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Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
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Sujet: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 17 Déc - 17:42

I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Date du rp Clarciel 200
Partenaire Yildun
Climat, météo, saison, heure Estemarche, aux abords de la ruine dwemer d'Alftland. Nous sommes donc en hiver, il neige.



I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Yildun & Wyn
Clairciel, jour 1

Il n’avait même plus mal. Ou il avait trop mal. Tout ce qu’il restait était une douleur diffuse et lancinante, atroce, qui le crucifiait de la tête aux pieds, des lames de fond brûlantes au milieu d’un océan de plaies à vif. De la tête à son pied, et à son absence de jambe, qui, fantôme, n’était plus qu’un supplice. Il sentait la morsure glaciale de la neige sur sa joue, sur sa main gauche, déposée entre les flocons. Il se sentait refermer les doigts sur l’étendue enneigée, il sent l’odeur du sang mais il ne parvenait pas à ses muscles de ramper un seul mètre de plus.  Wyn avait envie d’hurler à la mort. Il avait sans doute hurlé de douleur à un moment ou à un autre, assez pour éveiller un daedra, et sa gorge était sèche comme du papier de verre. Cela ne pouvait pas se finir ainsi – il en aurait pleuré de pure frustration. Ses muscles ne répondaient pas, ses nerfs étaient tellement saturés que son corps tout entier était comme paralysé et s’était décidé à s’effondrer comme une pierre, là, sur un pont suspendu d’Aftland. Il avait réussi à lancer un sort de soin, qui lui avait permis de ne pas se vider de son sang sur place, étendu raide mort sous les pales de l’hélice qui tournait, dorée comme un hélianthe avide de sang. Conjurer son familier pour s’y accrocher de doigts qui tremblaient. Implorer quelque chose de le sortir de là. Wyn sentait le vent glacial de Estemarche ébouriffer ses cheveux, rabattre sa capuche sur son crâne et il était incapable de bouger. Il serrait les dents, mais toute son obstination bornée et nordique était incapable de faire autre chose que mourir. Il ne pouvait pas accepter de mourir là, comme ça, sans rien savoir, après avoir bravé toutes les probabilités pour juste survivre et… il était à des jours de marche du premier hameau. Personne ne viendrait jusqu’ici. On retrouverait un cadavre, et ses carnets de notes, rien à piller.

Il se réveillerait dans l’antre d’Hermaeus Mora et il ne savait s’il voulait pleurer, mourir de terreur, hurler d’indignation devant cette ironie tragique ou cédait aux ravages de sa curiosité dévorante, au « tant mieux » qui chuchotait, féroce, dans son crâne. Hermaeus Mora. C’est la terreur qui le ramène à la conscience, pur shot qui le tire des brumes des cauchemars, de l’étreinte noire des tentacultes qu’il sent se refermer autour de son corps. Il devrait se réveiller en hurlant, mais à la place il suffoque, il bégaye, à moitié délirant : « - Her…Her… » Entrouvrir les yeux étaient douloureux – ses tempes lui faisaient mal, et la part rationnelle de son esprit expliquait, distante de ses sensations et émotions, que cela devait être un contre-coup de la douleur, du choc, de l’épuisement magique, physique et spirituel que lui avait causé les moyens déployés pour survivre, coûte que coûte. La perte de sang.

Le ciel, le blanc, blanc, ciel, neige, blanc, cela tourne. Il sent la larme qui coule au coin de son œil geler sur sa peau. Il sentait à nouveau sa joue, qui n’était plus enfouie dans un oreiller de neige éternelle, mais contre quelque chose de chaud, de vivant, qui n’avait rien des pulsations horribles du daedra. Il était porté, et l’odeur des vapeurs dwemers disparaissait en faveur de celle de son foyer, de l’air vif et frais de l’hiver, des vieux livres et de son père. Puis le mage se sent de nouveau entraîné, prisonnier d’une étreinte qui entraîne sa panique, d’un contact dont il doit se débarrasser, il s’agite désordonné, mais la douleur le saisit à nouveau, l’inconscience retombe sur lui, chape de plomb refermant la douleur en fusion qui le submerge.
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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Sam 23 Déc - 17:55

I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Il se demandait bien ce qu’il faisait dans un coin aussi reculé d’Estemarche. Il faisait un froid a vous geler les os sur place. Il avait beau être bien couvert, le vent fouettait son visage sans aucune pitié pour lui. Ni même pour la pauvre créature couinant derrière sa nuque, recroquevillé dans ses propres plumes en recherchant la chaleur de son propriétaire pour sourire. Au moins n’était-il pas le seul à souffrir dans cette histoire. Elle avait beau être aveugle, la chouette était bien plus solide qu’il n’y paraissait. Jusqu’à ce que quelque chose attire son attention… Il n’aurait jamais imaginé tomber sur un tel spectacle de sa vie. Attiré par les ruines, il avait commencé à suivre les traces dans la neige, le vent glacial commençant même à lui brûler légèrement les pommettes.  Et malgré l’impression de perte de son nez, c’est bien l’odeur du sang qui traversa sa narine encore valable. Lui arrachant même une grimace avant de continuer de s’approcher en plantant solidement le bâton dans le sol enneigé pour s’aider à avancer. Avant de trouver enfin les premières traces de sang. Il était frais… Pas de doute quand il vient plus bas la silhouette d’un individu un peu plus bas.

Sans attendre, il se jetant sur ses traces pour le retrouver. La blessure était… très grave. S’il ne faisait rien dans les prochaines minutes, cette personne allait mourir. Il défait un morceau de tissu propre de sa sacoche avant de l’enrouler au-dessus de l’endroit où la jambe était sectionnée pour ralentir l’hémorragie, rien que pour lui faire gagner quelques précieuses secondes. Il retournait enfin l’individu pour rencontrer un visage humain qu’il ne prend pas le temps de regarder bien longtemps. Glissant ses bras en dessous de son dos et de ses jambes pour le soulever avec quelques difficultés. Les affaires et vêtements de chacun ne lui rendant pas la tâche plus aisée, bien au contraire. Heureusement pour eux deux, ils avaient un abri : les ruines. En s’enfonçant à l’intérieur, ils finiraient par trouver un endroit stable et non recouvert de poudreuse pour pouvoir commencer le travail. Alors il marchait, après avoir coincé son bâton de pèlerin dans le dos et la chouette couinant dans sa nuque et l’homme entre ses bras. « Chut… Tout va bien… » Soufflait-il malgré le vent emportant a moitié sa voix. S’il bougeait trop, Yildun perdrait l’équilibre et tous les deux seraient foutus.

Après quelques instants, il pouvait le poser sur une sorte de vieille table de pierre à l’intérieur des ruines, ne prenant guère le temps de s’intéresser au décor autour de lui. Se débarrassant immédiatement de leurs affaires, déchirant le pantalon de l’homme pour avoir une meilleure visibilité… Il nettoya d’abord la plaie avec de l’eau, avant d’apposer ses mains juste au-dessus du futur moignon alors que sa magie enveloppait l’air et l’espace. Il en avait pour un long… très long moment pour le sauver de la mort ou même de la gangrène. Une longue fin de journée et même de nuit s’annonçait pour le prêtre.
Appuyé contre une pierre, il portait sa gourde a ses lèvres pour s’hydrater. Il avait réussi à allumer un feu avec le bois qu’il avait pu trouver aux alentours. La pièce se réchauffait un peu, juste assez pour que le froid ne soit pas un problème. Il avait couché l’homme tout près du feu pour ne pas qu’il fasse une hypothermie à présent. Et il prenait quelques minutes de repos. La crise était passée. Il n’était pas hors de danger, mais au moins était-il stable pour le moment. Nahvla était posé au-dessus de ce qui servait de cheminée, se réchauffant les plumes sagement.

« Wyn Ysciele. » Voilà donc qui il était. Le fils de son maître. Un petit garçon qu’il avait connu durant son enfance quand lui et sa famille faisaient halte à l’auberge de Markath. Il retrouvait le sage à travers lui malgré la blancheur presque morbide de sa peau. Il secouait la tête, fermant les yeux quelques instants. On pouvait dire qu’il n’avait pas changé, toujours aussi aventureux. Mais pour le coup, si Yildun n’avait pas été présent dans ces ruines, alors le père Ysciele aurait souffert d’une grande peine dans les jours à venir.
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Sam 23 Déc - 20:47


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Yildun & Wyn
Clairciel, jour 2
Sa tête était lourde, douloureuse, et la moiteur de sa sueur gelant sur place, ne fait que le rendre plus mal encore. Wyn est encore à demi endormi, ou plutôt inconscient et il ne perçoit pas encore le déséquilibre de son corps, l’incomplétude de son côté gauche. Ni la douleur, assourdie par les sortilèges qui ont drainé son sauveteur, et qui perdurera des jours encore. Sa vie entière peut-être. Il sent l’épuisement de tout son être et la migraine saillante à ses tempes. Revenir à la conscience est douloureux, pire que lorsqu’il a eu la main brisée, pire que lorsqu’il est tombé des hautes marches de Markarth et qu’un message a été dépêché pour retrouver son père en urgence, de peur que jamais le petit Ysciele ne se relève. Rouvrir les yeux est un effort conscient, qu’il regrette presque immédiatement tant ses paupières sont lourdes.

Dwemer. Dans son champ de vision, il voit le support métallique d’une arche voûtée de pierre, comme seuls les elfes disparus en sont capables. Il pourrait presque dater l’architecture, réfléchit une part de son esprit, celle qui se refuse à abandonner ou à s’apitoyer sur son sort, à se noyer sous la douleur. Il aperçoit un bout du ciel nocturne, si pâle du côté d’Estemarche avec le temps continuellement à la neige, le ciel noir et un bout d’une des lunes, entre les barreaux dorés qui closent certains éléments architecturaux dwemers de manière caractéristique. Il est dans l’une des tours à la surface d’une ruine dwemer. Wyn reconstitue le plan de la pièce de mémoire - une table de pierre sans doute, quelques éléments métalliques qui traînent. Carré. De pierre, Sans doute fermé sur trois côtés, et la grille de l’autre, mécanisme plus ou moins facile. Il avait campé dans une tour semblable avant de descendre dans la gorge enneigée, sur les fins ponts de bois et corde. Alftland ?

Durant un instant, la douleur est lointaine, il y a le ciel où va pointer l’aube, il y a la pierre impénétrable, solide depuis plus de vies humaines que Wyn n’en connait. Le son du feu qui craque, timide, mais qui répand sa chaleur contre le côté gauche de son corps, presque trop chaud. Le mince froufroutement de plumes les unes contre les autres. Une respiration. Le temps est suspendu et Wyn autorisé à reprendre ses esprits, à sentir, ressentir avec tous sens tendus vers son environnement.
L’instant suivant la panique oppresse sa poitrine et le mage inspire une bouffée d’air encore trop froid. Alftland. Le piège qui se déclenche avant qu’il puisse l’éviter, le sang, le choc, la douleur, le cri qui résonne sur la pierre, la terreur, Hermaeus Mora.

Pendant quelques longues secondes, Wyn a l’impression d’agoniser et sa poitrine se soulève trop brusquement, les yeux écarquillés. Sous ses doigts pourtant, il sent la pierre, et la chaleur du feu sur sa peau, luttant pour réchauffer une peau qui a fait un bref voyage dans l’oblivion. Il expire. Le souffle tremblant, la buée a peine visible dans l’air qui s’est réchauffé plus vite que son corps gelé. Immobile comme un gisant, Wyn finit par poser les yeux sur son compagnon, l’homme qui se repose à quelques pas de lui, sans doute somnolant jusqu’à ce que le soleil se décide à se finir de se lever. Il m’émane rien de dangereux de lui et Wyn régule sa propre respiration difficile à la manière dont sa poitrine s’abaisse et se repose. Une chouette, une cape sombre, d’où la neige a eu le temps de fondre. Des cheveux que le regard encore mal ajusté du mage a le temps de confondre avec des lambeaux de grive. Les lèvres sèches de Wyn se séparent, mais il ne trouve rien à dire, si l’homme ne l’a pas encore entendu angoisser. Il reste silencieux. Partagé entre la question de son identité et la sensation de le reconnaître.

”- Etes-vous réel ?” C’est un compromis comme un autre et c’est la question la plus pressante pour Ysciele qui se force à murmurer, la voix rêche d’avoir hurlé comme si on le tuait au milieu d’une banquise où l’on ne se perd que pour mourir. Ce n’est que lorsque le regard unique de l’homme croise les siens qu’il fronce les sourcils, sans essayer de se redresser. Il pense à la familiarité avant de penser “borgne”. Destin, raillerie daedrique, sécurité, avant de penser à un enfant qu’il connaissait. ”- Tu.” murmure-t-il. Il le connaissait. Mais était-ce un rêve, un délire, un complot ? Il sent ses doigts, réchauffés par le feu, au moins et il se redresse sur son bras, pour se tourner un peu plus vers le feu, éclaircir sa vision et ses pensées, son corps encore engourdi - pour son bien, mais cela il l’ignore.
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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Sam 23 Déc - 22:57

I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



La fatigue avait enlacé le corps d’Ithan comme une vieille amie. Il était plus résistant à ce genre de choses, mais il fallait dire que ce qu’il venait d’accomplir n’était pas une tâche aisée. Cela lui avait pris énormément d’énergie et sa longue marche dans la neige juste avant de trouver le corps a moitié mort du jeune explorateur n’aidait pas. Mais grâce à Kynareth et soit-elle louée pour cela, il avait eu assez d’énergie pour sauver la vie de Wyn Ysciele. Il n’oubliait pas de remercier la belle dame de la nature et du voyage alors qu’il se mettait à somnoler non loin du feu, oubliant un peu le monde autour de lui. Juste quelques minutes, laisser son énergie se reformer, se reconstruire en lui pour accomplir un meilleur travail encore pour aider le blessé inconscient a quelques mètres de lui. Il dormait encore et tant mieux. Son esprit et son corps venaient de subir un traumatisme si important qu’il lui faudrait des années pour s’en remettre. S’il arrivait à passer au-dessus de cela un jour bien sûr. Ce qui n’était pas le cas de tout le monde, et dans ce cas, comment leur en vouloir ? Impossible.

D’un coup, d’un seul, il détourne la tête et ouvre les yeux quand il sent du mouvement à ses côtés. Et surtout, les respirations chaotiques qui accompagnent le blessé. Comment ça, il était bien réel ? Il ne répond pas immédiatement. Il n’était pas étrange ou même rare qu’un blessé grave se pose ce genre de questions. Et encore moins qu’il le dise à voix haute. Bien, il semblait avoir repris conscience. Il se passait une main dans la nuque sous sa capuche avant de prendre appuie et de se relever souplement pour rompre les quelques mètres les séparant l’un de l’autre. Venant se mettre à genoux tout à côté de lui. « Tu ne dois pas bouger Wyn. » Cela sonnait comme un conseil, doux à l’oreille et pourtant on pouvait déceler qu’en bon médecin, ce n’était pas le genre de conseil qu’il fallait ignorer. « Ton corps a subi un traumatisme très violent. Il ne faut pas gaspiller tes forces. » D’une main calme, il vient le rallonger, avant de se défaire de sa cape lentement pour venir le poser sur le corps tremblant du blessé. Le coinçant bien à l’intérieur tendit qu’il observait la blessure de Wyn.

Il posait une main rassurante sur sa poitrine, essayant de capter son regard et son attention, le temps que Rhil soit encore éveillé. « Je suis Yildun, j’ai été l’élève de ton père pendant plusieurs années. L’enfant qui jouait avec toi dans les recoins de Markath. » Il essayait de le rassurer, de lui donner un point de repère dans son esprit qu’il devait être bien embrouillé. Il relevait sa main, venant caresser un instant ou même plusieurs ses cheveux pour le rassurer. Il attrapait sa gourde avant de l’aider a relever la tête doucement, sans brusquerie. Puis poser le goulot contre ses lèvres pour lui faire boire quelques gorgées. Il ne fallait pas qu’il se déshydrate non plus. Sinon tout cela ne servirait à rien. Il finirait par souffrir encore plus. Il reposait délicatement sa tête contre le coussin sous lui, refermant sa réserve d’eau. « Je te ramènerai a Markath. Dès que ton corps me permettra de te bouger sans crainte. Ne t’en fais pas. » Il ne fallait pas le paniquer, seulement le rassurer. Cela prendrait du temps et les réserves seraient maigres a deux. Mais ils y arriveraient. Kynareth protégerait leur voyage, avec de la chance, la neige se calmera peut-être d’ici-là.
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Lun 25 Déc - 21:29


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Yildun & Wyn
Clairciel, jour 2
Ne pas bouger – l’un des innombrables conseils auxquels Wyn est totalement sourd. La main ferme de Yildun sur sa poitrine le maintien au sol contre son grès, et le mage en vrac grimace, lutte pour se relever un instant avant d’abandonner. Il referme les paupières et repose l’arrière de son crâne contre le sol. La salive qu’il avale difficilement a un goût vicié et de sang, mais il sent plus réel, ancré dans la réalité alors que ses doigts effleurent la pierre froide sous lui. Il expire par le nez, surpris que cela ne lui fasse pas mal, ça. “- J’ai remarqué.” Son corps avait subit un traumatisme très violent. La justesse de la phrase lui ferait livrer un sourire en coin, amusé, et un sourcil arqué, moqueur s’il en trouvait la force. Son âme avait subi un traumatisme très violent, avait été arrachée, rachetée, mise à nue, mise à genoux, réintégrée. D’elle personne ne s’en souciait alors que Wyn était bordé comme un enfant, avec plus de douceur que sa mère n’en avait jamais mis. Seulement lors de sa convalescence, après sa chute, ses deux parents se relayaient pour le border sur son lit de pierre, avec des doigts de fées comme s’il était de cristal.
Sa remarque était un autre gaspillage inutile de ses maigres forces, mais le semi-breton a toujours été une forte tête. Il est vivant. Il veut bouger, respirer, et sentir le poids de la main ferme mais douce sur sa poitrine l’oppresse à nouveau, alors qu’il est bien trop conscient de l’enserrement de la cape autour de son corps. Il n’était pas claustrophobe, se força-t-il à se rappeler - il aimait par-dessus tout les souterrains étroits dans lequel son corps fin et musclé parvenait sans peine à se glisser. Pour semer un poursuivant autant que pour sortir des sentiers battus par un trop grand nombre d’aventuriers.

Wyn repose les yeux sur son sauveur., tandis qu’il boit quelques gorgées comme un enfant. Ou comme l’eau claire pour le voyageur terrifié de mourir, l’ivrogne à la tête lourde et au corps décomposé.  Yildun. Maintenant que son nom avait prononcé, c’était comme un sceau qui s’était ouvert pour libérer leurs souvenirs communs. Yildun. Il avait joué avec l’enfant dans les rues de Markarth, lui avait demandé ses poèmes préférés, sa mère lui avait tressé ses cheveux déjà clairs à la nordique. Cela expliquait qu’il connaisse son nom, et Wyn s’apaise un peu. S’il l’avait soigné… soit il n’était pas très doué, soit les dommages très profonds, car la jambe de Wyn le lança à nouveau le temps que Yildun le repose délicatement sur son coussin d’infortune. ”- Pourquoi es-tu là ? Où… Nous sommes toujours à Alftland ?” Le nom dwemeri revient à ses lèvres, pathétique. Ne pas savoir ce qui s’est passé, ce qu’il y avait au bout du tunnel le brûle, mais il est terrifié des ombres qui grandissent déjà au coin de leur tour, alors là bas… L’eau fraîche du soigneur lui a rendu un peu de sa voix, encore rauque et ébréchée.  Les doigts dans ses cheveux forment une berceuse qui lui rappelle qu’il est réel. Il perçoit sa vision rendue floue par les larmes de douleur, du froid, et la brûlure du feu près d’eux, mais il bat des paupières et reprend, grave - ”- Mes blessures ?” Il sent que le moindre mouvement le mettra à l’agonie, mais il relève la tête, comme pour être sûr que la main de Yildun ne se transformait pas en vrilles noires et nébuleuses, tentacles prêts à l’enlacer, à le serrer, à briser ce qui restait de sa santé mentale et de son corps. Les doigts usés sur sa peau, sur sa tempe, qui cherchent autant à l’apaiser qu’à l’immobiliser se transforment en tentacules noires, les tatouages encrés dans la peau pâle s’agite de leurs propres volontés sous le regard épuisé, embué de larmes du mage agonisant. Il ne peut rien contre le sursaut de panique lui renvoie, comme une boule de feu lancée à toute vitesse, dans l’inconscience. Les yeux blancs et or dans leur orbite, avant que ses paupières ne retombent, comme sa tête contre le sol, évanoui et les traits marqués d’effroi et de souffrance.


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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 31 Déc - 18:50

I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Beaucoup de questions. À laquelle il fallait répondre. Ce n’était pas la première fois qu’il allait devoir apprendre à quelqu’un qu’il était maintenant privé d’un membre. Qu’il allait souffrir le reste de sa vie de douleur, d’avoir l’impression qu’il était là, pour découvrir dans un hurlement qu’il n’en n’était rien, face à la cruauté de la réalité. Et ce n’était jamais un plaisir de le faire, ce n’était pas une habitude qu’il aimait avoir prise. Un soupire passait sur ses lèvres gelées, alors qu’il observait avec attention le visage pâle du fils de son ancien mentor. La peine lui étreignant un peu la poitrine. Ce n’était jamais facile. Mais autant commencer par le plus facile, avant de venir lui faire comprendre que le reste de sa vie serait en grande partie accompagnée de souffrances physiques quotidiennes. « Oui. Nous sommes dans une des bâtisses à l’abri du vent. » Et de la neige. Mais il ne fallait pas tarder à partir. Certaines bêtes pourraient être attirées par l’odeur du sang malgré la tempête de neige. Il aurait bien voulu répondre qu’habituellement, il n’avait pas de raison de se trouver ici. Les routes et le monde était son quotidien. Mais il finirait de l’achever s’il disait cela.

« C’est mon travail d’être là. » Il n’avait pas mieux à répondre au mage sur l’instant. Et puis il n’était même pas sûr qu’il comprenne l’entièreté de ses paroles en vérité. Ils verraient cela plus tard. Il n’avait même pas le temps d’ouvrir la bouche pour faire entrevoir la vérité à l’unijambiste que déjà celui-ci tournait de l’œil dans ses bras. Un souffle lourd s’échappait de sa poitrine, de nouveau le cœur serré de le voir dans un tel état. Il reposait délicatement son crâne contre le coussin de secours fait de sacs et d’affaires alors qu’il se poussait sur le côté pour revenir au niveau de sa jambe. Reposant les mains juste au-dessus de sa blessure alors que sa magie s’échappait pour reprendre le travail.

3 jours plus tard, sur les routes

Le corps inerte, mais vivant de Rhil à l’arrière d’une charrette en piteux état, juste assez solide pour un chemin de quelques jours pour transporter une personne et quelques affaires. Il avait profité du calme entre deux tempêtes de neige pour commencer son voyage. La neige était épaisse, solide, fatiguant énormément son corps et son esprit. Bien que ce dernier soit plutôt pris par autre chose : les yeux de Wyn. Il avait cru à un mirage, à la fatigue des soins intenses offerts à celui qu’il avait sauvé quelques jours auparavant. Mais non. Il avait une marque, il avait les yeux dorés, il avait passé un pacte. Avec un Daedra. S’il croisait le père Ysciele ça allait vraiment mal se passer. Et il ne pourrait certainement pas mentir à son ancien professeur. Il secouait un peu la tête, jetant un regard en arrière vers le mage enveloppé dans les couvertures pour qu’il survive au froid. Les prochains jours, mois, allaient être très longs.

3 jours plus tard, Markarth, antre de Wyn Ysciele

Cela faisait un moment que Wyn ne s’était pas réveillé. Il allait finir par perdre des forces à ce rythme-là. Il fallait qu’il mange, si ce n’est au moins au boire. Il avait dû aussi gérer Silfir, la jeune assistante du mage qui avait manqué de faire une crise de panique en voyant son maître rentrer dans un tel état. Une gentille demoiselle, mais visiblement en état de choc par ce qu’elle venait de voir. Les soins commençaient à faire effet sur le long terme. Il était toujours aussi blanc, mais il craignait beaucoup moins pour sa vie. Il avait dû la jouer a quitte ou double en le transportant durant pratiquement une semaine. Il semblerait que Kynareth, une fois encore, avait épaulé Yildun dans son périple et l’en remerciait gracieusement chaque seconde où il n’avait pas l’esprit occupé par son patient. Enfin, du mouvement. Silfir était parti en ville pour aller faire plusieurs courses. Et il valait peut-être mieux. Ce qui allait suivre, n’allait pas être beau à voir. Et même s’il était prêt depuis le premier instant, il n’était pas sûr qu’avoir en plus une secrétaire sensible à ses côtés soit une bonne idée. Il s’approchait du lit calmement, venant se poser sur le côté en observant le visage du blessé « Wyn ? ».
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Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 31 Déc - 20:58


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Yildun & Wyn
Clairciel, jour 7

Qu’est-ce qui était le pire ? L’inconscience et ses chimères, les frissons de terreur et de fièvre qui agitaient Wyn sous les fourrures et les contorsions de son corps pour échapper aux monstres qui pourrissaient son âme et se nourrissaient de ses cauchemars ? La sensation de tentacules poisseuses et brûlantes d’énergie néfastes qui s’enroulaient autour de ses membres ? Les courses effrénées dans Apocrypha  et les grimoires dont les textes s’effaçaient sous ses yeux ? Ou les brefs moments de conscience où ses yeux lui donnaient l’impression de brûler, l’envie de se les arracher de ses orbites ? La douleur assourdissante dans sa jambe, et les cahots de la route réveillaient la douleur comme des lances dans sa cuisse ? Le froid et la fièvre qui se battaient en duel en ne lui laissant que de brefs instants de conscience où il ne parvenait qu’à boire quelques gorgées d’eau et balbutier des gémissements étranglés.

Emerger de l’inconscience donnait un effort titanesque. Les paupières lourdes se rouvrirent sur des yeux rougis, bleu clair bordé d’or corrompu. Le ciel de pierre sous ses yeux était familier et avant de comprendre quoi que ce soit, la respiration de Wyn expira violemment, libérant ses poumons. Il connaissait cette fissure dans la pierre, présente au-dessus de son lit. Pousser les portes de Château-Roche et se faufiler entre les éboulis protégés par les gardes, longer la rivière Karth et le lac souterrain pour pousser les doubles portes de son laboratoire. Une volée de marches, une porte s’ouvrant sur le palais intérieur, une autre vers son musée. Enfin ensuite ses appartements, dédales souterrains interminables. Les couloirs qui s’enfonçaient vers le sol, aujourd’hui condamné par un gaz toxique que Wyn n’avait pas eu la tête à gérer – de l’autre côté le véritable laboratoire de recherche, les appartements de Silfir… et enfin les siens.

Les tables de pierre étaient constamment encombrées de papiers, plumiers et livres anciens dans son salon, où l’ingénieurerie dwemer réchauffait l’atmosphère de ses pistons et de la vapeur dégagée par les rouages en mouvement, et les flaques d’huile créées par le goutte à goutte des mécanismes laissés à l’abandon par le maître depuis un bon mois. Si l’on poussait une grille de métal doré, on arrivait enfin dans sa chambre… mais à la place de la chaleur intime attendue, habitée, la pièce semblait abandonnée. C’était presque un miracle ( petit nom de son assistante en réalité ) qu’il n’y ai pas des toiles d’araignées dans les coins. La cheminée de pierre était immense et chaleureuse, encadrée par des sièges confortables et une bibliothèque remplie ( le bois pliait visiblement sous le poids ) m ais les braises étaient constamment froides. Une table ronde et quelques sièges… servaient d’énième bureau. Deux, trois marches, menaient à sorte d’estrade ronde – un muret tel un balcon permettait de voir le feu, mais derrière se trouvait l’ouverture vers l’alcôve d’un lit immenses, aux couvertures de fourrures innombrables, tâchées d’encres indélébiles.

Wyn passa sa langue sur ses lèvres sèches et se racla la gorge pour ôter le nœud qui s’y était niché. Il avait du carton dans le carton, et ses yeux lui piquaient encore comme s’il avait pleuré pendant des heures. Pourtant, il tourne lentement la tête sur le côté pour observer l’homme penché au-dessus de lui. Cela n’avait pas tellement de sens, le nordique au regard calme sur lui, envoûtant, sur son lit. Il faisait tâche dans cet univers de pierre, de métal et papier. « - Yildun. » Wyn sourit doucement, le murmure presque inaudible. Il tend la main, sans but réel et cherche à se redresse un peu sur son coude, ses yeux observant la pièce, inquiets. « - Où est Silfir ? » Il fronce ensuite les sourcils, les souvenirs lui revenant. La panique aussi. Alftland. La neige. La douleur. Le tentacule noire sur son torse, envahissant son cœur et serrant jusqu'à lui faire écarquillé les yeux, effaré. « - Hermaeus ? Où est… Non…» Il a un sursaut angoissé, saisissant la main d’Ithan marquée de tatouages semblables à ceux qui rampaient sur sa propre gorge. Lui broyant les doigts de son étreinte, comme pour vérifier qu’il s’agissait d’un être humain, qu’il était réel. Mais son mouvement fut interrompu par la douleur saisissant son moignon, sur lequel il s’était appuyé sans y penser. Un cri sans son s’échappa de ses lèvres, et plié en deux de douleur Wyn agonisait plié sur son lit, le front contre sa cuisse.
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Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Lun 15 Jan - 21:48

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Il est rassuré de voir l’homme enfin reprendre conscience, assis à ses côtés, il n’osait point bouger. Attendant patiemment que Wyn réponde à son appel. Mais mieux encore, il reconnaît le visage qu’il a en face de lui. Il semblait avoir perdu de sa fièvre délirante, par sécurité, il approchait avec douceur sa main de son front pour toucher le front du fils de son ancien maître. Il était un peu poisseux, il faudrait lui faire prendre un bain pour le laver, pour lui retirer sûrement cette impression d’être sale. Il avait du mal à sourire à cause de son inquiétude, de voir cet homme replongé dans l’inconscient de son esprit. Mais plus le temps passé, plus c’était bon signe : Rhil était sur la voix de la guérison. Et il voulait que cela continue. « Doucement Wyn, j’ai envoyé Silfir faire quelques courses à Markarth. » Il fallait qu’il reste le plus calme possible. Il voyait le compte à rebord s’amoindrir devant ses yeux. Il ne savait toujours pas pour sa jambe. Son corps faisait abstraction pour le protéger du choc qu’il allait ressentir. « Wyn, écou- Wyn ? » Quand il sent les doigts de Rhil sur les siens, il grimace. Non pas parce qu’il est surpris, mais parce qu’il lui fait mal.

Il lui broie les doigts sous sa poigne comme pour arracher ses tatouages et sa peau, méfiant. Et le nom de Hermaeus revient une fois encore caresser ses oreilles. Discret, il se mordait un peu la lèvre inférieure. C’était dangereux, mais il était trop tard pour changer les choses maintenant. Et ce n’était pas le moment de changer de sujet. Il approchait ses doigts prudemment pour le ramener à lui, essayant de capter son regard, essayant de le ramener à la raison et sur le même plan astral qu’eux. Il soupirait, prenant une grande inspiration et son courage à deux mains pour annoncer une nouvelle fois, son terrible diagnostique. « Ecoute moi. Tu as du tomber dans un piège à Alftland… Le piège a sectionné ta jambe. Je suis navré Wyn. » Il aurait peut-être pu essayer de retrouver la jambe, la nettoyer et avec sa magie… Mais c’était dangereux. La jambe avait dû être déchiqueté, malgré la conservation avec la neige… Les risques d’infections étaient trop grands. Il avait préféré se concentrer sur la vie de Wyn plutôt que sur une jambe perdue dans les kilomètres de neige du lieu. Il n'y aucune bonne manière d'annoncer une telle chose.

« Je suis vraiment désolé Wyn. » Son bras entourait lentement l’arrière de son crâne pour poser le mage contre son épaule. Son autre bras se chargeant de tenir solidement son dos. Il pouvait hurler, se débattre, maudire les dieux et les hommes ou même lui, qu’importe. Il avait tous les droits du monde de le faire. Mais il ne pouvait le laisser seul. Il allait être perdu, terrifié, encore plus que maintenant. C’est aussi pour cela qu’il avait envoyé la douce Silfir ailleurs. Elle n’avait pas à voir son maître ainsi et lui n’avait pas à se donner en spectacle malgré lui à son apprentie. Massant de ses doigts sa nuque sans quitter un instant le blond alors qu’il le laissait à ses émotions et son esprit qu’il savait bien au-dessus de la moyenne surchauffée sous les informations déferlant en lui comme une cascade. Fermant même un instant les yeux pour respirer le plus calmement possible. Laissant sa présence seule essayer de réconforter de manière complètement dérisoire l’homme. « Pardon de n’avoir pu faire plus… ».
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Mar 23 Jan - 12:03


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Yildun & Wyn
Clairciel, jour 7

Cela n’avait été qu’un court répit, le temps de reprendre son souffle et d’alléger un peu la torture dans sa poitrine; se réveiller dans son lit, aux côtés d’Yildun. La peur d’Hermaeus obscurcissait les coins de la pièce, et la sueur poisseuse empestait ses vêtements, rendait fiévreux son esprit encore affaibli. Pourtant, ce fut un répit, un refuge, une douce ignorance qui ne dura pas longtemps. La douleur qui assaillit son moignon l’avait courbé en deux, s’accrochant à Yildun comme à son sauveur, comme si son contact pouvait étouffer la douleur qui le brûlait de l’intérieur, foudre sanguinaire, envahissant sa jambe jusqu’à anéantir ces nerfs en entier.

Le cri meurt dans sa gorge, et se finit en gémissement misérable, effondré contre l’épaule d’Yildun. La douleur reflue, la crispation de ses muscles et de tout son corps aussi, mais avec une lenteur proche de l’agonie. Il se laisse enlacer, envelopper mais les bras et les mots l’atteignent mal, comme soumis à une épaisseur de pierre au-dessus de lui. Autour de lui, une écorce ou carapace qui tétanise chacun de ses muscles, sous le choc. Il est un bloc blotti contre Yildun, et ses doigts sur sa peau ne délasse aucun muscle tandis qu’il assimile l’information. La douleur dans sa cuisse a reflué, mais elle est trop présente pour être oubliée.
Les difficultés de sa vie à venir, il ne les imagine pas encore – la marche qui descendait de son lit, les kilomètres de couloirs serpentant dans la roche qui lui servaient de laboratoires et de bibliothèques, l’observatoire de sa tour, inaccessible, tour d’ivoire sans princesse. Markarth tout entier. La dépendance envers son indépendance. L’inadéquation de son corps, devenu étranger et diminué, difforme, monstreux. Les mois à se battre pour clopiner, à rester enfermer entre quatre murs, mais l’épuisement, la douleur toujours compagnonne l’empêchant de se concentrer sur rien. Les regrets et la frustration. La peur de perdre tout, y compris Yildun – mais, ça, cette peur elle met du temps à se faufiler en lui, à l’instant elle n’est pas encore consciente alors que, les yeux dorés du mage sont écarquillés, fixent le vide par-dessus l’épaule d’Yildun.
Soulagement dans la tourmente, mais combien de temps avant l’humiliant retour ? Silfir n’était pas là pour observer sa déconfiture et sa honte. Pour voir l’homme qui la terrorisait par ses remontrances et ses ordres, qui l’oubliait un jour sur deux, recroquevillé contre un autre, à sentir les larmes piquer ses yeux. Combien de temps ? Wyn est vulnérable au possible et il inspire, expire, inspire, sa respiration sonore, paniquée dans sa poitrine qui se soulève jusqu’à toucher celle d’Yildun en cadence désordonnée. Il s’accroche à lui, et les larmes brûlent ses yeux, déjà fatigués par la lèpre qui y a éclot. Sa jambe a été sectionnée. Sectionnée. Le terme n’évoque pas la douleur, ni l’amputation, le terme est presque terne, trop long pour être appliqué à la situation. Evoquant un événement déjà vieux d’une semaine, à l’autre bout du monde. Ce n’est pas réel.

Il se sentait sale et misérable, pitoyable, estropié, handicapé. Pire que tout, vulnérable. Ce n’est pas un cri qui déchire sa gorge cette fois, comme si toute sa hargne avait été laissée avec sa jambe, pourrie et dévorée par les Chaurus au fin fond d’une ruine oubliée. Juste des gémissements minables, et des hoquets étouffés contre le vêtement du prêtre.« - Pourquoi… » Sa phrase préférée passée ses lèvres dans un sanglot sans larmes. Il n’attend pas de réponse. Pourquoi. Parce que Aedra, parce que manque de prudence, parce qu’enthousiasme, parce qu’il a choisi d’explorer seul, parce qu’il l’a voulu. Il ne pleure pas, ses yeux irrités laissant échappés quelques larmes au coin des paupières, des premières rides, brûlantes comme l’acide. Les sons qui échappent sa gorge pourtant, gémissement misérables, bredouillement qui hurlent contre la réalité. Non. C’est impossible. L’homme est du genre à se battre pour contre l’impossible, à ignorer les chances et les risques, buté comme un idiot jusqu’à avoir ce qu’il vouloir, revenir en arrière, briser les interdits. Alors il gémit des non, non, il nie la réalité, il conteste. Il bredouille que ce n'est pas possible, il se heurte à un mur, il refuse d'accepter.

Puis, les faits reprennent leur logique inéluctable. Irréfutable.
Il se recule, posant ses mains sur le torse d’Yildun, l’écartant lentement, sans force et pourtant les bras solides et rigides comme de la pierre. Pour le fixer, toujours aussi pâle, ses longs cheveux ordinairement coiffés en arrière touchant ses pommettes et sa gorge, comme s’il venait de s’éveiller d’une nuit de passion. Une nuit tourmentée. Il fronce les sourcils, et met les doigts sur ce contre  quoi il peut combattre. « - Tu ne peux pas être ici… tu… » Il se passe une main sur le visage se frottant le front  pour tenter d'avoir la main sur ses pensées, sur le doute et la peur qui traversent son regard troublé. La confusion s'éteint et son visage se ferme.  Il penche légèrement la tête sur le côté, maintenant Yildun à distance, tandis qu'il semble capturer son essence du regard, mesurer l'écartement de ses pommettes, chercher le regard de son œil blanc, compter chaque début de ride de son visage.  « - Pourquoi es-tu là ? » Demande-t-il doucement, et sa posture craintive est en totale contradiction avec la fermeté de sa question, comme si elle se voulait menaçante. C'était son travail d'être là avait dit Yildun et la nausée revient aux lèvres de Wyn, saisit d'un frisson fiévreux, qui ébranle tout son corps d'un bloc.  La tête lui tourne et il baisse les yeux, s’appuyant sur le matelas, et sur Yildun à la fois pour reprendre souffle et stabilité.  Cela n'empêche pas sa mâchoire sde se crisper et son visage de se tordre. « - Pourquoi es-tu à Aftland ? Tu es.. tu es un prêtre. D’un Aedra. Ou bien cela aussi a changé ? » Il voudrait le repousser, le frapper, mais est trop faible pour se traîner à l'autre coin du lit.

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Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Mar 30 Jan - 19:33

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Il n’avait pas de réponse a lui offrir. Le destin ? Les dieux ? La malchance ? L’imprudence ? Comme si Rhil ne s’en doutait pas et qu’il n’avait pas déjà une petite idée de pourquoi il se retrouvait dans cet état-là. Il ne pouvait rien dire. Gardant les lèvres scellées en l’écoutant attentivement. Le refus qui passait sa bouche et les larmes en coin de ses yeux. Violente prise en compte de la réalité. Inéluctable. Les preuves pouvaient se voir, elles pouvaient se ressentir dans sa chair. Et puis le goût amer dans la bouche, le goût de la douleur et de l’échec. Plus rien ne pourrait lui ramener sa jambe a présent. Yildun lui-même avait ce goût-là sur la langue. Incapable de lui offrir une nouvelle jambe, d’apaiser sa douleur physique et psychologique. Il en souffrirait, jusqu’à la fin de ces jours, jusqu’à son dernier souffle. Alors les gémissements que le blond laisse échapper, ils les écoutent sans lui dire de se calmer. Il fallait que ça sorte. Et cela pouvait même continuer des heures s’il le fallait, il attendrait. Patient, presque impénétrable dans ses expressions alors que pourtant, la douleur lui écrasait la poitrine d’empathie envers son ami d’enfance.

C’était à son tour de fermer les yeux quand il sentait un nouveau contact physique contre sa peau. Se laissant repousser à sa guise, sans essayer de vouloir lui résister et de lui offrir un quelconque réconfort. Il n’en voudrait pas pour l’instant. Il ne pouvait être là qu’en acte de présence. Une épaule solide sur laquelle il pourrait se reposer. Bien sûr qu’il pouvait être ici. Il pouvait être n’importe où, c’était la raison même de son existence à ses yeux. Être ici et là, au gré de ses envies et d’un chemin discret à travers deux arbres l’éloignant des chemins bien délimités par les tracés de Bordeciel. La question était légitime cependant. Mais il préférait prendre son temps pour lui répondre. Observant la tension s’inscrire sur les traits de Rhil, renfonçant l’effet de ses rides, comme s’il avait pris dix ans d’un seul coup. « Je ne peux laisser quelqu’un dans le besoin tout seul. » Répondait-il doucement, sans aucune force dans sa voix pour ne pas l’effrayer plus que l’instant présent. Et c’était vrai, comment pourrait-il le laisser sans personne pour l’aider ; hormis avec une apprentie magicienne qui entame le véritable apprentissage d’une mage. Qui n’est peut-être même pas spécialisé ou qui connaît trop peu la magie de soin pour s’occuper de son mentor.

« Wyn… » Il essayait de l’appeler, de l’encrer dans la réalité présente. Bien que son propre regard soit happé par les couleurs multiples dormant dans les yeux d’un homme à l’agonie qui venait de passer un pacte avec un Daedra. Ce n’était sûrement pas la première fois ni la dernière fois qu’il en verrait un se disait-il en son fort intérieur. « Je suis toujours un prête de Kynareth. J’obéis à ses mots et ses préceptes. Venir en aide aux gens des voyages. Aider ceux qui en ont besoin. » Le prenait-il encore pour une hallucination ? Ou pire encore, un messager d’Hermaeus ? Etant donné sa réaction, l’un des deux était fort probable. Sans le violenter, il attrapait doucement sa main pour l’inviter à poser ses doigts sur sa poitrine de nouveau. « Ecoute. Je suis bien vivant. Je ne suis pas d’un autre plan astral. Je ne suis qu’un homme. » Il tenait sa main contre sa poitrine, laissant le temps au temps, laissant Rhil à Rhil. La douleur, la solitude... Ils n’étaient que des hommes. Il sentait l’angoisse envahir tous les pores du mage et ça, c’était mauvais. Il n’avait pas envie qu’il cache ses émotions, mais à ce rythme-là… Il se mordait très légèrement la lèvre inférieure, cherchant une solution pour ne pas que Rhil se mette à hurler et à faire une crise de panique d’un tout autre niveau. Comment prouver qu’il était bien lui ? « Ton père, je suis partie avec lui, j’ai été son élève pendant quelques temps te souviens-tu ? Et puis, nous nous sommes rencontré de nouveau à l’Académie. » Ravivez des souvenirs, rappeler des choses que tous les deux n’avaient pas pu oublier. « You know me, Wyn. ».
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Lun 5 Fév - 23:28


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?

Yildun & Wyn
Clairciel, jour 7
Quelqu’un dans le besoin. C’était ce qu’il était, ce qu’il est, ce qu’il sera, pour le restant de sa vie. Il n’est même pas de ces guerriers lardés de cicatrices, des moignons gagnés au combat pour défendre la veuve et l’orphelin. Qui ont des histoires à raconter, qui impressionnent au coin du feu, que Rhil n’a jamais regardé avec un mélange de crainte et de répulsion. Pas pour leurs cicatrices et peaux lacérées, leurs corps puissants, mais leur vie par les armes si incompatible avec la sienne. Il ne les envie pas, n’a pas pitié d’eux non plus. Mais savoir d’une manière définitive, poignante dans son cœur qu’il aurait besoin d’aide à jamais… qu’il ne serait plus jamais libre de ses mouvements et de gambader librement. Les escalades des roches qui avaient fait son enfance, se faufiler dans les terrains accidentés de ruines dwemers à moitié effondrées, tendre des pièges aux machineries dwemers encore actives, explorer sans avoir de comptes à rendre à quiconque, seul, prenant son propre temps et ses notes sans se soucier d’aucun regard… C’était fini.

Le vagues de choc successives avalent et épuisent Wyn. Il réalise petit à petit, et chaque nouveau sursaut de sa conscience, chaque lancée en avant de son imagination et chaque hypothèse de son intellect le serre le cœur, la gorge, l’empêche de respirer, compresse son cœur dans sa poitrine. Il sent le cœur d’Yildun battre sous ses doigts, et le battement de son propre cœur à ses tempes, se confondant, harmonie désaccordée qui augmente sa panique. « - Ce n’est pas possible. » Il murmure, sa voix étranglée dans sa gorge. Il n’est qu’un homme et la douceur de son vêtement transmet sa chaleur aux doigts de Wyn, où le sang ne circule plus correctement. Il n’est qu’un homme et son sauvetage ne peut être du fait des hommes.

Le froid l’envahit, partant de ses extrémités jusqu’à son buste, avant qu’une bouffée de chaleur et de panique ne l’envahit, coupant son souffle un peu plus. Il cherche de l’air, sans en trouver, étouffant un instant avant que la voix d’Yildun ne se rappelle à lui et que son regard, vague et terrifié ne se déporte vers les siens. Sans changer d’expression, le tourbillon doré de ses yeux semblant reprendre vie sous l’œil unique du prêtre. Quelles chances y avait-il qu’Yildun se trouve là, quand il se mourrait ? Dans l’absolu nulle part blanc, à une journée de marche de la première masure, les routes enneigées jusqu’à disparaître et n’avoir jamais existé. Quelles chances y avait-il qu’il voit son corps étendu dans la neige ? Leurs chances de survie même étaient minimes, mais Wyn acceptait d’y croire, son esprit scientifique ne se heurtait qu’à l’impossible équation de leurs chemins se retrouvant à nouveau. Ici et à ce moment. Il hausse la voix, perdant le contrôle, détresse criante dans sa voix. « - Tu ne peux pas m’avoir trouvé sans lui ! Il t’envoie ! Tu n’es que son agent glorifié, je sais, je trouverais je travaillerais !» Le cri résonne sous le plafond de pierre, il promet à un aedra absent, sa voix s’étrangle dans sa gorge, sans oxygène, abîmée par ses hurlements de douleur, encore.  

Son père. Ses yeux scintillent un peu plus fort, son estomac se tord d’angoisse. Enfant, adolescent, il voulait juste sentir le regard tendre de celui-ci sur sa tête blonde. Ses parents l’aimaient, sa mère vaincrait un dragon et l’armée d’Ulfric pour lui, mais son père ? Son père il voulait lui plaire, il voulait son respect, il voulait lui prouver quel homme, quel mage il pouvait être. Il avait été jaloux, de l’attention de son père sur Yildun, et s’était retourné à ses études. Il connaissait Yildun. Il souffle, cherche sa respiration, crispé contre Ithan, non recroquevillé autour de son épaule, assez proche pour que ses cils effleurent sa joue.   « - Nous étions des enfants… nous… cela n’a aucun sens… » Quelle cruauté pour l’Aedra de dépêcher le prêtre à son obédience désintéressée ? Hermaeus n’était pas un prince daedrique sadique, mais il demeurait sans morale, et Kynareth… comment, pourquoi… le retour du sort, le contre-coup du destin giffle Wyn, et le désespère soudain plus que la perte de sa jambe, ou sa propre vie scellée au service du prince.  Il cherche ses mots et son souffle, et s’effondre lentement dans l’inconscience, le visage inquiet d’Yildun dernière vision avant le noir.


Jour 9

Sa dernière conversation décente avec quiconque, relevait d’il y a bien quarante-huit heures. Mais Wyn était incapable d’en tenir les comptes. Ces heures, il l’avait passé sous les fourrures de son lit, bercé par le ronronnement des conduits de métal, les expirations des pistons familiers. Les bruits familiers apaisaient son âme encore ébranlée, et les soins dont il n’avait guère conscience, atténuait la douleur encore vive, lui permettant de dormir et de refaire ses forces. Les linges humides n’effaçaient sa sueur que temporairement, mais pourtant, malgré son teint mal et ses traits parfois crispés, Wyn dormait profondément, blottit sous les fourrures qui mangeaient ses joues à la barbe à présent épaisse. Il ne s’éveillait que brièvement, buvant un peu d’eau ou d’infusion, avant de céder à la torpeur, frissonnant. Les yeux clos parfois, il mettait du temps à sombrer dans l’inconscience salvatrice, à sentir le regard d’Yildun sur lui, et sentir les frissons qui rompaient presque sa colonne vertébrale alors qu’il lui tournait le dos. Incapable de soutenir son regard, et il n’avait pas, pour la première fois de sa vie, envie de parler. Pas maintenant, pas encore. Sa gorge était serrée, son esprit opaque. Lorsque le sommeil le prenait, il se détendait enfin.

Jusqu’à cette seconde nuit. Rhil repousse les fourrures d’un geste sûr, comme si le tas de peaux ne pesaient rien et lentement il passe ses jambes sur le côté du lit. Son pied nu droit se repose sur la pierre froide, et  Rhil perçoit la marche de pierre grise sous son pied gauche inexistant. Les yeux ouverts mais fixes, il lève le menton pour fixer le coin opposé de sa chambre, dalle de pierre lourde décorée de métal dwemer et son souffle se coupe à nouveau dans sa poitrine. Sa voix sort de sa gorge, sans timbre, inaudible, mais compréhensible. « - Je dois… je vais… m’y remettre.. vite, vite… j’ai perdu du temps. Je suis désolé. Navré. Navré, pardon… je vais travailler, étudier, j’ai un livre ici.. » Sa voix basse parle sans sa vivacité habituelle, calmement, troublée par instant, apaisante par d’autres, alors qu’il s’adresse à un prince daedrique qu’il ne voit pas. Encore endormi, mais le dos droit et le corps vif, il se relève, se tenant droit sur une jambe – mais lorsqu’il veut descendre la marche, son corps déséquilibré s’effondre en avant.

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Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Jeu 15 Fév - 23:17


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Le spectacle auquel il pouvait assister était, dans un sens, pathétique, brisant un peu plus le cœur du prêtre à chaque seconde qui passait. Il ne pouvait nullement lui en vouloir d'être ainsi, d'être terrifié à l'idée que tout était bien trop bien huiler, comme un magnifique engrenage. Au moins ne délirait-il plus sur son existence ? C'était peut-être cela la chose la blessante. Mais il n'était pas l'heure de se plaindre, il n'était même pas assez égoïste pour se sentir vexer par ce doute persistant en Wyn. Alors avec les quelques armes qu'il possédait, il essayait de le calmer du mieux qu’il pouvait. Avec les souvenirs communs qu’ils partageaient tous les deux. Quand ils partaient à l’aventure dans tout Markarth. Avec souvent, sa petite sœur sur les talons voulant faire la grande fille en suivant les garçons et leurs explorations. Mais lui ? Un serviteur de Hermaeus ? C’est vrai qu’il avait la tête de l’emploi, il aurait voulu rire aux éclats si sa poitrine n’était pas compressée par l’inquiétude et la peine qu’il portait pour son patient et ami. « Je suis un prêtre de Kynareth. Mon devoir est d’aller par monts et par vaux sur tout Bordeciel pour venir en aide aux nécessiteux. C’est elle qui m’a conduit à toi. » Et non pas un quelconque un Daedra malfaisant. Il resserrait lentement son corps contre celui de Wyn, alors qu’il le sentait de nouveau partir entre ses doigts. Consciencieusement, il passait doucement ses doigts sur les cheveux de Wyn afin de dégager son visage avant de le coucher avec douceur sur le lit. « Je suis désolé… Je suis désolé Wyn. » Litanie d’excuse alors qu’il remontait le drap sur lui pour ne pas que le mage puisse prendre froid… S’il avait pu le protéger d’un simple rhume.

Jour 9

Il était plongé dans un sommeil lourd et profond, sans pouvoir l'interrompre pour vérifier qu'il allait bien. Le seul moment où Wyn reprenait un semble de conscience, c'était quand plusieurs fois par jour, il portait de l'eau à ses lèvres pour ne pas qu'il se déshydrate. Et puis le mage retombait dans les méandres de son inconscience sans un mot. Lui-même a bout de force, il ne pouvait plus rester auprès de Wyn pour la nuit. Il avait besoin de reposer son dos sur un semblant de matelas pour reposer son corps et son esprit. Il ferait du mauvais travail s'il était fatigué, pire, il pourrait faire une erreur. Même si la vie de Wyn n'était plus en danger, ce n'était pas pour autant qu'il fallût se relâcher. Alors, en cette nuit, il avait décidé de le laisser en paix. Le dos du prêtre réclamait du repos, son corps entier même. Il avait l'impression d'avoir porté des sacs de pierre pendant des heures, pendant des jours même. Alors qu'en soit, Rhil n'était pas bien épais. Tout cela résultait de sa fatigue psychologique, accumulé en beaucoup trop peu de temps. Il avait installé sagement sa paillasse près du feu, couché sur le côté, laissant le sommeil le prendre alors que ses yeux -bien qu'un seul en voit- se perdaient dans les flammes.

Son sommeil était si profond qu'il ne rêvait de rien. Simplement du silence, du noir, le calme et la tranquillité. L'inquiétude s'effaçant des traits de son visage, comme si tout allait pour le mieux. Oui, il devait aller mieux. Il le devait autant pour Wyn que pour sa propre santé. Le feu était en train de mourir quand il entrouvre les yeux lentement devant lui. Autant à cause du froid qui s'immisçait sur sa peau que les bruits qu'il entendait. Il se retournait un instant sur le dos alors qu'il passait une main sur son visage, il avait déjà repris des couleurs visiblement. Il semblait bien moins fatigué qu'il y a quelques heures encore… « Wyn ? » Sa voix était encore bloquée dans sa gorge, ensommeillée. Avant de s'éclaircir la gorge, sans comprendre un traitre mot des marmonnements du mage. « Wyn ? » Il appelait d'une voix plus forte pour découvrir Wyn, debout. La vision était… Troublante. Limite dérangeante quand on remarquait le moignon de sa jambe amputé. Son sang ne fit qu'un tour avant de se précipiter hors de sa paillasse pour se relever, manquant de tomber lui-même en avant sous la précipitation. « Wyn ! » Il se jetait presque en avant pour rattraper l'homme tombant en l'avant. Il aurait pu se briser le crâne. Yildun grimace à cause du choc entre son genou et la pierre, mais rien ne l'inquiète dans l'immédiat. Il retournait le mage aventurier précipitamment entre ses bras, vérifiant son visage et son corps. « Wyn… Tu es avec moi ? Je sais que tu n'es pas loin… On va se recoucher d'accord ? ».

D'une main douce, il caressait son visage avant de descendre sur la poitrine du blond, écoutant les battements de son corps, essayant de calmer son inquiétude et la sienne. Tout allait bien… Une simple crise de somnambulisme semblait-il. Il glissait délicatement un bras sous son dos, puis sous ses jambes avant de bander ses muscles et venir le porter lentement, sans perdre l'équilibre. Sans arrêter de parler, de murmurer une litanie de mots rassurant à l'oreille de son ami pour le garder calme et ne pas violenter un somnambule jusqu'à sa couchette où il l'y allongeait dans la plus grande douceur. Wyn était si fragile, presque délicat en cet état. Il n'avait qu'une envie, le couvrir de sa protection et de son affection. Mais il le couvrait doucement des différentes couches de peaux de bête pour le réchauffer, mais aussi des draps à disposition. « Tout va bien… » Il se posait sur ses genoux tout à côté de lui, gardant une des mains de Wyn entre les siennes pendant qu'il l'examinait attentivement, vérifiant que tout allait bien, qu'aucune blessure ne s'était rouverte. Tout n'irait pas bien dans les prochains mois. Ils seraient les pires pour Wyn. Ses doigts s'approchèrent de son visage, venant replacer une mèche de son oreille. « Mais je serai là… Je te le jure… » Il serait là pour lui.
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Lun 19 Fév - 22:17


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?
Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 9
Il ne se sent pas tomber, ni au sol, ni dans l’inconscience, ni dans les bras d’Yildun. Hermaeus Mora, prince daedrique de cauchemar, de science et de savoirs, c’est tout ce que ses yeux ouverts, qui ne cillent peuvent voir, plongés dans un profond sommeil de traumatisme. Le regard mordoré rencontre l’œil d’Yildun sans y voir plus que la lumière puissante d’un luminaire perché au milieu des ténèbres sans fond, écartant de lui le vert doré d’Apocrypha transformée en ruines dwemers par son esprit torturé. Il ne sent rien, ne voit rien, seul le sentiment d’urgence qui oppresse sa poitrine, les tentacules qui menacent d’avaler son souffle avant qu’il inspire. Il est inconscient, insensible au monde qui l’entoure, pensant être valide, pressé, surveillé, éveillé – sinon aurait-il pu crier qu’il était effrayé, seul, et qu’il se sentait tomber dans les ténèbres impénétrables de son propre esprit, découpé, disséqué, démembrés par les petites pincements des automates de dorés, et que c’était un mensonge terrifiant – tout ne va pas bien. Rien ne va bien, n’ira bien et aucune promesse d’aurore ne pouvait effacer les cicatrices qui meurtrissaient à jamais sa chair, son corps incomplet, difforme.
Enfin sa poitrine s’apaise, et se rendort, se soulevant et s’abaissant profondément, comme pour montrer d’autant plus sa maigreur, ou le sifflement dans sa respiration fragile.

Ses yeux sont douloureux, et le mage refuse de les rouvrir, effrayé de la lumière qui risque de les abîmer un peu plus, il le pressent. Il sent pourtant sous sa joue la douceur d’une fourrure, et la sensation des doigts près de son visage, qu’il avait rapproché de sa joue, les sien repliés autour de cette main chaude, plus chaude et vivante que la sienne et qui lui servait presque d’oreiller alors qu’il a replié deux bras contre sa poitrine, entraînant l’homme qu’il a forcé à dormir à son chevet contre lui. Wyn se réveille lentement, et prenant garde à maîtriser sa respiration qui effleure à peine les tatouages d’Yildun. Il se souvient d’avoir rêvé d’une fuite éperdue, paniquée, dans des couloirs sans fin, la chute, et une voix réconfortante à son oreille pour seule guide, pour seule raison qui empêchait son cœur d’exploser de peur sur l’instant. Les yeux clos et les gémissements effrayés, et la voix douce qui lui promet qu’il n’était pas seul, quand bien même ne voyait rien dans son rêve aux limites floues et à la panique constante, gardé en vie par ce fil d’Ariane inconnu.

La terreur et la course-poursuite s’estompent alors qu’il finit de s’éveiller et que son souffle s’apaise. Il se redresse lentement, échappant au bras tatoué et aux couvertures amoncelées avec un frisson. Le feu n’a pas été rallumé et la chaleur a quitté les pierres, sa mince chemise ne le protège en rien. Il se redresse et s’assoit sur le bord du lit, précautionneusement comme pour ne pas éveiller Yildun– il lui jette un coup d’œil, pour voir le prêtre endormi à ce qui était il y a cinq minutes ces côtés. L’avait-il veillé ? Il semblait encore fatigué, malgré la vision encore floue de Wyn, malgré ses souvenirs inexacts de l’homme. Idiot – bien sûr que l’homme avait dû le sentir s’éveiller, quitter son giron et ses bras. Wyn lisse les couvertures qu’il a délaissé, refermant le trou d’air froid qui devait se glisser jusqu’au borgne.

La vision de son pied nu effleurant la marche de pierre, et le vide incohérent à côté, là où devrait se trouver l’autre le révulse et lui donne envie de vomir. Ce n’est pas normal. Il serre les couvertures sous ses poings et inspire profondément, tête penchée en avant luttant contre l’envie de se recroqueviller sur lui-même pour combattre la nausée. Il devrait dire à Yildun de s’en aller. Qu’il n’avait pas à s’imposer cela auprès d’un éclopé bon à rien, et qu’il devait y avoir de la vie, à l’extérieur de ce tombeau de pierre. Qu’il n’avait pas envie d’être vu aussi faible, qu’il avait des larmes à laisser couler dans la solitude. Qu’Yildun ne devrait pas perdre du temps avec lui – Wyn a un.e assistant.e, des amis, une famille, peut-être, il pourrait se débrouiller sans lui, ou au moins devrait-il en avoir l’orgueil. C’est loin d’être le cas pourtant – il veut qu’il reste. Il ne veut pas être seul et la perspective d’être abandonné à nouveau dans cette chambre de pierre silencieuse le fait trembler. Il n’a pas envie d’être seule, la demande ne passe pas ses lèvres, mais il n’ose pas non plus se retourner vers son ami d’enfance…
L’odeur, sa propre odeur prend d’assaut ses narines. Sa chemise trempée de sueur colle à son dos, imprègne sa peau des mauvais relents de la fièvre, de la mort et de la folie et il secoue la tête, se passant la main sur le visage avec dégoût. « - J’ai besoin de prendre un bain, un vrai… » Il se retourne à demi vers Yildun, posant sa cuisse amputée sur le lit pour tourner le buste vers lui. Son visage se plisse, ses cheveux poisseux retombent sur son visage et la honte, la peur refont leur chemin jusqu’à ses traits fatigués, la voix qui sort comme un murmure de sa poitrine, comme s’il voulait qu’Yildun puisse l’ignorer. « - Peux-tu … m’aider ? »
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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Sam 10 Mar - 19:18



I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Il l’avait veillé. Il était resté tout à côté de lui, entre confort et inconfort, inquiétude et quiétude. Il avait peur de le voir se réveiller de nouveau, supplier qu’on le laisse travailler et le voir tomber sous ses yeux sans être capable de bouger, imaginant Wyn se fracasser le crâne contre la pierre des ruines dwemers. Il n’avait pas compté les secondes et les minutes passées à rester ainsi, allonger tout à côté de lui, un bras protecteur entourant Wyn. Se disant que si jamais il s’endormait, il pourrait au moins le sentir bouger et ainsi l’empêcher de se blesser. C’est sur cette pensée que son esprit se focalisait, jusqu’à devenir de plus en plus flou, se laissant happer contre sa volonté par un sommeil dont il avait terriblement besoin. Au contraire de Wyn qui ne vivait que des cauchemars depuis l’incident, ce n’était que le vide des songes et des rêves dont il ne souvenait pas dès que ses yeux s’ouvraient. Il se réconfortait en se disant que cela ne devait pas être si important pour qu’il s’en souvienne.

Pourtant, son plan si parfait pour sentir le mage s’enfuir de ses bras n’eut pas l’effet escompté immédiat. C’est seulement après plusieurs minutes après l’éveil du blond que Yildun commençait à émerger très lentement. Lorsque ses pupilles se rétractaient face à la lumière qu’il rencontrait, c’était pour découvrir le dos de Wyn. Sa chemise lui collant la peau certainement à cause de la transpiration des derniers jours. Cette même odeur qui venait rencontrer ses narines sensibles, à peine éveillé de ses rêves. Il plissait malgré lui le nez, alors qu’il se redressait lentement. Se posant sur son postérieur alors qu’il se passait une main dans les cheveux, sans faire de commentaires sur le fait qu’il était resté auprès de lui toute la nuit au lieu d’être sur sa propre paillasse. Il n’avait pas envie de l’inquiéter pour le moment, il pourrait lui poser des questions sur son somnambulisme une fois qu’il serait un peu plus détendu. Son regard se détournait pour rencontrer le visage de l’autre, si triste, si épuisé, si désespéré...

« Bien sûr. Attends un petit peu que je puisse préparer cela. » Il ne faudrait pas maintenant que sa condition s’aggrave pour manque d’hygiène. Jusqu’à présent, il n’avait pas voulu le brusquer en lui proposant, mais là n’était plus la question à présent. Il s’excusait d’un regard avant de se relever avant de commencer à faire le tour de la pièce jusqu’à pénétrer dans une autre et y disparaître. Suivant les tuyaux traversant la pierre jusqu’a trouver le cabinet de toilette du propriétaire des lieux. La vapeur envahissait l’endroit, commençant à faire couler l’eau dans la baignoire, celle-ci était déjà chaude avec la chaleur ambiante et la vapeur qui se dégageait. Alors qu’il passait l’eau dans la baignoire, il s’essuyait le bout du nez à cause de la légère transpiration engendrée par la vapeur et son manteau. Il n’était pas mieux que le mage de Markarth. Loin de là, il devrait prendre un bain à son tour après lui, il avait honte d’être un guérisseur aussi peu soigneux.

Finalement, il réapparaissait devant son patient, s’approchant de lui. Il faisait tomber son manteau pour être plus à l’aise. Avant de se pencher vers Wyn. « Allons-y, tout est prêt. » Il l’accueillait entre ses bras pour le soulever, passant un bras sous les siens pour essayer de le faire marcher sans grand résultat. Sans commentaire, il passait son autre bras sur ses genoux pour le soulever contre lui. « Je suis désolé. » Il savait que l’autre devait avoir honte d’être porté ainsi, comme un infirme, comme un enfant. Mais si c’était pour le fatiguer, cela n’en valait pas la peine. Alors pour l’instant, il devrait faire avec. Non, ils devraient faire avec, tous les deux. Il le déposait sur une chaise, mise à cet endroit exprès près de la baignoire. Avant de se retourner, pudiquement. « Je ne regarderai pas. Je te laisse retirer tes vêtements et si besoin, je te poserai à l’intérieur. » Il avait peur qu’il ne glisse, qu’il n’ait pas assez de force dans ses bras.

Après un moment, toujours le dos tourné, il demandait d’une voix douce. « Veux-tu que je sorte ? » Des jours qu’ils étaient collés l’un à l’autre. Il comprendrait si Wyn ne désirait pas le voir pendant quelques heures. C’était son droit le plus absolu.
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Jeu 29 Mar - 23:52


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Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 9

Les secondes qui passent forment une danse macabre autour de la tête de Wyn, couronne de justification qui peine à rester autour de sa taille. Il a acquiescé, la bouche sèche, sans regard le départ de Yildun hors de la pièce, sans l’avertir du dédale, des impasses, de la zone plus bas condamnée depuis avant son arrivée, et des crépitements des pattes de l’araignée sur le sol de pierre. Il se contente d’inspirer, expirer, comptant les secondes entre chaque bouffée d’air, pesante comme du plomb dans son estomac, comptant les secondes avant qu’Yildun ne revienne ou l’abandonne, engloutit par le tombeau qu’est devenu ses appartements. Les marches à ses pieds sont insurmontables, ses pieds lourds comme du granit. Son pied. L’amputation ne rend pas plus léger.
Le son qui s’échappe de sa gorge lorsqu’il se sent soulevé par Yildun, à nouveau, ressemble à celui d’un petit animal blessé, un chiot qui se prend un coup de pied par surprise. Il était trop grand, trop vieux pour être soulevé ainsi, et pourtant ses bras s’accrochent aux épaules, au dos du prêtre pour se stabiliser dans ses bras, malgré le déséquilibre de sa silhouette amputée. Passé le couinement de surprise, de protestation et d’humiliation mêlées, surtout de surprise, Wyn garde le silence. Ses yeux s’égarent et ne regardent plus rien.  Il y a la lourdeur de son corps, et son esprit qui voudrait s’échapper. Il y a l’odeur de Yildun contre lui, témoignage du sacrifice du prêtre, témoignage que Wyn lui devait la vie à sa dévotion et que sa dette n’aurait pas de fin, et il y a la raideur de son corps, gêné, honteux d’être ainsi porté.

Wyn prend appui d’une main sur le rebord de la cuve, il détourne les yeux tandis que Yildun se retourne ; il a l’impression de sentir son regard brûlant sur sa nuque, sur les morceaux de son corps abîmé pourtant.  « - Je peux le faire. » Vœu pieux, volonté de fer. Se faire porter est une chose, et sa fatigue, la tension musculaire à vif dans ses jambes font qu’il lui en est reconnaissant. Etre mis, nu dans une baignoire, enfantin, à charge c’est plus que sa dignité peut en prendre en pleine face.  L’ironie est accablante. Yildun est un ami d’enfance, un ami qui ne le regarde pas comme le mage de la cour, ni le génie incompris et acariâtre. Passée l’adolescence frêle, le prêtre s’est transformé en homme, que le goût esthétique de Wyn qualifierait, d’un battement de cœur, de séduisant. Et l’ironie est accablante, symptôme de la vie d’infirme à venir, qu’il a honte un peu plus de se déshabiller devant lui, qu’il réalise qu’il ne pense même pas à ça alors qu’il se dénude dans la même pièce. Tu devrais le trouver beau, mais tu ne trouves que ta laideur débilitante.

Il grimace avant même d’entamer un mouvement - c’est avec étonnement qu’il passe sa chemise poisseuse, pouilleuse par-dessus sa tête, ses muscles moins douloureux qu’il ne s’y attendait. L’épuisement marque ses mouvements, lents, hachés, mais ses membres ( restants ) ont au moins la politesse de ne pas le lancer. Il a toujours été agile, il n’a simplement jamais pensé que cela lui serait utile pour être capable de faire glisser son pantalon de ses hanches, suivis de ses sous-vêtements, debout sur une jambe.
Il se hisse à la force des bras, qui tremblent, dans la bassine d’eau chaude et c’est un soupir de soulagement qui lui échappe –« - Non ! » soupire brutalement interrompu par un bruit d’eau, une gerbe d’eau qui éclabousse le sol, lorsqu’il s’agite.. Wyn voulait se redresser un peu hors de l’eau, comme si son bras pouvait toucher le vêtement du prêtre, mais le geste, jambe en moins lui est inédit, et son corps déséquilibré, il doit se rattraper au bord. « - Reste. S’il te plaît. » Il doit sonner pitoyable, le visage plissé au-dessus de l’eau, implorant. Lui qui passe tellement d’heures à claquer les portes au nez, à commander silence et solitude pendant qu’il travaille, il ne supporte pas d’être seul, même en idée. Tant bien que mal, il pivote dans la baignoire pour appuyer ses avant-bras sur le bord, et son visage las, craintif, dessus. Seuls les tatouages qui montent jusqu’à la naissance de sa barbe sont encore visibles, et ceux de ses avant-bras. Ses cheveux grattent remarque-t-il à rebours, mais il passe une main sur son visage. Pour une fois, Wyn cherche ses mots. « - Je veux dire… si tu souhaites partir… » Prendre l’air, un bain, du repos, ou partir sans se retourner, il ne poserait aucune question. « - N’hésite pas. » Il se laisse retomber dans l’eau, le rebord de la baignoire froid contre sa nuque et son dos, et il expire lentement. Il frotte sa cuisse incomplète sous l’eau, comme pour soulager des muscles que les soins de Yildun rendent groggys. Imbécile, de gigoter autant alors que chaque mouvement lui apporte lot de douleur, et vertiges. « - Seul… J’ai peur. » Seul, j’ai peur de sentir la présence dans mon dos, et le froid de la mort, que tout ça ne soit qu’un rêve. Un cauchemar, un stratagème malade, une boucle infernale. « - Tu es la seule chose réelle. »

Une main sur sa cuisse toujours, il triture de l’autre le pendentif aedrique qui pend encore à son cou. Il ne le brûle, pas ne le démange pas, non son poids familier est toujours aussi réconfortant depuis l’enfance. Devrait-il le jeter, le brûler, est-ce plus un outrage de le porter ou de s’en débarrasser. Il relève les yeux vers Yildun, l’enfance à moitié partie de ses traits seulement. « - Tu as des questions ? » Il en aurait à la place d’Yildun, il en avait à sa même place mais après tout Wyn Ysciele avait toujours des questions en tête. Le troisième mot qu’il avait dû prononcer était pourquoi ?

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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Ven 6 Avr - 13:42



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Il ne pouvait s’empêcher de sourire quand il entend Wyn refuser son aide. Bien sûr, il pouvait le faire tout seul, mais Yildun ne pouvait pas s’empêcher d’être aux aguets, prêt à bondir sur le mage pour l’empêcher de tomber et se faire encore plus mal. Il écoutait tous les mouvements de l’autre, sa respiration lourde, le moindre effort lui coûtait très cher. Il ne fallait pas qu’il s’épuise maintenant parce qu’il voulait prendre un bain. Il aurait besoin de force dans les jours, les mois, les années à venir mêmes. Il allait traverser des épreuves, accepter le fait qu’il était en partie infirme, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait devenir inutile. Il ne fallait pas perdre espoir, même si tout semblait insurmontable au début. Et il se prendrait des remarques en plein visage. Même, il serait sûrement son plus grand critique, sa culpabilité le dévorerait lentement, le conduisant parfois à la névrose, voire même à la dépression. C’était dans ces moments-là qu’il ne fallait pas abandonner, qu’il fallait s’accrocher à la suite de la vie, avec les dents s'il fallait. Yildun passait sa langue sur ses lèvres. Il avait heureusement l’habitude de gérer ce genre de situation, comme parfois, il fallait simplement laisser le malade exprimer sa colère et son dégoût.

Le refus de Wyn le surprend malgré tout. Il ne s’attendait pas vraiment à une réponse si forte, aussi sûre de lui et de ce qu’il voulait. Non. Non quoi ? Maintenant qu’il était dans la baignoire et qu’il ne pouvait plus épier sa nudité et la honte que Rhil pouvait en tirer d’être diminué, il finissait par se retourner complètement pour observer Wyn. Il cherchait un instant du regard autour d’eux avant d’attraper la chaise sur laquelle il avait déposé le mage un peu plus tôt. Il la recula, un petit peu pour ne pas l’oppresser de sa présence pour s’asseoir dessus dans un soupire de soulagement. Le délivrant de la douleur dans ses jambes et dans son dos, s’asseyant le plus confortablement possible pour soulager son corps du mieux qu’il pouvait. Il fermait les yeux un instant, comme pour faire le vite pendant quelques secondes alors que Wyn le suppliait de ne pas partir, tout en lui disait qu’au final, il pouvait bien faire ce qu’il voulait. C’est à cette dernière qu'Yildun ouvrait les yeux pour l’observer gravement de son œil valide.

« Ne dis pas de sottise. Je voulais simplement t’offrir un peu d’intimité. À moins que tu ne me mettes dehors toi-même, je ne peux pas quitter un patient et un ami de longue date. » Il était prêtre, soigneur, ancien élève du père de Wyn Ysciele, ami d’enfance de Wyn. Eh oui, même s'ils n’avaient pas gardé contact pendant plusieurs années après leur départ de l’Académie de magie, ce n’était pas pour autant qu’il l’avait oublié. Son regard se perdait sur le corps martyrisé qu’il pouvait observer devant lui. L’assurance, la confiance en soi, l’amour-propre… Tout cela disparaissait quasiment, en tout cas, pendant un certain temps. Et puis lentement, les blessés finissaient par aimer leurs blessures, bon gré ou malgré eux, sans avoir d’autres choix que d’apprendre à vivre avec elles. Un sourire passait doucement sur ses lèvres, avant de hocher doucement la tête. « Ton assistant est bien réel lui aussi. Tu n’es pas tout seul, mon ami. » Il secouait la tête comme pour appuyer ce fait. Avant d’approcher délicatement la main du visage de Rhil pour dégager son beau visage, tiré par la souffrance, d’une mèche de cheveux lui cachant une partie de son visage, manquant de lui tomber sur les yeux.

« As-tu passé un pacte avec Hermaeus pour avoir la vie sauves ? » Sans filtre, sans barrière. Il ne pouvait pas faire autrement que lui demander cela. Il suffisait d’observer les éclats dans les yeux de Wyn pour voir qu’il avait passé un pacte avec une des divinités maudites. Il se passait délicatement une main sur le visage, comme pour rafraîchir son air, essayant de placer les mots comme il l’entendait dans son esprit. « Plusieurs fois, tu as appelé Hermaeus en le suppliant… Tu as même pensé que j’étais un de ses agents pendant un instant. » Bien sûr, il avait un millier de questions. Que cela concerne Hermaeus, son pacte, ses cauchemars, mais aussi comment il avait fait pour tomber dans un piège dans de vieilles ruines comme celles d'Alftland. Mais chaque chose en son temps. Le ramener sans cesse au traumatisme vécut ne peut être que mauvais, pour l’instant en tout cas. Il était un soigneur des corps, pas de l’esprit malheureusement. Même si un jour devra le dire à voix haute j’ai perdu une jambe, mais je vais bien. L’acceptation. Dernière étape. Avant il y aurait la dépression, la colère, le marchandage… Comme lors d’un décès.

« Mais nous avons tout le temps pour en parler Wyn. Je ne suis pas obligé de te poser toutes les questions maintenant. Mais sens toi libre de m’en parler à n’importe quel moment. » Il l’invitait doucement à la confiance, y allant étape par étape. « Je suis heureux de voir que tu es devenu le mage de la cour de Markath. » Il avait toujours été un génie dans les sciences magiques, c’était un honneur de connaître un homme tel que lui parmi ses amis. Il attrapait la gourde accrochée à son sac pour venir boire quelques gorgées avant de lui proposer la gourde alors qu’une sorte de gloussement animal s’échappait de la pièce. « Ne fais pas attention, c’est Navhla. C’est une chouette inoffensive. » Murmurait doucement le prêtre de Kynareth avant de siffloter pour que la chouette saute sur son épaule, sortant de sa capuche, bougeant les ailes pour les déplier avant de se replier presque en boule sur lui, presque collé à son cou.
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Wyn Ysciele
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Mar 10 Avr - 20:29


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Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 9

La sensation était maladive, rampant sur sa peau, à l’intérieur de ses os, retournant ses tripes alors que Wyn était désagréablement conscient de tous ses sens, de tout ce qui touchait sa peau, des ridules de l’eau qui venait à la rencontre de sa peau, le froid de la baignoire contre ses omoplates. Le regard de Yildun comptait double, aussi. Il se sentait comme un enfant, mais un enfant prématurément vieilli; vieux comme les statues des elfes souterrains qu’il observait avec patience durant des erreurs, traçant leurs traits barbus dans ses cahiers, espérant les voir s’animer. Il ne s’en rendait pas encore vraiment compte, le choc s’accrochant encore à ses sens, pas tout à fait libérer du traumatisme voué à s’installer. Mais il avait pris de l’âge. Les rides au coin des yeux qui égayaient ses sourires étaient bien moins cruelles que la nouvelle marque. Le sourire qui deviendrait amer, et les cernes autour de ses yeux, le teint blafard comme pour illuminer la corruption de son regard. La soudaine réalisation de la mortalité de la vie, et la conscience que ce qu’il cherchait serait pour toujours hors de sa portée. Wyn changerait, Wyn vieillissait de minutes en minutes, mais les années n’avaient pas encore fini de s’installer sur ses épaules, dans cette baignoire.
C’était quelques minutes de répit, la tête hors de l’eau.

La présence d’Yildun devrait le diminuer, et il a des gestes pour troubler l’eau au-dessus de son corps, cacher son corps. Il ne pense pas encore trop à cacher son moignon, le rappel de son infirmité. Pas à l’instant. Ou bien niait-il ce bout de corps qu’il pouvait toujours imaginer, niait-il les événements qui s’étaient passés et qui s’étiolaient à la marge de sa conscience, tels des souvenirs d’un autre, un simple cauchemar. C’était facile ici, dans le réconfort d’un bain chaud, chez lui et sous le regard patient, doux d’Yildun. Mais il n’est pas inconfortable face à lui, simplement intimidé et Wyn arque un sourcil, penchant légèrement la tête. “- Nous sommes toujours amis ?” Derrière la malice de la question, il est sincère. Un peu perdu, de voir cet homme perdu de vue surgir de son passé. Surgir du passé de son père, s’il s’autorisait un peu de mauvaise foi; peut-être parce que Wyn ne s’était jamais trop lié à l’Académie, cela n’avait jamais été sa priorité. Et s’il s’était lié avec Bertil au fil du temps, mieux qu’avec tous ceux qu’il avait jeté hors de son laboratoire les mois précédents… Là, maintenant, dans cette baignoire et le corps amoindri c’était bien le moment de se sentir tout seul et un peu misérable.
Wyn baissa les yeux, laissant la main d’Yildun effleurer ses cheveux, son visage. Elle lui semblait fraîche contre sa peau aux restes de fièvre, pure et claire comme une brise après une nuit à arpenter les sous-sols poussiéreux. Même après que le prêtre ait retiré sa main, il en sentait encore la trace, légère, près de sa tempe;

La réalité revient. Avait-il conclut un pacte avec Hermaeus pour avoir la vie sauve ? Cette question était facile. D’un point de vue intellectuel, Wyn trouvait les questions trop faciles décevantes. Mais c’était une nouvelle bouffée d’air frais, pour l’érudit dont 50% de l’assurance et de la confiance en soi venait de son habilité à répondre à des questions. L’autre moitié était de se poser les bonnes questions. ”- Oui.” répond-t-il simplement, rencontrant son regard. Face à face, comme pour lui faire voir ses yeux, qu’il n’avait lui-même pas encore découvert. Mais son calme souverain revenu par le biais de sa franchise, de son honnêteté… Il poursuit lentement. “- Et du savoir, des connaissances comme j’en avais toujours rêvé. … Je pourrais me faire une prothèse.” Un sourire malicieux, s’étend sur ses lèvres lentement, et la fierté lui coupe le plus souffle, délicieuse dans sa poitrine. Il ne sait pas d’où cela lui vient, mais il voit s’animer dans son esprit les rouages délicats, semblables à ceux des automates dwemers, comme une lueur de génie insufflée de Julian… d’Hermaeus lui-même. Sa gorge se noue comme un étau, enfermant sa voix et ses sanglots d’un même mouvement. “- Je n’ai pas honte. “ ajoute pourtant Wyn, tant pis si sa voix se transformait en croassement têtu. Il ne regrette rien. Et il était déjà passé par l’étape marchandage, en visu direct d’un daedra venu d’un autre plan.

Wyn pourtant relève la main de l’eau, éclaboussant un peu les alentours pour prendre la gourde que lui propose Yildun, et forcer l’eau claire dans sa gorge nouée, dans son ventre crispé. Tout son corps était encore crispé, serré, tendu - épuisé des courbatures qui nouaient ses muscles et des larmes qui menaçaient sans cesse, par vagues, de revenir l'annihiler, et n’être relayée que par l’inconscience terrifiante… “- Je suis heureux d’être de de retour à Markarth.” convient doucement le mage, prenant conscience du double-sens de ses propos. C’était un miracle qu’il soit de retour dans la ville de sa naissance - après ses études de part le vaste monde et après sa petite mort, de l’autre côté du temps et de l’espace. C’était là que tout avait commencé pour lui, après tout. Il est heureux de penser à autre chose que l’oppression des tonnes de pierres et de roches entre lui et l’air libre, à Aftland. Son esprit aime ignorer la réalité. “- Hm… Je peux étudier les dwemers d’ici… Tu te souviens, quand on était gosses ?” Être mage de cour était bien moins glamour et intéressant que certains pouvaient le penser, il avait la chance que la ville et son jarl lui permettent de poursuivre sa véritable vocation moyennant salaire. Ils étaient enfants, Wyn voulait explorer tout Markarth, jamais rassasié des vieilles pierres et de leurs secrets. L’enfance, l’auberge, et les premières histoires des ruines étranges dans lesquels les voyageurs ne pouvaient pénétrer, s’abritant pour la nuit contre leurs portes et arches supérieurs et les mystères que personne ne semblait percer, qui laissait les gamins bouche bée et frissonnants d’imaginer de savoir ce qui pouvait bien s’y cacher la nuit. Puis, ils étaient devenus grands, et l’un d’eux prêtre pendant que l’autre vendait son âme et son corps pour son intellect. Son sourire se transforme en grimace.

Il avait des questions lui aussi. Que pense Kynareth de cela ? Que peux-tu bien penser de ton ami, derrière le miroir de ta compassion et de ta douceur. Pourquoi ne puis-je y croire tout à fait ? Comment savoir si mon esprit me joue des tours ? Combien de temps seras tu patient et aimant à mes côtés ? Resteras tu mon ami lorsque je t’aurais repoussé loin de moi sans rien te donner en retour ? Comment m’as tu trouvé ? Qu’es-tu devenu ? Pourquoi notre destin s’est-il entrelacé à nouveau, sens tu aussi la peur s’insinuer en toi lorsque nos regards se quittent ? Que faire maintenant ? Les questions pourtant ne passent pas ses lèvres. Wyn manque d’en lâcher la gourde dans l’eau savonneuse, et se laisse glisser un peu plus, l’eau barbotant contre ses clavicules et la naissance de ses tatouages près de son cou. Wyn arque un sourcil, et sa voix, c’est sa véritable voix, celle de l’homme qui l’était avant de se sentir mourir et vieillir d’un coup. Sceptique devant la presque audace de Yildun, moqueur un peu, vaguement sévère… Le mage dont on ne savait lire les humeurs et dont on prenait l’irritation sous la fatigue et la concentration pour de la méchanceté et qui fixe, Yildun, le regard aussi abasourdi que sa voix est tranchante et nette. ”- Ce n’est pas autorisé ici bas.”

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Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Mer 11 Avr - 23:15


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?
Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 9
L’air est soufflé de sa poitrine, sa poitrine glacée, son cœur arraché, et son buste de pierre, emprisonné dans un étau de métal fondu qui se resserrait autour de lui à lui briser les côtes. Il redresse un peu le menton, comme pour camoufler sa respiration soudain sifflante, et sa main qui n’est pas posée sur sa cuisse amputée s’accroche, ongles dehors, au rebord métallique de la baignoire. Prisonnier du regard d’Yildun qui l’ampute d’une partie plus essentielle de lui-même. Victime de sa colère, qui le choque et lui coupe la chique, l’empêche même d’avaler sa salive. « - Oui. » Il est digne, et revendique son sort dans le plus grand des calmes, un calme qu’il singe et un calme fier.
 
La vérité est violente, et par la voix d’Yildun est conjurée ‘d’une manière plus tangible que n’importe quel spectre, quelle terreur nocturne et monstre cyclopéen tentaculaire. Yildun est là, il est réel et il sent presque l’odeur de sa peau après la nuit passée à ses côtés, sans avoir besoin de le toucher. Yildun est là et son regard unique laisse Wyn médusé, réduit en fragments de pierre tenants les uns sur les autres tant qu’il reste immobile. Hermaeus l’épuisera comme tant d’idiots s’étant crus sages, s’étant crus malins, il n’a pas l’ego de croire le contraire. Lorsque son esprit butera, il sera remplacé, oublié, piétiné. Ce n’est pas un mauvais prix à payer, pour les connaissances que peut lui apporter Hermaeus Mora, qu’il peut apporter au prince daedrique. Y a-t-il une différence à ce qui lui serait arrivé sans lui ? Il serait mort, oublié dans une ruine, dévoré par les ragnards et les elfes dégénérés par des siècles de torture et d’esclavage. Le squelette fouillé par les pilleurs des tombes, et le nom d’Ysciele oublié de tous, pleuré par ses parents. Et le crâne mort, les orbites vides, la mâchoire pendante, qui fixerait pour l’éternité les murs ouvragés par les dwemers qui résistent au temps, et dont il n’aurait jamais percé les secrets ? Ou bien serait-il mort, âgé, souillé sur lui, épuisant les assistants sous ses accès séniles et fébriles, entouré de livres qui refusaient d’être lus par ses yeux fatigués, se tuant à la tâche comme sous le poing d’Hermaeus, mais la frustration lui faisant perdre la tête, l’esprit, tout ce qu’il avait de plus cher. Hermaeus n’a que faire de lui, il n’est qu’un rouage, et cela l’effraie, mais il n’y a jamais eu un choix possible.

L’eau a un goût de sang dans sa bouche, sa fraîcheur aussi cinglante que la voix de celui qui se revendique son ami, aussi cinglante que la déception à venir dans le regard de son père. Et la poitrine de Wyn se soulève et s’abaisse brusquement, mais il ne bouge pas, il ne bouge que pour poser les yeux sur la chouette. « - Je ne survivrais pas deux jours sans toi. » Note Wyn d’une voix basse, résignée. C’est faux, Bertil prendrait soin de l’infirme qu’il était devenu, s’il daignait ouvrir les lourdes portes de métal pour laisser voir ce qu’il était devenu. Il avait honte de paraître devant Bertil, de lui supplier de le porter jusqu’à son bain ou de faire semblant de p as entendre ses sanglots la nuit. Ses cris hystériques le jour, et le moment où il perdrait pieds, hurlant sa fatigue, sa frustration et sa colère contre le monde, repoussant ses livres avec une fureur sans objet.
Yildun le quitterait. Laisserait Hermaeus rogner sa carcasse, car il n’y a rien à faire contre un prince et le serviteur qui a signé son esclavage volontaire. Et parce que sa foutue chouette représentait un être plus vivant, plus émotionnel et plus doux que l’homme nu face à lui. L’homme qui n’était plus complet. Passé l’enfance, où son caractère avait pris le dessus sur sa curiosité, sa douceur sur son esprit rapace, Wyn avait conscience que lui et Yildun s’étaient éloigné. Il s’était éloigné de tous. Pour se retrouver seul, à devoir supplier, dans sa baignoire que l’homme à qui il devait la vie doive le préférer à une chouette. « - Mes recherches sont tous ceux que j’ai, la coquille de ce qui reste de mon âme, la raison pour laquelle j’ai encore un esprit, comme tu le dit si bien. » Wyn attarde son regard, vague, sur la chouette un instant avant de retendre, comme un fantôme, la gourde d’eau au prêtre. Il secoue la tête, lentement travaillant la réponse dans son esprit avant de l’asséner.   « - Je ne peux pas travailler avec elle. » Non merci. Il fait la moue, refusant fermement la présence de cette chose dans son laboratoire. Il n’a jamais eu tendresse pour les êtres vivants et ils n’en ont que peu pour lui. Il n’est pas important, et c’est de sa faute. Ironiquement, Hermaeus est celui qui lui accorde plus d’importance pour l’heure, et la psyché brisée de Wyn écarte de son esprit ceux qui l’aiment en dehors des murs de cette pièce. Ils existent pourtant, mais l’amertume prend le dessus.

Il détourne les yeux de la chouette, avant de la trouver mignonne, avant d’imaginer la vie dans le laboratoire déserté d’ici quelques jours. Avant qu’il n’éclate en sanglots qu’il sent revenir dans sa gorge, obstruant sa respiration. Avant de rejeter la petite chouette aveugle, aussi infirme que lui, aussi pitoyable que lui. Qu’Yildun soit borgne et puissant, et fascinant ne lui apparaît pas.
La question pleine de sollicitude du prêtre le fait le fixer avec une force qui semblait avoir disparue de ses yeux. Féroce, et calme, intense et damnée. « - D’après toi ? Je ne suis qu’un esclave en sursis, un infirme sans âme condamné à perdre l’esprit en Apocrypha, un infirme qui n’a pas le droit d’être heureux. Et qui ne peut avoir une autre putain de chance ? Ce que je peux apprendre, cela peut me rendre heureux, cela peut rendre beaucoup de monde heureux ! » Il frappe l’eau du bras dans son geste inconsidéré dans sa volonté de le convaincre, de se convaincre. La gifle des mots d’Yildun encore à vif dans son cœur, marquée dans sa chair, transformée en mépris, transformée en peur de l’avenir et de ce qu’il attend tandis que le prêtre réduit à néant ses efforts de ne pas devenir fou ; Il se laisse couler dans l’eau, et rapporte ses paumes contre ses yeux, les pressant avec force jusqu’à faire apparaître dans le noir de ses paupières fermées, des lueurs semblables à des tentacules. Les paumes sur ses paupières, les genoux remontés contre sa poitrine. « - Je ne peux pas… Je ne peux pas…. » Il ne peut pas ajouter à son état mental instable… il ne peut pas perdre la joie qu’il éprouve à ses recherches, à l’envie qui l’habite de trouver l’introuvable, de déjouer les énigmes fermées aux hommes, s’ôter le plaisir de la stimulation intellectuelle serait perdre un autre membre.  « - Je ne peux pas changer. » Il ne pouvait pas remonter en arrière, ni les années passées à étudier qui l’avaient amené à être ici, à faire ce choix, à perdre la vie et l’esprit dans des ruines oubliées, pinacle de sa vie, à s’aliéner Yildun comme les autres, à l’ignorer dans les couloirs, ayant perdu de vue ce qui était important, ce qui était en vie. « - Je suis tellement désolé. C'est trop tard. Tu n'as pas à... laisse-moi être heureux sans toi. » Sa voix contient un sangloté étouffé dans sa gorge, mais ses yeux sont secs, ses yeux sont désespérément secs et rouges tandis qu’il lève un regard défait, éberlué vers Yildun.

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Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
Prêtre
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Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Ven 13 Avr - 11:51



I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Et il écoutait sans répondre. À quoi cela servirait exactement à présent ? Il avait des arguments pour contrer ceux de Wyn, mais dans l’état des choses, cela ne serait argument contre argument, tournant en rond et sans saveur. Ce que faisait l’homme à présent ? Décompenser ce qu’il venait de vivre. Et Yildun n’était pas en colère, bien au contraire. Il laissait couler, imperméable a son venin et à sa douleur qu’il lui crachait dessus, mais il n’y était pas du tout insensible, c’était tout son contraire. Il faisait simplement la part des choses. Cela ne servirait à rien de lui renvoyer la balle. Alors il restait sur sa chaise, impénétrable et patient qu’il termine ce qu’il avait à lui dire. Finalement, Yildun se passait une main sur son visage, soupirant longuement, comme pour garder son calme et maîtriser ses nerfs. Ce n’était pas facile pour lui non plus. Autant pour ce qu’il avait fait, que ce qu’il allait continuer à faire. « Je ne te demande pas de changer Wyn. Je pense que tu peux travailler, quoi qu’il en soit. Mais il n’en a pas question pour l’instant. Pas tant que tu retrouves des forces, que ce soit de ton esprit ou de ton corps. Alors chouette ou non… Tu n’as guère le choix pour l’instant. »

Il pouvait lui hurler dessus, le maudire, il avait l’habitude d’entendre ça de certains malades gravement blessés. Il baissait la tête en guise de salutation, lui demandant de lui faire signe quand il voudrait sortir du bain. Il en profiterait pour prendre sa place par la suite. Il allait préparer l’eau, préparer de nouveaux draps, ranger un peu… S’occuper l’esprit pendant qu’il laissait un peu d’intimité au maître des lieux, Yildun attendant dans un coin, grattouillant avec tendresse la chouette sur ses doigts.

Jours 12

Les mains en coupe, il portait l’eau qu’il venait de prendre pour se rincer le visage avec un soupire de soulagement. Lui redonnant une nouvelle énergie, quelques gouttes s’échappant de son visage pour dessiner la forme de sa gorge et de sa pomme d’Adam. Les jours qui venaient de passer avaient été des plus… Intenses. Tempéré par les soins d'Yildun sur le corps meurtri du mage de la cour de Markarth au silence dans laquelle il s’était muré par moments. Il y avait d’autres moments où ils échangeaient quelques mots. Et même si ce n’était pas avec grand plaisir pour l’un, il faisait de son mieux pour le faire manger. Des choses simples comme des bouillons, rien de trop difficile à mastiquer ou à avaler. Surtout à boire pour reprendre quelques couleurs, avec les heures et les jours, le teint de Wyn lui paraissait moins pâle. Il passait sa main encore imbibée d’eau sur sa tresse comme pour se rafraîchir, descendant jusqu’à sa nuque avant d’essuyer ses mains alors qu’il revenait dans la pièce de vie principale. Parfois, il sortait pour aller à la rencontre de Bertil, venant lui apporter quelques nouvelles et lui demander d’aller chercher quelques petites choses en ville.

Il avait reçu il y a deux jours, un onguent par sa petite sœur vivant à Blancherive, lui promettant de la rembourser un peu plus tard dans la lettre qu’il lui avait fait parvenir. Bien que dans sa réponse, elle ne voulait pas entendre parler de ça. Il penserait à lui répondre d’ici ce soir, pour la remercier pour ce service rendu. Il étudiait ce qu’il avait reçu avec intérêt, alors que Navhla était haut percé sur une sorte de trépied, près du feu pour faire gonfler ses plumes et apprécier la chaleur. Wyn était un peu plus loin, toujours dans son lit, des coussins dans le dos pour lui permettre de lire en tout confort. S’il ne pouvait travailler, au moins, pouvait-il lui accorder le plaisir de la lecture de ses parchemins et recherches à mener. Il ne savait pas encore comment, mais depuis la discussion près du bain… Yildun avait pris une décision. Une décision dangereuse qui pourrait peut-être lui coûter la vie. Arracher un contrat à un prince Daedra comme Hermaus Mora ne serait pas une tâche facile. Mais plus il y pensait, moins l’idée de laisser Wyn entre ses mains lui retourner le ventre. Que Kynareth lui vienne en aide.

« Wyn ? Je vais changer ton bandage et mettre de l’onguent. » Il s’approchait avec son matériel, lui offrant un sourire tranquille alors qu’il repoussait délicatement le drap couvrant les jambes du mage pour découvrir sa blessure. Il effleurait la peau, voir si elle n’était pas en feu. Rien d’anormal ne semblait provenir du moignon, alors il malaxait la pâte entre ses doigts sans perdre de vue son travail du coin de l’œil. S’excusant d’un regard pour ce qu’il allait faire. Toucher un endroit aussi sensible n’était pas une partie de plaisir. Ni pour le soigneur, ni pour le patient. Alors qu’il s’appliquait dans un silence presque religieux, singeant de ne pas voir les grimaces ou d’entendre les gémissements de Wyn, il hésita à ouvrir la bouche. Le second essai fut une réussite. « Tu sais… Navhla est très importante pour moi. » Il lui avait déjà dit, cela n’apportait rien de nouveau à la conversation ; mais il préférait appuyer sur ce point-là. « Je l’ai trouvé, il y a quelques années au pied d’un arbre lors de mes voyages. Elle était petite, faible… Aveugle. Incapable de voler. Vouée à mourir. »

Le souvenir envahit son esprit, revivant la scène comme si c’était hier. Un sourire d’une grande tendresse passait sur son visage, la douceur s’installant sur ses traits. « Je l’ai prise avec moi. Je l’ai soignée, nourri… Mais je ne pouvais pas la relâcher dans la nature, elle serait morte. Alors… Je l’ai gardé. Et depuis elle est ma compagne de voyage. Je ne pourrais pas faire ce que je fais à présent si elle n’avait pas été là, c’est stupide n’est-ce pas ? D’être autant attaché à un animal. » Il n’attendait pas de réponse particulière de son patient, il voulait juste qu’il écoute jusqu’à la fin. « Mais je n’y peux rien. Elle a été la seule amie que j’ai eue pendant des années, à qui je pouvais parler... Quand ça n’allait pas, quand mon esprit était sur le point de s’effondrer à cause de ma solitude et de mes mauvaises pensées… C’était Navhla qui était là. » Bien sûr, il était parfois allé voir sa cadette à Blancherive pour trouver du réconfort, mais… Il avait détesté lui imposer ça le peu de fois où il avait eu le courage de toquer à sa porte.

« Elle ne peut pas survivre sans moi. Et je serais plus là depuis longtemps si elle n’avait pas été là. Ce n’était qu’une créature vivante pour toi, sans grand intérêt, et je le conçois. Mais… Elle est importante. Alors… S’il te plaît. Je ne te demanderai rien en retour. Mais… J’ai besoin d’elle. » Il connaissait la tristesse de sa situation. Le prêtre des routes qui avait pour seul compagnon une chouette aveugle. Cela lui valait sa petite réputation. Mais il se prêtait bien au jeu des rumeurs et les ignorait royalement. «Et comme elle, je ne t'abandonnerais pas, Wyn».
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1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn

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