-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
Attheia Wavrick
Attheia Wavrick
Chasseur de dragon
Messages : 286
Sujet: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 11 Nov - 21:00
Alta alatis patent


Date du rp Plantaison 201, début du mois.
Partenaire @Advar !
Climat, météo, saison, heure Aube, printemps encore frais mais ensoleillé, lumineux



Alta alatis patent.
Advar & Attheia | Fin plantaisons 201

Le petit matin n’est pas encore tout à fait levé, mais les bruits de la scierie troublent déjà le calme du petit village, et Attheia est déjà sur le pied de guerre. Elle finit d’harnacher méthodiquement son cheval, ses bottes de voyage déjà poussiéreuses à ses pieds, et le cuir claquant entre ses doigts. Les gestes sont vifs, mais calmes, ordonnés. Mentalement la guerrière est très loin du bonheur pastoral de Rivebois, si elle y a seulement été à un moment. Le hameau est idyllique, paisible, enchanteur à faire grincer les nerfs d’une personne habituée au vacarme d’un camp militaire, à l’activité démente d’une capitale. C’était si charmant qu’elle ne savait que faire de ce paysage. Le soleil matinal diapre une lumière irisée entre les arbres qui surplombent le village, là-haut dans les montagnes. Les oiseaux piaillent, et depuis la veille au soir elle n’a vu que trois hommes en armes, alors même qu’un dragon a ravagé la ville la plus fortifiée des environs, il y a seulement quelques mois.

Rivebois contredit ses sens. Elle a été stationnée dans des villages, dans des hameaux où tout le monde poursuivait sa vie en ignorant les soldats de l’Empire, et où ils n’avaient rien d’autres à faire que contrôler les travailleurs qui avaient trop forcé sur la bouteille certains soirs, et les deux gamins orphelins du village qui volaient leur ration de pain. Elle avait envie d’hurler qu’ils devaient se réveiller, mais tout au plus serait-elle la folle qui gueule au loup sur la place publique. Attheia soupire, expirant l’air contenu dans sa poitrine, derrière les protections de cuir et de métal et rive un regard sceptique à l’oiseau de proie perché sur sa selle. Son faucon dépiaute son petit-déjeuner, un geai innocent qui n’a plus que l’œil vitreux, et un peu de sang le long du bec.

Les doigts gantés de cuir d’Attheia se referment sur la lanière de cuir qu’elle tient encore en main, tandis qu’elle prend quelques instants pour respirer l’air frais et calme. Prendre le temps de se réveiller avant de monter en selle. Advar et elle remontaient la piste d’un dragon qui avait été vu dans les environs. Elle doutait de tomber aussi nez à nez avec la bête. Elle redoutait de tomber nez à nez avec la bête. S’avouer qu’elle, Attheia Wavrick, avait peur de quelque chose au monde, même un dragon, la rendait folle. S’ils parvenaient au moins à comprendre comment les légendes éradiquées par les lames avaient surgies pour semer la mort et le chaos en Bordeciel… Ils étaient morts, morts comme les hommes qui les avaient abattus, comme le passé prestigieux de l’Empire, morts comme leurs cris, et pourtant. … L’impériale aimait l’idée d’un dragon mort-vivant. Plonger sa lame dans le cœur d’un nécromancien mégalomaniaque semblait un jeu d’enfant par rapport à l’exercice de tuer un dragon. Ce ne serait pas si facile, hein ?
Non, Advar et elle n’auraient pas un dragon à eux seuls. Elle a un sourire en pensant à la gloire qui les attendrait, si c’était le cas. Rien qu’y penser était grisant. Mais ce compagnonnage n’était pas désagréable et avait le mérite d'apaiser un peu la frustration qu'elle ressentit, à attendre de pouvoir reconquérir Helgen. Son esprit devenait obsédé par la citadelle, et les préparatifs de l'assaut ne dépendaient pas que d'elle - pouvoir penser à autre chose, d'une façon ou d'une autre permettait de gagner un peu de temps sur son impatience. Elle aurait la forteresse. Et puis, si par son tempérament, Attheia joue mal avec les autres, n’accepte ni compromis, ni ordres, plus habituée à diriger d’une main de fer qu’à flatter avec un gant de velours, elle n’aime pas être seule pour autant. La caserne lui manque. La fraternité lui manque. Et l’homme tient chaud à ses nuits, en plus de savoir manier ses lames assez bien pour attiser une étincelle dans les yeux d’Attheia.

L’oiseau de proie s’ébroue, son œil jaune fixe sur sa maîtresse, les plumes ébouriffées. Le mouvement vindicatif projette des gouttelettes de sang sur sa joue, qu’elle essuie d’un revers de main qui étale plus qu’autre chose la peinture de guerre de son oiseau. « - Je sais, je sais. » énonce tranquillement la combattante, croisant le regard du faucon. Elle effleure sa joue du bout de son doigt ganté, le regard déterminé, malgré le sourire presque enfantin, si rare sur ses traits. Aventureuse. Rivebois la rendait agitée, mais son calme lui revenait à l’idée de repartir sur les traces des dragons, d’avancer sa quête. D’absoudre sa honte. « - On ne va pas tarder, je meurs d’impatience  aussi. » Elle s’était levée avant l’aube, sans même jeter un coup d’œil si son compagnon était encore couché à côté d’elle. Le lit était chaud, elle était brûlante d’ardeur, d’impatience. Une baignade glacée dans la rivière, nettoyer ses armes, son armure, son cheval, se préparer comme pour une guerre. Attheia laisse un sourire danser sur ses lèvres, victorieuse, sans se retourner. « - Advar. »

Revenir en haut Aller en bas
Advar
Advar
Héraut des Compagnons
Messages : 40
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 11 Nov - 23:19

    Il y avait de ces parfums et de ces airs qu’entonnaient les oiseaux qui ne quittaient jamais vraiment le cœur d’un homme, tant bien même que ce dernier n’eût connu que la complainte de milliers de boucliers fracassés pendant des années. Le vent qui traverse le corridor de la vallée en rebondissant sur les montagnes du Tertre, les rapides qui s’amortissent dans une délicate courbe vers le nord et le bruit des libellules qui patrouillent les rives étaient des langues que l’on n’oubliait jamais, chez les gens de Rivebois. Comme un merle cherchant son nid, Advar y était retourné fréquemment depuis son départ pour Blancherive, mais l’obligation d’y revenir n’avait jamais été abandonnée. S’il pouvait bien inventer des excuses à son vieux père et lui donner des prétextes de visite, ce dernier savait bien que son fils revenait plus souvent que nécessaire à la maison. En effet, la Flammèche et son épouse étaient dans une excellente situation depuis plusieurs années et leur santé était bonne. Si eux, ne manquaient de rien, la vérité était que c’était davantage leur fils, féroce guerrier et fier héraut, qui revenait comme un enfant chez maman et papa.

    Cette fois-là, Advar était venu rendre visite, non pas en compagnie d’un de ses frères d’armes, mais plutôt au côté d’un tout autre personnage pour qui il n’était que le bras-droit. Singulière cavalière, Attheia n’avait pas manqué de surprendre les gens du village par son allure d’étrangère et ses aires de conquérante. L’interrogation presqu’indécente au visage, les connaissances d’Advar, des hommes et des femmes qui avaient contribué à son éducation, avaient comme figé devant la chasseresse de dragons. Dans tous les cas, par contre, on avait accueilli la voyageuse comme une invitée privilégiée, l’avait nourrie et hébergée sans malaise. On aimait Advar plus que tout et peu de gens dans ce village ne se seraient pas coupés en quatre pour le fils chéri du forgeron, fierté des roturiers et héro des jeunes aventuriers.

    La nuit avait été calme et on aurait cru que les étoiles avaient commandé aux vents d’étouffer leur sifflement, car, peut-être, les dieux avaient voulu offrir le chant des rainettes à ceux qui dormaient en la compagnie de la rivière. Bien au chaud l’un contre l’autre, les deux guerriers avaient déposé les armes le temps d’une nuitée afin de se prodiguer une présence réconfortante et prendre soin de leurs corps qui, il fallait l’avouer, étaient soumis à beaucoup ces derniers temps. Si sa partenaire avait trouvé le royaume des rêves, Advar, lui, avait caché à cette dernière l’insomnie dont il était victime depuis maintenant des années. À cause du Pacte et du sang qui coulait dans ses veines, le Héraut des Compagnons ne dormait jamais ou que très peu et n’arrivait qu’à se régénérer par la frénésie bestiale qui le commandait. S’il était en mesure de bien cacher ce secret, il avait dû maintenir le simulacre du sommeil profond envers celle qui partageait ses nuits depuis un certain moment. Quelques fois, Advar était crevé et avait eu besoin de la chasse lycane, mais Attheia avait surgi de nulle part, avec le regard d’une chatte et l’avait entraîné dans les draps. Alors, il s’était laissé porté par elle, mais avait repoussé à plus tard les besoins de la Bête jusqu’à excès. Heureusement, avant de partir pour cette expédition, Advar et la Bête avaient fait le plein de forces et ne seraient pas pris au dépourvu cette fois.

    Au matin, il avait entendu Attheia sortir du lit d’un pas militaire et avait fait semblant d’être doucement en train de se réveiller. Puis, à son tour, il s’était habillé et pris soin de passer à la chaumière de ses parents pour leur préparer le petit-déjeuner et le thé, avant d’aller finalement rejoindre sa partenaire de route. Ensemble, ils avaient sellé les chevaux et s’étaient assurés qu’ils auraient les vivres nécessaires pour accomplir leur expédition. Or, c’était la première fois qu’Advar voyageait avec la dame et ne connaissait pas encore les besoins de cette dernière en nourriture et en confort. Il la savait bien combattive et particulièrement impitoyable au combat, d’où son charme, mais il attendait encore de voir sa valeur au moment de crise. Après tout, ils étaient à la recherche d’un dragon.Elle lui avait adressé un sourire avant qu’ils se mettent en selle, qu’Advar lui avait retourné par un rire moqueur, mais avec un regard tendre :

    - Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi heureux d’aller trouver un cracheur de flammes.

    Toute la matinée, ils avaient recueilli de précieuses informations auprès des habitants du hameaux, qui leur avaient indiqué une direction franchement plutôt floue dans laquelle un reptile maléfique volant aurait pu se diriger. Au loin, quelque part au-delà d’une Helgen ravagée et le lac Ilnata, dans les montagnes qui séparaient Épervine de Markarth, Advar le supposait, se cachait un dragon, ou Dova, comme les légendes l’appelaient. Selon les estimations du Compagnon, le périple de l’aller devait prendre facilement cinq journées de chevauchée vu la difficulté du terrain. En outre, il avait prévu une journée additionnelle dans l’éventualité où l’ascension dans les montagnes se compliquerait. Heureusement, Advar connaissait bien les forêts qu’ils traverseraient et les sentiers qu’empruntaient les cerfs et les élans vers les pics. D’un autre côté, la profondeur des forêts de cette châtellerie était si importante qu’elle faisait de ces terres sauvages un endroit idéal pour les repères de bandits et autres mécréants. Aussi, Advar ne pouvait s’empêcher de penser aux dernières rumeurs concernant les attaques de vampires sur les petits villages, mais il préféra adresser ses songes au lézard géant qui les attendait peut-être, affamé, au bout du chemin.

    Bercé par le pas léger de sa monture, Advar s’adressa à sa partenaire, qui se trouvait à presqu’un cheval de distance devant lui, attentive et déterminée.

    - Le témoignage de la vieille Erestal a été le plus convaincant selon moi. Les montagnes du sud-ouest s’élèvent de l’autre côté de la grande forêt d’Épervine, sur la rive opposée du lac Ilnata. Le chemin le plus court est celui longe le bassin de ce côté-ci et il est parcouru par une poignée de patrouilleurs et de marchands. Ça peut être une bonne chose, normalement, mais on y voit quelques embuscades de temps à autre. D’un autre côté, nous pouvons traverser de l’autre côté de la rivière et longer les montagnes pour regagner les plaines qui entourent Blancherive. Si nous choisissons ce chemin, nous allongeons la chevauchée d’une bonne journée, au moins, mais nous voyagerons sur un terrain ouvert et plat et sur une route plus achalandée. Au bout de cette route, par contre, l’ascension est plus rude qu’elle l’est sur le versant sud des montagnes qui nous intéressent.

    Advar n’avait pas pris de décision encore et, à vrai dire, il laissait ce choix à sa partenaire. Par contre, il aurait eu une préférence pour une route plus sûre, car il y avait tout de même cette voix dans sa tête qui lui demandait de ne pas mettre en danger inutilement une femme.


HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Attheia Wavrick
Attheia Wavrick
Chasseur de dragon
Messages : 286
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 25 Nov - 22:08

Alta alatis patent.
Advar & Attheia | Fin plantaisons 201

Rien ne valait le mouvement. Il empêchait de penser, il empêchait les larmoiements, les atermoiements. La patience d’Attheia est irréelle lorsqu’il s’agissait de fixer un adversaire sans ciller, une place forte assiégé, la respiration calme, imperceptible sous les lanières qui boucle sa poitrine. Mais ce n’était qu’une patience crée par l’anticipation, par la stratégie qui jugulait son ardeur. Ce n’était pas une vraie patience. L’immobilisme était la mort du combattant. Même lorsqu’elle avait perdu sa flamme, quand elle avait du encaisser le choc et de sa désertion (déchéance) et de sa défaite (échec cuisante), Attheia n’avait pas pu se morfondre. Elle avait laissé des bleus et des morsures sur les corps des prostitués des deux sexes, elle avait déchiré des draps et jeté des coupes, mais elle n’avait cessé de parcourir les pièces, les plans de batailles faisant rage dans son crâne. Plus de cinq minutes d’apitoiement était un plaisir coupable qu’elle refusait de s’autoriser. D’une certaine manière, Advar avait raison ; traquer un dragon la remplissait de joie. Ce ne serait pas un adversaire facile. Ce serait un combat impossible, à sa hauteur, et qui lui prendrait tout une vie. Cela l’empêchait de penser à ce qu’elle ferait, après, quand elle aurait accompli cette quête titanesque. De la même manière que sa retraite ne pourrait se faire que chez les Vigiles, ou qu’elle perdrait la vie au combat, sans faire de vieux os.

Depuis qu’ils avaient quitté Rivebois, elle respirait plus librement, une main sur les rênes, l’autre sur sa cuisse, proche de la garde de son glaive. Les attentions des villageois, les regards sur elle, le pépiement des oiseaux, la tendresse entre Advar et ses parents… cela l’agaçait, la caressait dans le mauvais sens du poil. La faisait se sentir étrangère, envahisseur en pays conquis – ce qu’elle était au juste.  Cela la forçait à se poser une question désagréable, aussi : est-ce vraiment pour eux qu’elle combattait ? Pour les protéger. Lorsqu’elle servait l’Empire, tout était clair, ici, mintenant… Les mouvements de son cheval entre ses jambes, la possibilité de scruter l’air frais d’un regard perçant, aux aguets tandis que le faucon tourbillonnait dans les airs, avec pour seul jugement celui d’Advar, celui d’un pair et d’un égal. Elle revenait dans son élément.

Elle ralentit sa monture pour laisser Advar la rejoindre, le regard songeur. La vieille… Ils avaient parler à tellement de gens, Advar extorquant en douceur leur confiance, tandis que Attheia analysant les informations perdues dans leurs racontars avec vivacité. « - A croire que tout ce qui a trait aux dragons nous mène vers des montagnes. » commente la jeune femme à mi-voix, les traits brièvement tendus, comme agacée par un souvenir qui lui revenait en mémoire. Son corps n’était pas prêt d’oublier l’ascension du Haut Hrothgar. Et son ego n’était pas prêt d’oublier le refus humiliant des vieillards en robe grise.   « - Le plus court, évidemment. »  La réponse n’est même pas un défi, ni une provocation. Elle tombe sous le sens.

Et Attheia réfléchit, poussant son cheval entre ses cuisses sur le chemin de terre qu’ils remontent ensembles. « - Si à défaut de dragons ou de monstres sanguinaires, nous pouvons nous occuper d’un ou deux bandits, l’escapade n’aura pas été vaine. » Elle tourne son regard vers Advar, interrogatif. Elle n’était peut-être plus de l’Empire et n’avait plus la charge de maintenir l’ordre en Bordeciel, mais elle l’estimerait toujours de son devoir. Est-ce faire un détour pour massacrer quelques bandits, sauver un marchand ou deux serait une perte de temps qui lui ferait grincer les dents ? Oui. Mais elle ne se détournerait pas, et cela apaiserait un peu sa conscience que de se faire la main sur eux. « - Tes parents dormiraient plus tranquille, sans bandits sur les routes, non ? » Cette fois, il y a une étincelle qui brille dans le regard d’Attheia. Farouche, un peu trop pleine de morgue. Cela lui reprend. Elle ne peut pas s’en empêcher. Attaquer avant de l’être. Juger ceux qui montrent une quelconque faiblesse devant elle. Il avait perdu un peu de crédibilité à ses yeux en le voyant choyer ainsi ses parents. Elle aurait pu le trouver touchant mais sa propre expérience de l’amour parental ne lui en donnait pas l’occasion. Ce que ses parents à elle lui avait légué n’avait rien à voir avec des recettes familiales ou un refuge où s’abriter en cas de tempête. Du sang, y compris le sien, le son des lames, et des histoires d’honneur qui vous étranglait plutôt que vous laisser pleurer, la vengeance et la dureté de l’existence comme des boucliers.  

Attheia presse un peu son cheval, trottant comme pour avaler les pinèdes et se jeter dans l’étreinte froide des montagnes, si lointaines à l’horizon, se jeter dans le lac, encore invisible, dans le creux des bassins nordiques.  Les rayons de soleil matinaux enflamment le bouclier qu’elle porte au dos de reflets de sang, rouge comme un coucher de soleil. Elle demande pourtant d’une voix forte, clamant en arrière, comme si elle le provoquait à la course. Ou à répondre, avec une sorte de joie vivace, fougueuse dans la voix. « - Pourquoi est-ce que tu es devenu un guerrier ? Un Compagnon. » Cet ordre – peut-être trop nordique, peut-être trop rustre pour elle. Mais elle comprenait leurs motivations. Et surtout leur fraternité lui manquait.

Revenir en haut Aller en bas
Advar
Advar
Héraut des Compagnons
Messages : 40
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Lun 26 Nov - 23:17
    La chevauchée était trop lente pour être celle d’un contingent de légionnaires ou de gardes, mais juste un peu trop hâtive pour être celle de voyageurs en errance. En effet, la monture de la chasseuse de dragon semblait avoir en commun avec sa cavalière son pas déterminé et militaire et martelait les pierres du chemin en y imposant son fer. Advar, de nature moins fonceuse et plutôt conservateur dans sa vitesse de croisière, gardait les arrières de la cavalière en ne cédant jamais vraiment au rythme choisi par cette dernière. Soit à cause d’une nonchalance tranquille et confiante, soit à cause d’un bien-être de se retrouver sur sa terre natale, Advar et sa monture emboîtaient le pas à la valkyrie avec le calme de ses premières chevauchées, innocentes et émerveillées.

    Après un certain moment où la cadence de l’un et de l’autre s’était stabilisée, Attheia tira un tantinet sur les brides afin qu’Advar puisse ranger sa monture à côté de la sienne. Bien qu’elle voulût d’abord aborder le vif du sujet et parler des informations recueillies au village, elle choisit ensuite de mentionner à Advar un truc ou deux au sujet de bandits. Pas le moindrement surpris, Advar sentit par contre une sorte d’anxiété interne le tirailler. Évidemment, le Héraut des Compagnons ne craignait pas quelques malfrats, lui qui servait depuis une bonne vingtaine d’années les victimes de leurs actes. Or, c’était davantage le tempérament impitoyable de sa partenaire, sa soif de combat qui le préoccupa au moment où cette dernière envisagea la possibilité d’accomplir la ‘’Bonne action guerrière’’. Si Advar était plutôt du genre à éviter les conflits, il devait se rendre à l’évidence que le modus operendi serait tout autre désormais, alors qu’il chevauchait avec Attheia. Au fond de lui, la furie de la combattante l’intriguait profondément et il n’arrivait pas à percer le mystère de ce feu qui la consumait.

    - Les journées et les nuits ont toujours été plutôt tranquilles à Rivebois. Aussi, les gens sont trop peureux pour s’aventurer dans des endroits où les ennuis pourraient les trouver.

    La veille, le Nordique avait senti le malaise de sa partenaire face au climat familial et à la relation qu’avait Advar avec ses parents. Au moment de regagner la couchette, il avait pensé à d’autres manières d’entamer cette mission, si elle était à refaire un jour. En fait, peut-être n’avait-il pas été lui-même confortable avec l’idée d’être accompagnée d’une femme qui n’était pas celle que ses parents avaient connue et chérie autrefois. D’une manière désinvolte et un peu à la rigolade, Advar lâcha entre un sourire et un rire :

    - Aussi, je suis désolé que tu aies eu à être témoin des manies de ma mère et du ridicule de mon père. Au moins, maintenant, aucun dragon ne pourra t’effrayer !

    En avant-midi, la chevauchée allait de bon train et les deux cavaliers sentaient bouillonner en eux la liberté si précieuse qui persistait chez les gens de Bordeciel, malgré les troubles de cette ère. Leur pas était rapide, tantôt accélérant, tantôt ralentissant alors que des collines les ramenaient un peu à la verticale. Advar était heureux de pouvoir connaître la femme dans un contexte différent et de pouvoir observer ses mimiques et les mouvements de son corps qui était majestueusement bercée par une chevauchée élégante et en parfait contrôle. Quand elle parlait, il aimait entendre sa voix mêlée aux chuchotements lointains des oiseaux et du vent. Quand il arrivait à la faire rire, il aimait voir son visage prendre le rôle de la femme et moins celui de la guerrière. Puis, Advar se demandait ce que que cette femme serait devenue si elle avait choisi la vie de paysanne, de noble ou, même, de mère.

    Dans son silence à elle, là où les songes ne sont connus que d’elle, elle devait s’être posé des questions similaires, car elle voulut s’enquérir de quelque chose, elle aussi. Advar, qui affectionnait particulièrement la partie du récit de sa vie qui intriguait sa compagnonne, répondit avec une grande liberté et aisance à son interlocutrice.

    - Je devais être un forgeron, comme mon père. Mais je n’ai jamais réellement pu rester en place et apprécier la routine de la forge. Très jeune, j’étais déjà un Compagnon : je partais en expédition et je rendais service à mon village.

    Advar, alors qu’il exposait l’histoire de son enfance, regardait ces mêmes étendues qui avaient façonné ce récit-même.

    - Chez les Compagnons, à Jorrvaskr, je voyais une continuité de la vie que j’avais connue à Rivebois. Des gens aimants et une famille unie. Mieux encore, je sentais qu’en leur donnant ma hache et ma loyauté, je pourrais protéger toutes ces choses qui ont toujours été importantes pour moi.

    Il regarda la cavalière et lui transmit une joie sincère à travers l’or de ses iris.

    - J’ai élargi ma famille, en quelque sorte.

    Craignant que le malheur eut frappé Attheia comme il l’avait frappé lui, Advar, empli de compassion, mais peut-être naïf ou maladroit, voulut lui aussi en savoir plus sur les raisons qui poussaient une femme de haute naissance à prendre les armes et à ne vivre que sur le terrain.

    - T’as une famille, toi, j’imagine ?


    Advar, moqueur, renchérit.

    - Je pense qu’une femme doit avoir une bonne raison de se lever le matin et de partir à la recherche d’un mangeur d’hommes de la taille de trois chevaux au garrot !

    Mais une partie de lui sentait que les similitudes entre leurs histoires respectives étaient justement la raison de leur rencontre.




HRP
: Et voici le jet de dé pour la suite de notre jolie promenade: jet de dé
Revenir en haut Aller en bas
Attheia Wavrick
Attheia Wavrick
Chasseur de dragon
Messages : 286
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Mer 26 Déc - 10:31

Alta alatis patent.
Advar & Attheia | Fin plantaisons 201

Elle devrait s’excuser, Attheia sent le ver du doute s’insinuer dans sa poitrine. Ce n’est pas commun, mais depuis qu’elle avait vu son assurance voler en éclat, sous les hurlements du saurien, c’était de plus en plus courant. De plus en plus désagréable, aussi. L’ancienne questrice est habituée à reconnaître ses erreurs quand elle en fait - une erreur tactique, de jugement, elle s’efforce de penser à tout, mais nul impérial est imparable. Reconnaître ses erreur pour ne plus les faire est une donnée de base dans son esprit - s’excuser d’un comportement qui a pu être déplacé, sans qu’elle ait conscience est plus délicat. Le fait était qu’elle avait l’habitude de rencontrer les gens tranquilles, les paysans peureux, les honnêtes travailleurs en portant le casque impérial, qui la dispensait d’avoir l’air humaine et de réfléchir à leurs émotions, à dialoguer avec eux. Elle les protégeait, les rabrouait, leur adressait le minimum syndical de mots et pouvait se détendre, cachée dans les baraquements des gardes - avec des hommes et des femmes qui avaient gagné son respect. Entre les deux ? Elle était mal à l’aise - et sans doute désagréable. ”- Tes parents sont agréables, ne t’excuses pas. C’était aussi embarrassant que touchant.” Elle secoue la tête, et inspire brièvement, cherchant ses mots. Ils étaient gentils et ils avaient fait de leur mieux pour être agréables - l’amour qu’ils portaient à leurs fils était visible. Mais elle n’avait rien à faire dans cette famille et elle roule un peu des yeux, cherchant contenance et … comment épargner les sentiments d’Advar ? Oui quelque chose comme ça. ”- Tu tiens des deux, alors j’ai de l’entraînement pour une meute. “ Elle lui lance un regard moqueur, plein de défi, avant d’autoriser la chevauchée à occuper son esprit. Elle devait se concentrer sur ce qu’elle savait faire.

Lorsqu’il reprend la parole, Attheia concentre son attention sur son compagnon, lui jetant des coups d’oeil lorsque son regard quittait un instant la route ou les arbres maigres qui encadraient la route pavée par l’Empire. Elle est intriguée, la curiosité étincelant dans son regard en coin. La forge - il sentait le cuir et l’ours, elle n’était pas étonnée de son choix de carrière. ”- Je dois admettre que votre fraternité fait envie.” elle acquiesce, l’éclat plus vif dans son un regard. Elle claque sa langue contre son palais lorsque Advar lui renvoie la question. Elle avait un nom et un lignage. Une famille ? Pas au sens où Advar en avait deux. “- J’ai rejoint ma famille.” C’était amer sur sa langue, malgré son sourire sincère, et légèrement trop fier, trop confiant. Elle avait perdu cette famille, qui n’était de toute façon que l’ombre d’elle-même. Mais elle reprend la phrase d’Advar, avec une moue amusée.

Puis le feu revient. Attheia fronce les sourcils, clairement circonspecte. “- Pourquoi aurait-elle besoin d’une raison ? Il n’y a pas besoin de raison pour se montrer à la hauteur et protéger ce qu’on doit, avec honneur.” Quelqu’un qui n’aurait jamais vu Attheia en colère jugerait qu’elle est en train de mépriser, outragée, Advar - elle en est encore loin, sur son échelle. Elle ne se voit pas comme le résultat de malheurs ou d’un destin contraire. Elle pense plutôt à ce qu’elle a accomplit et lorsqu’elle reprend la parole, elle choisit ses mots avec lenteur.  Sûre d’elle, malgré l’ombre pensive qui se cache derrière ses paroles. Elle n’a pas l’habitude de se pencher trop sur ce qui a été fait - ce qui reste à faire l’intéresse plus. “- Le dragon a tué la plupart de mes compagnons, de mes hommes et femmes sous mes ordres. Mes parents servaient l’Empire jusqu’à l’arrivée des Thalmors. Je l’ai servi à mon tour, j’ai voulu restaurer l’honneur familial. L’Empire…” N’était plus qu’un mot et de jolies armures chatoyantes.

Le temps que Attheia grimace, sa phrase tourne court, prise dans le bruit de craquement qui les assaille : l’arbre devant lequel allait passer la jeune femme craque soudain d’un bruit de tonnerre, et tombe au sol, au travers de la route, mordant de peu le museau de son cheval. ”- Akatosh ! ” peste entre ses dents l’impériale, le bras brièvement engourdi quand une lourde branche, accrochée à l’arbre lui tombe dessus. Son cheval avait l’habitude d’un dragon - manquer de se faire écraser par un arbre n’était pas suffisamment pour le faire paniquer, et il piaffe légèrement devant le tronc avant que Attheia lui fasse faire demi-tour, son regard cherchant ceux qui veulent les prennent au piège. ”- Là-haut !” Elle désigne du menton le contre-fort le long de la route, petite montée où une silhouette a disparu. Passée la première surprise, et la honte de s’être faite surprendre, elle reprend du poil de la bête, son arbalète retrouvant un poids familier sous ses doigts - “- Je ne te laisserais pas l’honneur.” murmure-t-elle à Advar avec un sourire en coin, tandis qu’elle observe les trois bandits qui viennent les prendre à revers, couverts par leurs comparses archers. Mais elle en tient déjà un joue, son destrier immobile. Le souffle calme, régulier, bien plus que lorsqu’elle sentait son coeur compressé à évoquer des souvenirs un instant auparavant. Attendre le premier mouvement de l’adversaire - pour ça, Attheia est patiente.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia
Revenir en haut Aller en bas
 

Alta alatis patent | Advar & Attheia

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1


 Sujets similaires

-
» I'm just a woman trying to make a name for herself outside her family | Attheia
» Real queens fix each other crowns. | Attheia.
» Tarde venientibus ossa | Livia & Attheia
» [ IB1 ] Audaces fortunat adiuvat [ Alundor & Attheia
» Advar





Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
There be Dragons :: Bordeciel :: Blancherive :: Rivebois-