu’elle aussi qu’il réponde de ses actes mais qu’est ce qu’elles pouvaient faire ? Elles n’avaient aucun pouvoir ici. Elles étaient payées pour ça, ça faisait parti des risques du métier. C’était ce que leur avait dit leur maîtresse de maison.
« Et comment ? Tu as oublié notre situation ? Personne ne nous écoutera. » La nouvelle pris la parole dans la foulée, d’une petite voix, presque un murmure.
« Il y a la Confrérie Noire non ? » Livia fronça les sourcils et reporta son attention sur Vori quand elle l’entendit ricaner.
« Parce que tu crois à ces histoires ? Tu ne viens pas de la campagne pour rien. » Tout le monde avait entendu parler de la Confrérie et de ses assassins. Mais Vori avait raison, ce n’était que des légendes.
« Non. Il faut qu’on trouve quelqu’un. Ou qu’on le fasse nous mêmes. » Livia écarquilla les yeux.
« Tu veux qu’on le tue ? » Son amie acquiesça silencieusement.
« Mais comment est ce que tu veux qu’on fasse ça ? Tu sais te servir d’une arme toi ? Parce que je sais me servir d’un arc mais il est hors de question que je m’en serve pour… » « Pas besoin de savoir utiliser une arme. » Elle arqua un sourcil, leur lançant un regard entendu avant de reprendre.
« Nous avons d’autres atouts non ? » Oh.
Elle commençait à voir où elle voulait en venir mais espérait vraiment se tromper.
« Tu veux dire qu’on le tue pendant qu’il… » « Précisément. » Cette fois, Livia ne put s’empêcher de lâcher un rire face à l’absurde de la situation. Vori la fusilla du regard, accentuant l’hilarité de la brune.
« Parce que tu trouves ça drôle ? » Elle balaya doucement l’air de la main, s’excusant silencieusement.
« Pas drôle non. Totalement absurde. » Elle laissa passer un instant, le temps de retrouver complètement son calme et reprit.
« Tu penses sérieusement que nous… » Elle se désigna, ainsi que les deux autres jeunes femmes du doigt.
« Avons la moindre chance d’accomplir ce que tu es en train de dire ? Parce que d’accord, admettons que nous puissions nous retrouver dans une chambre avec ce porc. Tu penses que tu aurais ce qu’il faut pour le tuer ? » Vori ouvrit la bouche, prête à répondre mais se ravisa et baissa les yeux.
Exactement. Il fallait qu’elles se rendent à l’évidence, elles n’arriveraient jamais à le faire. Elle n’étaient pas des tueuses. En tout cas, elle, savait qu’elle n’en était pas une et qu’elle serait incapable de faire une chose pareille.
Whispers in the DarkLivia ouvrit faiblement les yeux et les cligna plusieurs fois en poussant un gémissement.
Elle se massa ses paupières avec son pouce et son index et libéra son visage avant de subitement s’immobiliser. Où est ce qu’elle était ? Qu’elle était cet endroit ?
Elle se redressa péniblement sur le matelas sur lequel elle était allongée, gémissant faiblement à cause de la douleur dans son crâne. Est ce qu’elle avait été droguée ? Ça pouvait expliquer son engourdissement.
Une fois assise, elle balaya les alentours du regard, les sens aux aguets. Ça semblait évident qu’elle avait été droguée et amenée de force dans cet endroit. La question qu’elle se posait, c’était pourquoi ? Et surtout par qui ? Un proche d’une de ses victimes qui voulait se venger ?
Ça lui semblait être l’explication la plus probable. Après avoir passé ces quatre dernières années à tuer, elle devait forcément s’être faite des ennemis.
La question était maintenant de savoir ce qu’ils lui voulaient. Parce que si elle n’était pas morte, c’était forcément qu’on lui voulait quelque chose.
« Et bien. » La voix fit sursauter la jeune femme qui balaya une nouvelle fois autour d’elle du regard, l’air paniquée. D’où est ce que cette voix venait ?
Deux points brillants, dans le coin sombre à l’autre bout de la pièce lui apparurent et elle fixa sans faire le moindre mouvement. Est ce qu’elle était là depuis le début ? Elle n’avait absolument pas remarquée sa présence. La silhouette sortit de l’ombre et s’avança lentement dans sa direction pour finalement s’immobiliser à deux mètres d’elle.
Qui était cette femme ? Elle avait l’air plus jeune qu’elle mais Livia sentait que ce n’était qu’une impression. Et elle dégageait quelque chose, elle avait une aura qui la clouait sur place. Elle savait que ça ne servirait à rien de tenter quoi que soit contre elle, elle la tuerait sur le champ et sans le moindre effort.
« Je me doute que tu dois avoir des centaines de questions Livia. » Parce qu’elle connaissait son nom en plus ?
« Mais j’aimerai te montrer quelque chose avant. » Livia haussa les sourcils, surprise. L’inconnue l’invita à la suivre d’un mouvement de la tête et Livia s’exécuta, plus par automatisme, et la suivit dans la pièce où elle se dirigeait.
Il y avait trois personnes face à elle. Elles avaient les mains attachées dans le dos et un sac sur la tête. A quoi est ce que ça rimait ?
L’inconnue marcha tranquillement jusqu’à une armoire et se retourna vers elle, s’appuyant l’épaule contre le meuble avant de croiser les bras.
« Vois tu, je suis face à un problème. » Livia déglutit et passa son regard sur chacun des prisonniers.
« Tu me dois un meurtre. » Elle écarquilla les yeux et braqua immédiatement son regard sur l’inconnue. De quoi est ce qu’elle parlait ?
« Le dernier contrat que tu as exécuté. Il m’était destiné. Il était à moi. Et tu me l’as volé. » Elle haussa les épaules, d’un air nonchalant.
« Donc tu me dois un meurtre. Ça me semble équitable non ? » Livia ne répondit pas. Elle était bien trop perdue pour ça.
« L’une de ces trois personnes a un contrat sur sa tête. Et je veux que tu la tues. » Livia passa une nouvelle fois son regard sur les trois prisonniers. A quoi est ce qu’elle jouait ?
« Je ne vois pas pourquoi je vous dois ce meurtre. » L’inconnue arqua un sourcil, visiblement surprise.
« Peut être que je l’ai tué simplement parce que je suis meilleure que vous non ? Si vous aviez été plus efficace, je n’aurais pas pu le tuer et nous n’en serions pas là. » Elle croisa ses bras, toisant l’inconnue.
« J’estime que je ne vous dois rien. » Elle sembla décontenancée pendant un instant puis éclata de rire.
« Tu ne manques pas de culot. Je t’offre une porte de sortie après que tu m’aies doublée alors que je pourrais simplement te tuer sur le champ et tu me réponds ça ? » Livia haussa les épaules. Elle savait qu’elle avait raison.
« Très bien. Tu t’estimes meilleure que moi ? » Elle désigna les trois inconnus du menton.
« Tue le coupable. Nous aurons ensuite tout le temps de voir à quel point tu m’es supérieure. »Livia décroisa ses bras et reporta son attention sur les trois victimes. Est ce qu’elle avait seulement le choix ? Elle n’avait pas envie de risquer de tuer un innocent. Mais d’un autre côté, elle avait vraiment envie de prouver à cette femme ce qu’elle valait vraiment.
Elle dégaina sa dague et s’avança vers le prisonniers le plus proche. Elle s’accroupit face à lui pour avoir son visage à sa hauteur et prit une grande inspiration.